En 2099 à Birmingham, en Angleterre, c’est un peu la Baston Villa ! Au même titre que sur les plateformes de financements participatifs, dont s’est brillamment sorti Nightlancer (Adversity Games) de Joseph Norris, dessiné par Manolis Frangidis et au design graphique de Christos Zabaras. Kickstarter franchi, désormais place à la disponibilité pour le monde entier.
Dans cette dystopie à l’ambiance de sombre cyberpunk, la population est cloisonnée par zones et harassée par de multiples dangers. En commençant par les gangs de rue et le crime organisé, combattant pour s’approprier le pouvoir. Tandis que les cultes de la mort, cherchent à rallier les personnes désespérées à leur ignoble cause. Au milieu de ce marasme, de plus en plus de gens cèdent à la Techshock. Mais cette transformation a une fâcheuse tendance à rendre ultra violent.e et rien d’autre.
La seule issue pour ne pas finir contrôlé.e.s par ces organismes ou en faire partie, est de quitter les lieux au plus vite. Mais surtout avec le plus de perspectives (mêlant investissements, connections et faveurs), la donne qui départagera les Nightlancers que nous serons (maximum 4). Tout au long de l’expérience, il s’agira de se déplacer dans ce sous-monde. Se faire des contacts pour dénicher des opportunités, acquérir de l’équipement, améliorer ses capacités…
Chaque manche de l’aventure se décomposera en 4 séquences, à commencer par les préparatifs. Simultanément, on s’occupe de récupérer les ressources dévolues aux débuts d’un tour : 1 pièce, de la santé, 2 contacts… Puis le choix de se lancer ou non dans des missions. En usant du premier escadron ou d’un second. Et à voir si on y participe en solo et ainsi potentiellement ramassera l’intégralité des gains. Ou en coopération. Avec une des personnes en meneuse/eur et un partage des retombées. Mais encore faudra-t-il la remplir. Et pour ne rien gâcher, il sera envisageable durant le jeu, d’entraver ses concurrent.e.s de toujours, aides d’un jour. Voire de laisser tomber, alors qu’autrui perdure.
On transitera dans la foulée par la phase de rue. Avec la possibilité d’acheter une carte au marché secret, en vue de glaner une armure, une arme ou encore un autre équipement. Mais aussi négocier avec l’Euromafia, pour par exemple acquérir des perspectives. Bien d’autres actions seront envisageables via d’autres biais. Notamment pour reprendre de la santé, trouver un contact supplémentaire…
Vient ensuite la mission, découpée en 5 pans. La préparation demandant de ne conserver au maximum que 3 cartes, parmi les 3 genres d’ustensiles précédemment évoqués. La stratégie et la difficulté s’intensifient alors, étant donné qu’on ne part à l’assaut blindé.e.s de partout. Nos protagonistes, détenant des statistiques et habiletés spéciales différentes entre eux, auront en sus le moyen d’être améliorés, comme nous le disions. Qu’il s’agisse d’implants via le cyberware ou l’apport d’armes cybernétiques. Deux méthodes non comptées dans le trio de cartes. De quoi avoir plus de chances de répondre aux requêtes des missions. Celles-ci à plusieurs chemins et en 3 parties. La direction sera ainsi importante, tout comme répondre avec la/le membre adéquat.e, pour venir à bout d’un défi, par une opposition de statistiques. Où éventuellement les dés nous aideront à augmenter notre résultat.
Avant d’atteindre le passage au paiement, il y aura peut-être eu abandon partiel, des ratés ou encore un affrontement entre les éventuelles 2 escouades. Les cheminements sont multiples, avant de déplacer les marqueurs indiquant les diverses évolutions, pour l’ordre du tour et notre taux de chaleur. Une facette à surveiller, progressant de moult manières par nos interactions, car pouvant coûter cher dans la 4e étape, celle de fin d’un tour. Faisant par exemple perdre une des fameuses perspectives. D’autres particularités, comme les prêts magouillés, peuvent agir dans cette voie,. Cependant si on possède les ressources nécessaires, on pourra éviter ces problèmes. Parfois avec de l’argent, parfois avec des types de cartes…
Les cartes de Nightlancer profitant d’ailleurs des fantastiques illustrations de Manolis Frangidis. Son riche univers dark cyberpunk renforçant l’attraction, avant même de s’y lancer. Que ce soit de cette façon compétitive à plusieurs ou via les variantes solo et en coopération.
Conclusion
Jeu de rôle cyberpunk aussi prenant par son monde, que ses multiples cheminements, Nightlancer a complètement une tête de jeu de société dit expert. Pourtant, à travers ses différents aspects (gestion de main, jeu de dés, dimension rôliste dans la progression…), on en ressort avec une certaine limpidité dans la compréhension, malgré sa trentaine de pages de règles. Soit à la fois une superbe ouverture aux JDS profonds.