La 2D, la 2.5D, la 3D isométrique, la 3D… Que manquait-il à la vedette supersonique de SEGA ? Un monde ouvert bien sûr ! Fracassant les barrières entre les niveaux, le hérisson bleu se lance dedans avec Sonic Frontiers sur PS5, PlayStation 4, Xbox Series X|S, Xbox One, Nintendo Switch et PC Steam. Mais n’en oublie pas ses approches précédentes.
MécanAntique
Ce nouvel épisode s’avère particulièrement double-face sur tous les plans. En commençant par l’histoire, qui dès la cinématique d’introduction, nous dévoile son côté mystérieux avec le Dr. Eggman, connaissant un drôle de sort dans une mystique caverne. Scène suivie par une plus détendue en apparence, où Amy, Tails et Sonic en avion, approchent des Starfall Islands lors d’une ensoleillée journée, à les recherche des Chaos Emeralds. Tout ne se passe cependant comme prévu et un incident les sépare, au lieu d’atterrir en douceur.
Sur place, Sonic traversera les différentes îles, sous couvert d’une menace lancinante, qu’on entendra inlassablement. Tout en découvrant, à nouveau, une dualité aux antipodes. En l’occurrence une civilisation Antique, que l’entrée avec « Robotnik » nous laissait imaginer, et une invasion de robots. Comme par hasard, étant donné la présence du vil moustachu au préalable. Au final, une intrigue de Ian Flynn (scénariste réputé des comics Sonic) vraiment prenante, en plus de devoir libérer ses ami.e.s, alors qu’on n’attend pas forcément grand-chose d’un scénario de la mascotte de SEGA (non, pas un yakuza). Et qui apprécie faire quelques clins d’œil à de précédents épisodes, mais pas du genre lourdingues comme un peu partout. Plutôt dans une idée de continuité de la saga.
Sonic of the Chaolossus
Parcourant les îles en résolvant des énigmes, venant à bout d’adversaires pas trop féroces parfois, mais devenant plus enquiquinants en s’enchainant et bien sûr en performant entre rapidité et cabrioles, notre héros nous fera ressentir des moments d’intenses aventures; aux immenses environnements à parcourir. Découvrir ces terres jouant autant sur la profondeur, que la hauteur, avec des approches complètement différentes entre leurs natures, voit l’exploration tel un jeu de rôle et la plateforme s’entremêler. D’ailleurs ce côté action RPG se déploie lui complètement, par le biais de l’évolution personnalisée de l’éclair bleu.
Via l’arbre dévolu, on avancera au fil des points de compétences accumulés vers l’acquisition de certaines habiletés plus que d’autres. Dont d’emblée la course-boucle, utile pour laisser apparaître des anneaux indispensables à santé et autres bonus. Ainsi que créer des tourbillons pour emporter ou déséquilibrer les ennemi.e.s. D’autres coups sont à glaner et à employer lors de nos affrontements. Tout en voyant évoluer au fil de nos pérégrinations et rencontres, nos statistiques défensives et offensives ou encore la quantité d’anneaux récupérables et l’augmentation de notre vitesse. Pas une progression de JDR complexe à assimiler, néanmoins l’approche est aussi appréciable, que convaincante. Des atouts évolutifs essentiels en vue de venir à bout des Titans. De gigantesques oppositions, dont on apprendra les routines afin de les vaincre. Non sans user d’esquives et de défenses pour contre-attaquer. Ces imposantes tailles profiteront même à la grimpette, ne laissant donc le piquant aventurier seulement courir à fond autour et se projeter. En plus d’avoir l’opportunité de se transformer en Super Sonic.
Ces zones ouvertes entre lesquelles on voyagera, se garniront d’activités, entre mini-jeux, missions annexes, éléments à récolter dont des Émeraudes du Chaos… En sus de clefs à collecter, mais « Elle est où la clef ? » nous direz-vous. Bien souvent, dans des endroits parallèles nous menant au cyberespace. En son sein, des niveaux de plateforme plus classiques de Sonic The Hedgehog. Délivrant une diversité particulièrement bienvenue, surtout que ces séquences sont au top dans leur genre.
J’ai failli attendre
Atout technique primordial d’un Sonic décidant de mettre un minimum la vitesse à l’honneur : les sensations de cette dernière ! On sait qu’elles sont plus aisées à accomplir en 2D. Alors se retrouver dans des endroits où on circule librement en 3D, faisait fuser les interrogations !
Et justement, Sonic Frontiers déboule lui comme une fusée. Qu’il s’agisse de parader sur la terre ferme, de profiter des éléments nous projetant, accélérant ou encore de son saut avec boost, on prend énormément de plaisir. Qui plus est, bourlingueur à fond les manettes dans des espaces aussi géants, offre une véritable éclate originale. Bien entendu, les séquences classiques dans le cyberespace sont de grande qualité également sur cet aspect.
Des moments propices aux musiques électroniques. Si l’habillage sonore colle comme il se doit au thème, le genre s’avèrera moins passe-partout et possible que vous n’appréciez. Par contre, impossible de lui reprocher puisque la correspondance est implacable. Évidemment, on se laisse davantage emporter par les ambiances en pleine nature, ainsi que lors d’affrontements épiques face aux boss. Tout en ayant droit au doublage en français, avec des voix qu’on connaît depuis des années et plaisantes à retrouver. Dont celle charismatique d’Eggman sous l’égide de Marc Bretonnière.
Qui dit zones ouvertes, dit pour la plupart des jeux des environnements au niveau moyen graphiquement parlant. Et c’est clairement généralement le cas ici, avec des zooms à éviter pour se rendre moins compte du rendu du sol ou encore des montagnes. Pour le désert, c’est plus pratique… En revanche les étendues aquatiques sont elles très réussies, au même titre que les protagonistes. Là aussi comme la majorité des JV, les personnages bénéficient d’un maximum de travail, de superbes textures, et c’est bien le principal. Dommage quand même pour profiter visuellement des environnements, qui en jettent par leur profondeur.
Une profondeur bénéfique pour y inclure plein d’éléments décoratifs ou interactifs. Cependant, on a un droit à beaucoup de clipping. Les plateformes et autres apparaissant tout à coup et non progressivement. Pas d’inquiétude, cela ne gêne absolument pas l’expérience ludique. Ce n’est pas comme si un bumper se dévoilait pile alors qu’on sautait au pif dans le vide, car rien ne se trouvait à l’horizon tandis qu’on patientait interloqué.
Conclusion
Dès sa première lancée dans un univers ouvert, Sonic Frontiers embraie la surmultipliée ! Les ressentis autant en s’amusant à parcourir les îles très différentes, qu’en prenant part aux phases de plateforme et aux batailles titanesques, s’avèrent excellents, dont la vélocité pleinement mise en exergue. Et la dose jeu de rôle, apporte une touche sympathique supplémentaire.