Asobo Studio venant de sortir A Plague Tale – Requiem, avoir l’opportunité d’en découvrir les arcanes vécues en direct, s’avère également possible afin de prolonger l’expérience. Puisqu’en l’occurrence pour The Heart of A Plague Tale – Un making-of illustré (Third Éditions), Benoît «ExServ» Reinier a eu le privilège de suivre de près l’équipe de développement.
Effectivement, on peut parler de privilège. Tant il s’agit d’une rareté évidente que de suivre un jeu vidéo, un film, la production d’un album… Par crainte de n’en voir des secrets révélés auparavant certes. Mais un procès calmerait vite sur beaucoup de points, suite à un un contrat paraphé. Argument valable tout autant après disponibilité de l’œuvre. Qu’ils soient terribles, telles les oppositions entre les personnes comme on en découvre souvent dans les livres d’enquêtes a posteriori. D’ailleurs l’éditeur en propose beaucoup. Ainsi que d’autres moins graves. Par exemple sur des abandons d’idées, à ne surtout pas divulguer. Par conséquent, qu’une personne extérieure suggère un making-of peut laisser planer un doute. Contrairement à ceux directement réalisés par la production.
L’auteur a pu de cette manière voir sur plusieurs années l’évolution du projet et nous la conter ici. Non sans revenir sur la genèse du studio, son association avec Microsoft, son envie d’un jeu narratif… Tous ces éléments le menant vers ce nouvel épisode. On en apprend par ce biais directement sur les personnes derrière, en ayant pu les côtoyer, les analyser, profiter d’anecdotes l’esprit frais et non étiolées par le temps… Les difficultés du développement sont bien entendu évoquées, celui-ci profitant lui-même de cette approche en direct, pour nous laisser découvrir la toute petite graine, d’où finalement a pu germer cette œuvre.
Avec entre autres ses thématiques, bien qu’encore loin de l’esquisse finale. Qu’on voit alors progresser. Ou encore les recherches effectuées à propos de certains sujets, afin d’emplir le lore. Des moments intéressants en outre pour démontrer que s’il désire inclure des contextes réels d’époque, d’évènements, le jeu n’est en rien une reproduction historique fidèle. Il s’avère très appréciable de lire ces passages, tant ils permettront à beaucoup de personnes de mieux comprendre ce que délivre l’aventure. Ses mécaniques sont par ailleurs détaillées, avec des séquences aussi importantes que l’histoire en elle-même. En somme, terminer l’expérience ludique et émotionnelle, est plus que préférable avant de lire ce bouquin. Et on pourrait même ajouter de le vivre, le ressentir. Il devient un véritable complément à ce vous y aurez vu, vécu, subi, compris ou non…
Tout en nous confiant des informations sur l’enrobage, pleinement ancré dans les ressentis. Notamment dans l’élaboration des domaines artistiques graphiques et sonores. Parler de leur avancée, les idées et même les distinguer en ce qui concerne les visuels, agrémentant grandement votre propre diégèse de la licence. Oui, les distinguer. Car comme son nom l’indique et une rare fois n’est pas coutume chez Third Éditions, le livre contient des illustrations et photographies. Et vraiment énormément ! Il en résulte un artbook tout aussi intéressant, tant on y trouve de somptueux dessins. Avec diverses étapes mises en avant.
Visuellement toujours, en marge de l’édition classique reprenant la boîte du jeu, The Heart of A Plague Tale – Un making-of illustré First Print vient avec une couverture alternative de Damien Papet et l’ex-libris correspondant.
Conclusion
On se sent littéralement au cœur de la création d’une œuvre vidéoludique sous tous ses plans, de bout en bout de The Heart of A Plague Tale – Un making-of illustré. Une chance pleine de surprises, d’informations complémentaires et d’apprentissages sur une telle conception. Mais également un immense plaisir pour les yeux.