Le premier volet de la série Les Faucons de Raverra de Melissa Caruso, La Sorcière captive, avait fait davantage que nous esquisser son monde. Néanmoins, ses personnages et nous-mêmes étions bien loin de tout connaitre des arcanes. En sauront-on beaucoup plus au terme de L’Héritière rebelle ?
Bien que la petite bande s’en soit sortie à la fin du précédent volume, l’atmosphère reste pesante. Les troupes du Vaskandar gagnent continuellement du terrain tout autour des frontières raverraines. L’assaut semble proche et il faut se tenir prêt(e)s. Zaira la sorcière/le faucon, sa fauconnière Amalia Cornaro et leur ami Marcello s’entrainent en ce sens. Même si peu importe la situation, la loi y obligerait les 2 jeunes femmes, afin de s’assurer que la sorcière de feu arrive à maîtriser ses pouvoirs. Et plus encore, que l’héritière rebelle des Raverra qu’est Amalia, sache la contrôler. Si d’emblée l’on remarque que rien ne change vraiment dans les caractères, avec une Zaira qui ne s’adoucit pas ou du moins ne compte pas le montrer, les éventuelles bourdes peuvent également surgir.
Mais ce moment de vie classique, toutefois ombragé par la menace du Vaskandar à laquelle le trio ne peut s’arrêter de songer, se retrouve rapidement chamboulé par une découverte macabre. Celle d’un fauconnier assurément tué. Y aurait-il un(e) assassin(e) qui s’en prendrait spécifiquement à cette caste ? S’agit-il « juste » d’un règlement de comptes ? D’un vol poussant au meurtre, avec le hasard qu’il soit tombé sur lui ? L’interrogation reste entière et l’on connait suffisamment Amalia pour savoir qu’elle n’aura qu’une idée en tête : enquêter. Et ses comparses n’en pensent pas moins. Même si comme d’accoutumée, les styles sont différents, ce qui offre beaucoup de peps et de retournements de situation au cours de L’Héritière rebelle.
Sans rien vous gâcher, la triplette découvrira qu’une menace directe pèse bel et bien sur les personnes héritières du don et celles qui leur sont liées. Bien entendu, Amalia fait partie du lot. Si la peur est palpable, elle n’entrave en rien son désir d’aller au-delà du danger, pour régler cette histoire. Et si jamais elle avait un instant d’hésitation, il y aurait toujours Zaira en vue de la pousser dans le dos. Ou pour lui donner un grand coup de main. On se demande parfois si elle est plus tentée par l’une ou l’autre de ces méthodes. Mais afin d’en apprendre davantage sur les desseins ennemis et potentiellement repousser celles et ceux déjà connu(e)s, une alliance semble inévitable. La mère d’Amalia invite ainsi Kathe, un Haut-Sorceleur charmeur et charmant, avec lequel notre héroïne devra jouer.
Toutefois, peut-être se laissera-t-elle aller sous les mots doux de celui-ci ? Bien qu’elle ne sache rien de lui. Ce qui est loin d’être réciproque sur ce dernier point. Sa relation avec Marcello paraissant ne pas avancer, tout est envisageable. Et justement, les liens entre les personnages sont mis à rude épreuve durant L’Héritière rebelle. Tout en les mêlant à nouveau à une dimension politique, avec les fourberies habituelles. Mais aussi un événement rare, le Conclave des dix-sept Hauts Ensorceleurs. Celui-ci qui pourrait tout bouleverser, avant de passer à une bataille musclée. Et à ce propos, vous serez servi(e)s si vous recherchez de l’action. Cette dernière se déployant par-ci, par-là, au gré de l’aventure.
Conclusion
Gardant l’esprit du tome 1, L’Héritière rebelle nous projette dans des vies complètement renversées, par les responsabilités qui les incombent désormais. En agrémentant la lecture de suspense, par des jeux de dupes et des trahisons. Beaucoup plus violents qu’une attaque de feu de Zaira.