Test de NBA 2K18 (PS4)

Chaque année on a droit au sempiternel : « Ah NBA 2K, la meilleure licence sportive actuellement ». Le revers de la médaille étant de savoir tenir ce statut, en s’avérant capable d’améliorer la recette sans s’en éloigner. Reste à voir si NBA 2K18 continue de remplir la mission.

NBA 2K18

Au tiékar tu fais tièp

La grande nouveauté apportée par NBA 2K18 est son Hub du mode Carrière. Permettant de se trimbaler d’une activité à une autre. On y retrouve ainsi les plus essentielles chez un sportif de haut niveau : les boutiques de fringues, ainsi que le salon de coiffure/barbier. Si l’on est peut-être moins hipster dans la ligue nord-américaine de Basketball, que dans le football occidental, James Harden a tout de même besoin d’un certain entretien !

Il pourra donc en être de même pour votre propre avatar, un certain DJ. Pour le coup, on repassera au niveau du nom. Tout juste nous nous serons amusés à imaginer qu’il s’appelle Didier Jamal ou DeAndre Jacques. Comme plusieurs adaptations ludiques de disciplines sportives, cette nouvelle itération délivre un aspect scénarisé pour pousser à la progression. Le monde étant divisé en 2 catégories : d’un coté celle voulant un jeu de sport pour jouer à ce dernier. Tandis que de l’autre, on retrouve celle attirée par une histoire permettant de digérer autrement l’expérience que par une enfilade de matchs.

Les 2 se valent, en revanche tout est loin d’être optimisé pour cette dernière. La base scénaristique reste dans du Rocky/8 Mile/NBA 2K. En somme progresser afin de devenir le meilleur dres… basketteur. C’est donc le parcours qui fera la différence et c’est bien là le souci. Déjà, la majorité du monde n’en a strictement rien à faire de devoir bouger d’un endroit à un autre de ce qui est intitulé Le Quartier. Surtout pour se pomponner ou claquer ses maigres deniers dans une veste. Le faire via des menus nous satisfaisait amplement, surtout que c’était beaucoup plus rapide. Car il ne s’agit nullement de simples déplacements, mais de vrais moments quasi interminables et fastidieux. Ce que les passionné(e)s de RPG et jeux d’aventure hyper longs, poussés artificiellement à l’extrême adorent. Contrairement à celles et ceux voulant mettre la main sur le ballon.

Il en va de même concernant le mode MyGM, partant sur un concept hollywoodien. Notre gus ayant subi une blessure l’obligeant à tourner la page et devenir manager. Un Roberto Sedinho du ballon orange. Cependant niveau scénario rien de folichon. Ce qui devrait toutefois plaire aux masses tant l’on est dans du convenu, ressemblant aux films cartonnant dans les salles. Dommage, on aurait pu espérer franchir un cap par rapport au classicisme cinématographique.

Mais une fois débarqué dans la salle, on ne moufte plus, tant la jouabilité est aux petits oignons. Le système de tir subit comme à l’accoutumée un changement, de quoi redistribuer les cartes et éviter de n’être qu’une mise à jour. On évolue ainsi à tâtons, tout en découvrant un panel de mouvements semblant enrichi, surtout par la présence de réactions plus proches de la réalité.

NBA 2K18

Aux VC la micro-transaction

Malheureusement on n’a de cesse de le répéter année après année, mais comme tout problème il ne faut jamais rien lâcher. Sinon on continuera à se faire marcher dessus. Et à la vue des pointures des sneakers des athlètes de NBA 2K18, on préfère ne pas trop se faire piétiner. On craint un peu moins Tyrone Mugsy Bogues si jamais il désire tenter sa chance. Justement, pour acheter des chaussures, ainsi que n’importe quel autre vêtement, attribut, capacité spéciale… On sera littéralement considéré comme une pompe à fric.

NBA 2K18 est pourtant juste génial dans sa jouabilité, mais son contenu et sa progression sont devenus du grand n’importe quoi. Ce qui fut déjà le cas des derniers épisodes de la franchise, à partir du moment où la monnaie virtuelle (VC pour Virtual Currency) a connu la possibilité de se transformer en argent réel. Obligeant au passage de calibrer la durée de ses matchs. Des parties courtes n’apportant quasiment rien. Là où auparavant un équilibrage crédible s’établissait. Désormais c’est au tour de notre carte de crédit d’aller pointer. Cela gâche le plaisir de la progression, tant une année est loin d’être suffisante pour débloquer le strict minimum sans raquer davantage. Cependant il faut résister à ces achats supplémentaires. Ce que l’on fait sans mal, mais il y perd une grande partie de sa saveur.

Comme si un jeu d’aventure ou d’action obligeait quasiment la joueuse/le joueur à payer plus, afin d’obtenir des objets spécifiques, d’augmenter ses compétences… Sans quoi le jeu serait impossible à terminer. Ah tiens, cela existe déjà en fait. Clairement on en a marre. Davantage encore quand il s’agit d’un logiciel par ailleurs au top dans son gameplay, ses idées et même ses graphismes. Qui plus est tiré d’une licence qui avant cette folie monétaire via les services en ligne, était au-dessus du panier car totalement réglo dans son processus.

Autre souci de la série n’aidant pas à accélérer le rythme pour enchainer de longs matchs, afin de gagner de maigres récompenses, la lenteur des temps de chargement. Ce à quoi s’ajoutent les déplacements entre les divers lieux du hub, plus pénibles encore que la salle d’entrainement de l’an passé. Tout est si fluide sur le parquet, par rapport à ces segments annexes à côté de la plaque, que l’on en reste bouche bée.

NBA 2K18

DJ pète les plombs

Toujours plus joli et mieux animé sur le parquet, tribunes comprises, NBA 2K18 est impressionnant de réalisme et de fluidité lors des rencontres. Design des sportifs, réactions du public, éclairage, détails d’une retransmission… Tout est là et dans un rendu plus impressionnant que l’an dernier. Malheureusement comme d’habitude les cinématiques s’avèrent elles catastrophiques, surtout en les comparant aux phases jouables. Amusant de voir qu’il s’agit de l’inverse de 99% des jeux. La carrière et MyGM en pâtissent directement. Ces séquences n’étant pas savoureuses au niveau scénaristique et impossibles à esquiver, on en prend pour son grade.

Précisons que l’on conserve l’anglais pour les commentaires, sans même un sous-titre pour les francophones. Ceux-ci y ratant une grande partie de l’univers. Ce qui est loin d’être le cas chez tous les jeux portés sur le sport, où les commentaires sont souvent éteints immédiatement.

NBA 2K18

Conclusion

Toujours plus époustouflante d’année en année, la licence de Visual Concepts et 2K Sports nous en met plein la vue via NBA 2K18. La jouabilité est plus fluide, moins automatisée, les mouvements affinés, les graphismes durant les matchs fabuleux… Malheureusement tout ce qui est annexe se retrouve entravé par une monnaie virtuelle poussant aux transactions réelles, de manière lourdingue et abusée. Si bien que les divers modes eux-mêmes en deviennent moins intéressants, comme la carrière tant elle est pressée comme un citron par ce système. Un jeu à double-face, fabuleux si vous désirez juste jouer.

Plus :

  • Jouabilité encore améliorée
  • Réactions des joueurs toujours plus humaines
  • Chara design
  • Ambiance sonore commentaires compris

Moins :

  • Monnaie virtuelle/réelle toujours plus agaçante
  • Les cinématiques
  • Mode carrière aux déplacements lourds

Note : 3,5/5