Comme vous le savez, ici l’on adore notamment les jeux de société et la littérature. Cela tombe bien, puisque le fameux jeu Les Loups-Garous de Thiercelieux, de Philippe des Pallières et Hervé Marly, se voit adapté sous forme de roman. Sous le titre Lune Rousse, pour ce premier tome.
La question que l’on se pose perpétuellement lorsqu’un jeu, de société ou vidéo à l’instar de la série Minecraft également chez Castelmore, est celle du parti pris par les auteur(e)s. Une tablée de joueuses et de joueurs ? Une histoire dans l’univers ? Un mix des 2 ? Concernant Lune Rousse, on navigue plutôt dans le 2e cas.
Se déroulant en 1846 dans le village de Thiercelieux, on découvre la vie plus ou moins paisible des lieux. Le scénario mettant en avant Lapsa et Lune. Deux adolescentes, amies, mais dont l’âge fait naître un léger éloignement. La seconde étant davantage préoccupée par le tempétueux Arnoux, avec qui elle rêve de romance au grand large. Tandis que la première désirerait surtout en apprendre davantage sur ses parents.
Sa grand-mère l’ayant élevée seule, lui confiant depuis toujours, ou du moins depuis qu’elle a 4 ans, que les 2 sont décédé(e)s. Et plus précisément pour sa mère, lors de son accouchement. Néanmoins la mamie fait tourner court toutes les tentatives de sa petite-fille pour en savoir plus sur ses parents. Lui laissant penser qu’elle lui cache quelque chose. Elle compte bien lui faire cracher le morceau, maintenant qu’elle « fête » ses 14 ans.
Cette nuit d’anniversaire qui changera tout. Lune apprenant une terrible nouvelle. On vous conserve le suspense. Sachez juste qu’elle s’inscrit pleinement dans la dimension lutte des classes de Lune Rousse. Les inégalités sont marquées et ne peuvent rester impunies. Gross-modo le serment proclamé par Lune, Arnoux et Raoul, un jeune villageois, pas du tout considéré comme cool contrairement à l’expression allant avec son prénom. Il est plutôt si gentil qu’il se laisse marcher sur les pieds. Tant par Arnoux, que par son propre (enfin propre…) patron : le boulanger. Ceci après avoir suivi un loup. Les menant à la planque d’un coffre renfermant notamment des masques de loups. Ainsi qu’un poème les guidant justement vers cette vengeance. Le besoin de remettre certaines situations en place… Mais en allant jusqu’où ?
L’illustration de Christine Deschamps révèle la louve masquée que vous connaissez désormais. Mais à ses côtés se trouve rien d’autre que son amie, la renarde. Car finalement, Lapsa ignore pour le moment tout de cette affaire. Ce qui changera au fil du temps, à force de chercher à en savoir constamment plus sur ses origines et aussi à force de suivre la vraie renarde. Semblant clairement mener Lapsa à la baguette.
Les événements déraperont rapidement et c’est là que la lumière de Lune Rousse commencera à poindre le bout de son museau. De terribles secrets sont enfouis dans l’histoire du village et derrière leurs loups, les adultes cachent bien leur jeu. Pour faire tomber les masques, les jeunes comptent bien mettre en pratique leurs nouvelles capacités. On entre ainsi dans un jeu de plus en plus malsain. Où l’on se demande si l’amitié en sortira grandie ou dévastée.
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D’ailleurs en parlant de jeu, celui de base sait rester proche grâce à certains passages. Le livre enchaînant les chapitres dans la peau de Lapsa ou de Lune. Entre ceux-ci se trouvent des écrits annexes. Du Victor Hugo, des discussions entre d’autres personnages, voire la quête d’un(e) coupable par Lapsa. Dont le procédé renvoie à celui que l’on peut avoir lors d’une partie.
Conclusion
En réussissant à conserver l’atmosphère du jeu Les Loups-Garous de Thiercelieux, tout en nous plongeant dans un récit où l’amitié, les secrets et la lutte contre l’injustice se mêlent, Lune Rousse nous captive comme la pleine lune le fait avec les créatures susnommées.