Chronique roman L’Étrange Garçon qui vivait sous les toits

Histoire de trios derrière L’Étrange Garçon qui vivait sous les toits (Slalom) ! Tout d’abord par celui l’ayant écrit : Charlotte Bousquet, Christine Férêt-Fleury et Fabien Fernandez. Ainsi que par ses principaux personnages, à découvrir dans ce roman à davantage encore que 3 genres de littératures.

L'Étrange Garçon qui vivait sous les toits

Cette triplette de protagonistes rythme le récit, puisque si les chapitres pourront délivrer des dialogues entre eux et même d’autres personnes, chaque nouvelle partie sera narrée. Et donc placée du point de vue de sa/son membre en question. Tout d’abord la jeune Nina, qui durant un confinement dû à la Covid-19, doit aller vivre chez Arlette.

Infirmière retraitée de 93 ans, connaissant très bien le père de l’adolescente, mais trop peu celle-ci. Et si cette dernière songe que la cohabitation avec une dame âgée, à l’Internet fébrile, loin de chez elle et ses proches, ne sera pas évident, on se rendra déjà rapidement compte qu’Arlette est plutôt chouette. Pas du genre à dire « Les sales jeunes ». Là où Nina, pas non plus impolie, n’est pas forcément très à l’aise a priori. Alors qu’il n’y a pas lieu d’être. Et la relation est encore plus distante avec l’hilarant duo Beltane la chatte et Samain le lapin.

Comme vous le devinez au titre L’Étrange Garçon qui vivait sous les toits, un adolescent complète le portrait. On retourne dans un autre genre de confinement, en 1942. Où lui et sa sœur se retrouvent chez leur tante, avec le besoin d’une discrétion de chaque instant, tant la menace est présente. Mais on ne navigue pas simplement dans 2 situations qui s’opposeraient. Éventuellement avec des souvenirs retrouvés par le biais du même immeuble, au sein duquel se dérouleraient les actions. Non, c’est alors une teinte touchante de paranormal qui surgit. Les 2 ados peuvent se voir et communiquer, tout en ne vivant pas à la même époque.

Tandis que chacun.e vit/subit les évènements de la sienne, avec les personnes autour… Et notamment les voisin.e.s, dont la famille boulangère, sur place depuis plusieurs générations. Qui selon la rumeur, n’aurait pas vendu de pain aux nazis, mais l’aurait offert… Scénaristiquement, on ne peut en dévoiler davantage sur les liens qui unissent notre triangle. De même en ce qui concerne les racines de ces évènements surnaturels.

Ces derniers révèleront un passé douloureux, semé d’actes odieux, entre homophobie et racisme. Et alors que la société paraît avoir évolué dans le bon sens parfois depuis, on se rend finalement compte que les horreurs sur ces mêmes sujets, sont loin d’être un souvenir et restent plus que jamais actuelles.

Conclusion

Pleinement concerné par notre monde, en n’éludant aucun sujet et mettant en lumière de multiples formes de xénophobie bien réelles et répugnantes, tout en y incluant une identité fantastique, L’Étrange Garçon qui vivait sous les toits marque par ses propos et ses qualités littéraires. La triple vision, l’humour, la tendresse, le côté épique de ses enquêtes… portent ses messages on ne peut plus humanistes avec autant de talent, que de sentiments.