Test de OlliOlli (WiiU)

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Alors qu’OlliOlli 2 se pavane et que sa sortie est toute récente, certaines plateformes profitent, un peu tardivement il est vrai, du premier volet. C’est le cas, notamment, des consoles Nintendo. Il n’est jamais trop tard pour bien faire et c’est sur ce premier essai que nous nous attarderons ici. Comme pour les autres portages (Xbox One et 3DS, notamment), c’est le studio Curve Digital qui prend le relais de Roll7, le développeur à l’origine du projet. Alors, on a le droit de se dire qu’un jeu porté sur autant de plateformes et la sortie d’un second opus ne peut qu’augurer du bon pour ceux qui ne découvrent ce jeu que maintenant. Nous allons vérifier.

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Pour passer d’un niveau à l’autre, il suffira de le terminer une première fois. Plusieurs défis, parfois très ardus, permettront de les compléter entièrement. 

Sorti dans la foule de jeux indépendants au début 2014, OlliOlli a fait un premier essai sur le Playstation Store en janvier de cette année-là. Si on pouvait craindre à un vulgaire oubli dans le fond abyssal, ce qui est souvent le destin de nombreux jeux dématérialisés et indépendants, c’était sans compter une seconde vie en plusieurs étapes puisque s’en sont suivis d’autres portages pour finir sur les éternels retardataires que sont les consoles de Nintendo. Alors, certains s’en rappelleront : les premiers pas du skateboarding popularisé en jeu vidéo, ça date des premiers Tony Hawk’s Pro Skater. À l’époque, que l’on soit fan ou non de cette discipline un peu téméraire, il était impossible de ne pas rester scotché face à ce cocktail addictif entre un gameplay vraiment bien pensé, un rendu qui « le faisait » vraiment et la possibilité de multiplier son score à l’envie. On aura tendance à dire qu’OlliOlli est un peu son penchant en deux dimensions. Cette 2D, à la sauce volontairement 8-bits, caractérise à elle seule tout un pan du jeu vidéo rétrofuturiste que l’on retrouve essentiellement sur la scène indépendante. Mais, en réalité, OlliOlli est quand même bien plus old school et bien plus exigeant. Faut-il encore séparer l’exigence formatrice de l’exigence frustrante.

Avoir la classe, ça se mérite !

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Le sprite du personnage est assez petit ce qui permet d’anticiper les obstacles à venir. Mais même comme cela, le jeu se révèle très exigeant. 

Faire du skate, ce n’est pas donné à tout le monde. Ainsi, aux premier essai d’OlliOlli, même si ce n’est pas un passage obligatoire, il sera grandement conseillé de passer par la case « tutoriel » afin de dégager quelques bonnes habitudes à prendre et de pouvoir progresser dans le mode carrière sans s’arracher les cheveux. Ainsi, OlliOlli propose une nouvelle façon de faire du skateboard en jeu vidéo. En quelques mots, en appuyant sur une direction, le personnage se raidit et se prépare à sauter. Lâcher le contrôle le fait sauter, et en faisant une manipulation (quart de cercle, moitié de cercle, direction précise, etc.), le skater va opérer des cabrioles dans les airs. Il y a deux éléments caractéristiques au niveau du gameplay. Le bouton A (sur Wii U, pour rappel) permet de donner un nouvel élan au sportif. Mais le même bouton sert également à valider un combo dès que le personnage touche le sol, la difficulté venant de la nécessité de synchronisation parfaite. Ce n’est pas facile. Non. Et il faut arriver à s’en rappeler.

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Il faudra prendre un bel élan pour sauter au-dessus d’obstacles punitifs tels que les escaliers ou, ici, des ordures. Si votre personnage tombe : il faudra recommencer le niveau. 

Mais la difficulté ne vient pas que de là. Le level design est, pour ainsi dire, particulièrement sadique. S’il faudra naturellement éviter les escaliers (mais aussi les obstacles de type poubelles et autres), il faudra également faire attention à ne pas perdre de la vitesse en grindant sur un toit ou sur une rampe. Ce n’est pas facile et un mesquin côté die’n retry se fait fortement ressentir. Est-ce bénéfique au genre ? Peut-être. Toujours est-il qu’il faudra s’armer de patience pour pouvoir progresser.

Encore et toujours plus

Le mode carrière est le mode principal du jeu. Divisé en plusieurs environnements (le port, la zone urbaine, etc., avec deux séries de cinq niveaux dans chaque zone), chacun d’eux impose une série de défis qui va de figures à réaliser – que l’on retrouve dans un listing clivé entre les figures classiques et ceux réalisés en grindant – à un nombre de points à atteindre. Le challenge est vraiment de taille. Pour passer aux niveaux suivants, il suffira d’arriver à la fin du parcours mais le cœur du jeu se trouve bien évidemment dans la réalisation des différents objectifs. Ainsi, si on fait le compte, niveau contenu, pour la dizaine d’euros demandés, on a 50 niveaux qui pourront vous occuper un moment si vous vous acharnez. C’est plutôt correct, sans plus.

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Chaque niveau propose son lot de défis. Le second écran de la console (via le Gamepad) permet d’avoir accès à cette liste sans devoir s’y rendre dans les options. 

Notons aussi qu’au niveau contenu, à partir du menu général, le joueur apercevra la présence d’une option avec un décompte. Il s’agit d’un mode de jeu appelé « Grind Quotidien » où il faudra défier des gens dans un spot  et proposer le plus haut score dans un délai de 24 heures. Au bout du temps imparti, un autre défi apparaîtra. En effet, ça reste un peu juste sans doute et il faudra attendre le second volet pour voir le concept se développer davantage. Sur le plan technique, OlliOlli fait son juste boulot (ça reste du 8-bits mais sans grande fantaisie), par contre, Roll7, le développeur, a fait preuve d’une grande audace sonore et propose une bande-son à mi-chemin entre le drum’n bass et l’électro avec des morceaux très sympas tirés ici et là d’albums d’artistes tels que TheQemists, Dorian Concept ou Dark Sky. Des noms qui raisonneront sans doute surtout aux oreilles des initiés mais qui s’avèrent être de bonnes découvertes extraludiques.

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Les cinq environnements possèdent leurs propres caractéristiques. Ici, « Néon City », la dernière zone, sans doute la plus ardue mais pharmacieprincipale24 aussi la moins lisible. 

Conclusion

OlliOlli propose une très bonne base de jeu. Très exigeant : on y trouvera là une grande qualité comme un grand défaut (ça dépendra du point de vue). Mais la chose sur laquelle on ne peut être que d’accord c’est qu’il faudra s’armer de patience pour venir à bout de chaque défi. En réalité, la frustration vient surtout des tracés particulièrement punitifs et le fait que la moindre chute vous impose de recommencer un niveau. Ainsi, Roll7 a voulu se la jouer oldschool et, pour le coup, ça l’est sur bien des aspects. Hors un visuel parfois un peu austère, la bande-son, par contre, fait preuve d’une grande cohérence et surprend souvent par sa grande qualité. Une belle entrée en la matière pour enchaîner sur un second volet qui sera, naturellement, plus abouti et généreux. 

Les plus :

  • Un jeu de skate assez addictif
  • Une bande-son de grande qualité
  • L’écran du gamepad qui donne des informations bien utiles (tricktionary, liste des défis, etc.)
  • Un gameplay très exigeant…

Les moins :

  • … Mais extrêmement punitif
  • Le jeu sort sur les consoles Nintendo en même temps que le 2 sur les autres plateformes
  • Il faut aimer le die’n’retry !

Note : 3,5/5