Critique du roman Les Chroniques de Nicci #3 Le Siège de pierre

Nous avons récemment évoqué l’immense saga de Terry Goodkind, au travers de la frange Les Enfants de D’Hara et son premier tome, L’Homme griffonné. Cette fois, nous nous penchons sur Les Chroniques de Nicci via son 3e volume, Le Siège de pierre.

Le Siège de pierreLes malandrins se mettraient sûrement à entonner « Ce soir on vous met le feu », avec l’état dans lequel se trouve Ildakar. L’ambiance s’enflamme et les habitants s’embrasent. Les opprimé(e)s ayant enfin l’opportunité de retourner l’ordre établi. Non sans désirer faire subir aux puissant(e)s ce qu’elles et ils ont enduré avant ces évènements. Heureusement pour la cité, Nicci, Nathan et Bannon restent pour remettre un minimum de calme et stopper la dévastation. Une fois cela réglé et quelques conseils donnés aux autochtones, la troupe se doute bien que le futur de la nouvelle société de la ville est loin d’être acquise. Il faut cependant reprendre la route et éventuellement retrouver le seigneur Richard Rahl. Mais c’était sans compter sur le cadeau que le bien-nommé Le Siège de pierre nous indique.

Maxime, plutôt que de voir tout le monde lui tomber dessus, avait préféré se carapater. Néanmoins il décide de partir en grandes pompes, avec un dernier coup d’éclat. Auquel personne ne s’attend, tout le monde étant trop occupé par l’état d’Ildakar. Sauf qu’une fois l’accalmie venue et la bande sauveuse prête à partir, une découverte incroyable se passe. Le général Utros statufié depuis 15 siècles, au même titre que son armée, ont repris vie. Cette menace endiguée par un sort à l’époque, reprenant sa marche suite à l’action de Maxime, ayant levé le sort. Et malgré leur envie première, nos ami(e)s ne peuvent laisser les lieux sans leur défense.

Le Siège de pierre

Toutefois, redevenir vivant après tant de temps, en ignorant totalement ce qu’il s’est passé, n’est pas simple. Les hommes, ainsi que les 2 omniprésentes et délectables sorcières d’Utros, n’ont aucune conscience de feu leur état de pétrification. Et qu’une durée, qu’elle soit brève ou longue, se soit passée. Les troupes ne foncent donc pas sans réfléchir droit devant, pour détruire la cité. Les questions se posant évidemment sur ce qui s’est passé. Surtout que l’équipement a disparu et que des signes laissent perplexe. Mais Ildakar reste là, alors en avant Guingamp ! Mais d’autres interrogations surgissent et rendent de plus en plus intéressant Le Siège de pierre. Tout d’abord de par les changements dévolus à cette transformation.

Utros et ses compagnon(ne)s ne sont plus exactement comme avant. Ce qui apporte d’ailleurs une touche d’humour, quand l’on ose à peine esquisser le thème fécal au général, pour lui faire part de certains changements. On sent à quel point son homme craint les représailles. Alors que l’on tient là, du moins par rapport à la nourriture, l’un des aspects qui pour n’importe quel chef un peu malin, devient une tactique de guerre. D’un autre côté, l’on découvre tout l’aspect sentimental de l’ouvrage. Puisque tant de siècles plus tard, les proches de quiconque ne sont plus là. Toutefois Utros ne l’entend pas de cette oreille et compte retrouver sa belle par n’importe quel moyen mystique. Le tout mêlé à la fidélité envers son seigneur d’antan.

Deux spécificités qui le mènent à autant de férocité des 2 parts. Car s’il se montre stratégique en amont, c’est généralement dans un but destructeur et sanguinaire, tant qu’il arrive à ses fins. Ce qui colle tout autant au seigneur Calvaire, que l’on suit en parallèle loin d’ici. Et bien plus loin encore de se douter que le siège de pierre a pris place. Avec à ses côtés Crayeux, le prédicateur complètement craqué. Avec sa folie, son physique et ses prédictions, on le verrait très bien dans une fiction post-apocalyptique. Un savoureux second rôle. Il n’est d’ailleurs pas unique dans ce cas. On sait à quel point ces personnages, possèdent chez Terry Goodkind un charisme et souvent une folie, douce ou non, les rendant marquant. Comme par exemple à peu près n’importe quelle Mora-Sith, mais toujours une davantage que les autres.

Conclusion

Aussi touchant, qu’il peut devenir violent, Le Siège de pierre nous terrasse par l’ambiguïté intrigante des envies des protagonistes. Dont celles d’Utros. Qui au-delà de sa férocité, se révèle profondément sensible.