Chronique roman Temps Mort

Titre frappant et couverture pouvant sembler horrifique, Ariel Holzl paraît provoquer, pour un roman adressé notamment aux adolescent.e.s. Pourtant, vous constaterez que le propos de Temps Mort (Slalom), au sein d’une histoire au ton fantastique, ne joue pas dans la facilité provocatrice.

Temps Mort

On le remarque notamment car l’ouvrage révèle des approches distinctes, nous emportant dans une folie inattendue, à l’instar de son principal personnage. Léo, 17 ans, dont la médecine annonce qu’il ne lui reste plus très longtemps à vivre. En plus de ses symptômes dont les cachets, pour lui éviter de souffrir, sont amplement dépassés dans leur consommation. Ce qui lui fait courir d’importants risques. Cette facette réaliste du garçon, qui doit quitter Nantes afin de rejoindre son grand-oncle Théobald à Paris, pour une autre dramatique raison, nous tiendra dans son ambiance durant un certain temps. Tout semble à peu près normal pour lui et pour nous jusqu’ici. Même son parent n’est finalement pas aussi acariâtre qu’il pouvait l’imaginer.

Lui laissant carrément une grande liberté. Les à peu près seules consignes restant de rentrer au plus tard à 20H. Et de ne pas retirer les draps recouvrant on ne sait quels cadres pour le moment. D’ailleurs de l’humour ressortira des idées de Léo, à propos de ce qu’il peut s’y dissimuler. Car si les premières confessions peuvent s’avérer morose, le roman n’en oublie de jouer de drôleries, tout en s’avérant émotionnel. Mais aussi particulièrement touchant, dans une ambiance fantastique toutefois cynique. De l’autre côté des miroirs, existe le Périmonde. Un endroit digne de l’accès par lequel transitera notre personnage, pour sauver Théobald. Emporté par les forces obscures s’y trouvant. Heureusement, il pourra compter sur la « jeune » Alma. Amie de son grand-tonton, venue de cette version de l’au-delà de notre monde. Enfin peut-il vraiment s’y fier ? Surtout qu’en amitié, pour lui c’est compliqué…

L’atmosphère dans cet univers est pesante, troublante et dangereuse. Car en son sein, les humain.e.s s’y retrouvant, deviennent de légendaires créatures d’une certaine manière. Même si là-bas, les clans ne sont pas très portés sur les dénominations de vampires, fantômes… En effet des clans, dont les plans machiavéliques risquent de bouleverser davantage de vies, que celles de nos protagonistes.

Justement en parlant des vies et plus exactement de la vie, Temps mort ouvre des réflexions touchantes par rapport à celle-ci et les situations des personnes sur place. Surtout qu’y atterrir pourrait laisser songer à une libération. Alors qu’une terrible maladie ne nous laisserait que peu de temps. Mais finalement derrière, le combat et les horreurs de cet autre monde, s’avèrent peut-être bien pires. De marquants personnages secondaires seront d’ailleurs saisissants dans les éléments philosophico-scénaristiques dramatiques, en parallèle à l’enquête pleine d’action ne laissant aucun répit. Avec des dialogues piquants, qu’on ne voit généralement pas venir. Surtout car le jeune homme en prend pour son grade, avec ses sentiments de, on cite, « bébé ».

Conclusion

Surprenant par ses réactions cinglantes inattendues, lui évitant continuellement de tomber dans la mièvrerie, Temps Mort a en plus la bonne idée d’ouvrir des questionnements forts. Tout en s’avérant haletant et fourbe, dans sa quête à l’identité fantastique sanglante.