Scott Lynch a su secouer le milieu de la fantasy ces dernières années, avec sa saga Les Salauds Gentilshommes. Profitons de la sortie d’une nouvelle édition chez Bragelonne, pour se pencher sur son premier tome, Les Mensonges de Locke Lamora.
Les débuts de l’ouvrage nous laissent découvrir une bande de chapardeurs où les enfants sont la pièce-maîtresse. Pouvant ainsi faire songer aux plus fameux gangs du genre, à l’instar de celui d’Oliver Twist. On apprend son fonctionnement, sa hiérarchie, la qualité ou plutôt la non qualité de vie de ses membres… Surtout que ceux-ci ont déjà besoin de ramener à bon port de l’argent pour manger. Cependant, même en s’avérant fructueux, le repas sera frugal. Au fur et à mesure, l’on remarque également les divers codes que ces voleurs doivent suivre, pour ne pas être inquiétés par les forces de l’ordre de la cité de Camorr. Il est ainsi interdit de s’en prendre à des personnes hautement placées. Ce que tous les marmots ne semblent pas savoir et peut vite faire tourner chocolat certaines situations. Mais de cette introduction, Les Mensonges de Locke Lamora nous mènera vers bien d’autres univers.
Si Locke se garde bien de partager ses ressources avec les démuni(e)s, tel un Robin Des Bois, son escouade Les Salauds Gentilshommes et lui-même bloquent le fruit de leurs méfaits pour eux. Bien que Locke sache conserver une aura de héros, auprès du « petit » peuple. D’ailleurs à ce propos, l’on a même droit à de cocasses scènes. Sans vous les révéler pour ne rien gâcher, vous risquez de particulièrement retenir celle du faux pickpocket. Où 2 de nos camarades se retrouvent couverts d’offrandes, avec de très drôles réactions. Et encore, l’on ne vous a point dévoilé le contexte de la scène, tant elle va loin.
Toutefois, Les Mensonges de Locke Lamora ne s’arrêtera pas à cela non plus. Notre héros, ses comparses, avec de forts liens d’amitié, et la cité entière en fin de compte, étant en péril. Les doutes subsistent quant aux différents types de menaces, les objectifs (hormis en prendre le contrôle a priori) et les moyens d’y parvenir. Néanmoins, ce dont la troupe est vite sûre, c’est le meneur de cette menace : le Rois Gris. Ses pouvoirs restent nébuleux, mais plus l’on avance, plus l’on en apprend sur la présence des capacités surnaturelles possibles au sein de cet univers. Une spécificité rare dans le monde dépeint et qui a tendance à signifier l’arrivée de problèmes, quand l’on croise une personne qui en est dotée. Généralement les mages ne sont pas là pour faire la causette.
Bien que l’on se rende compte que beaucoup de belliqueux personnages apprécient parler. Et lier les cruels actes à la parole. Les 80 à 100 dernières pages vous le démontreront, tant la tension devient éprouvante et touchante.
Conclusion
Très varié dans ses approches, avec une montée étape par étape, rendant plus surprenante chaque nouvelle touche, Les Mensonges de Locke Lamora nous prend régulièrement à revers. Tandis que son final intense émotionnellement, nous pousse à poursuivre Les Salauds Gentilshommes.