La carrière de la série de Polyphony Digital se divise en 2 catégories : celle numérotée, pour l’instant jusqu’à 6, laissant généralement tout le monde d’accord sur sa qualité et la profondeur de chaque volet. De l’autre côté, les jeux avec un sous-titre. Largement plus tendancieux, de GT Concept à … Qu’en sera-t-il de Gran Turismo Sport, dont l’on sait déjà qu’il se tourne davantage vers le multijoueur que le solo ? Histoire de prouver, en plus de son nom, qu’il n’est pas GT7 ?
En ligne et c’est tout ?
C’est bien mignon cet attrait quasi étouffant des licences automobiles pour le multi en ligne, mais le solo et la richesse du contenu sont de plus en plus souvent laissés pour compte. Au moins Gran Turismo Sport a annoncé la couleur concernant le segment un(e) joueuse/eur, qui ne serait pas la force principale de ce volet. Toutefois le logiciel n’arrive pas dénué d’intérêt pour cette partie.
Il ne faut en aucun cas s’attendre à des tonnes de compétitions, au sein de véhicules et défis tous plus différents les uns que les autres. On aura bien l’opportunité en mode arcade de courir face à une personne en local ou contre l’intelligence artificielle. Cette dernière ayant clairement su rehausser son niveau d’agressivité par rapport à celle de GT6. On connaissait rapidement les rails sur lesquels étaient fixés nos adversaires à l’époque. Désormais le défi est vraiment présent et l’on prend ainsi davantage de plaisir. N’exagérons pas, tout est loin de s’avérer optimal. Le constat semble le même chez quasi toutes les licences, profitant d’ailleurs désormais de la mouvance du multi en ligne pour s’éviter la contrainte d’un travail poussé sur l’I.A. et oui comme par hasard. Néanmoins on s’en sort plutôt bien ici fort heureusement. Cette particularité s’avérant essentielle pour s’entrainer, avant de passer à des concurrent(e)s humain(e)s ou d’autres origines d’ailleurs, ayant des trajectoires changeant du tout au tout.
Dans le but de s’améliorer, on relèvera également les épreuves demandant de doubler ou encore de réussir telle ou telle courbe. Comme dans tout sport, le genre d’entrainement pouvant sembler inutile à première vue, alors que l’on en tire une grande expérience. Sans même évoquer le fait qu’au-delà de la jouabilité, on apprend au passage les circuits en eux-mêmes, soit un double gain. On s’en sort donc avec une portion un(e) joueuse/eur suffisamment présente, pour ne pas lutter en ligne sans moyen de réellement progresser. Ce à quoi s’ajoutent même les fameux cônes à faire tomber, demandant à réfléchir et à savoir maitriser son engin. Toutefois le contenu reste léger. Il n’est là que pour s’échauffer en vue des règlements de comptes en ligne.
Jusqu’ici nous n’évoquions que le réel Gran Turismo Sport. Celui que vous possédez sur votre galette, voire en dématérialisé depuis sa sortie. Sachez toutefois qu’entre celle-ci et la fin d’année, divers compléments disponibles gratuitement en téléchargement apporteront beaucoup au jeu, dont un gros atout à propos du solo avec la GT League. Néanmoins cela reste un reste un ajout, avec toutes les contraintes que cela comporte. Si la console n’est pas connectée au Net ou encore si vous détenez une connexion de piètre qualité, vous ne bénéficierez point de cette mise à jour ou alors dans longtemps. On ne la compte donc pas pour la critique du jeu de base. Même si cette arrivée est la bienvenue et proposera un mode carrière censé être conséquent, cela aurait dû faire partie de la première édition.
Concernant la phase en ligne, rien de spécial à relever. Hormis le fait que les serveurs fonctionnent sans aucun problème. On y pilote comme si l’on était hors-ligne. Enfin pas tout à fait, dans l’éventualité où vous souhaiteriez être un(e) conductrice/eur propre pour une fois. Les poussettes et autres pistes coupées comme du fromage seront réprimandées. De quoi se retrouver par la suite uniquement avec des chauffards ou des gens courtois dans sa course. Les pénalités semblent en général légitimes, mais évidemment l’intelligence artificielle ne captera pas tous les détails. On a alors de quoi être frustré(e) quand l’on est poussé à la faute par un(e) adversaire et que l’on s’en retrouve averti.
Mon petit garage
La série principale de GT sait nous combler depuis 1998 par pléthore de véhicules et généralement même de pistes. Ce qui n’est en revanche pas trop le cas des épisodes annexes. Gran Turismo Sport confirme cette règle. Pour faire simple, 170 bolides, à la place de 1200 dans GT6. Même si avec ce nombre, on dépasse allégrement la majorité de la concurrence. Du coup, cela passerait presque. Même si en réalité on ne peut qu’être déçu(e) d’avoir de moins en moins de contenu, plus on avance dans le temps, avec une technologie permettant pourtant de blinder nos jeux. On sait d’ores et déjà que d’autres arriveront au fur et à mesure, lors de mises à jour gratuites. Il n’empêche que l’on démarre avec un garage ne fleurant pas le bon parfum de GT. Celui où l’on s’attend toujours à une quantité astronomique de machines et de circuits. Ces derniers n’atteignant même pas la vingtaine.
Autrement, les voitures présentes nous paraissent fidèles. Seulement paraissent car on ne les a pas encoure toutes conduites dans la réalité. On apprécie le maniement ne s’éloignant pas des standards de la franchise, sachant mixer une prise en mains immédiate et une marge de progression certaine. Selon votre niveau, l’activation et la désactivation d’aides reste envisageable. Cependant elles semblent moins utiles ici pour les néophytes, tant le jeu parait un chouïa plus accessible d’emblée. Sans pour autant devenir de l’arcade complètement démente.
Turbo diesel sport injection
L’arrivée sur PS4 de la licence permet à Gran Turismo Sport d’effectuer un bond en avant au niveau visuel. Les bolides n’ont jamais été aussi réussis et l’on prend plaisir à les regarder durant notre parcours, au même titre que les effets lumineux et autres reflets. Du moins jusqu’à ce que l’on se laisse surprendre par un tracé tortueux. Rien de flamboyant non plus, mais un premier gap est passé.
Conclusion
Axé sur le multijoueur en ligne, Gran Turismo Sport tient pour le moment la route sur ce point. Mais c’est surtout sur la continuité qu’il devra assurer, tel un MMORPG. Les championnats et autres compétitions arriveront au fur et à mesure, tout comme des véhicules supplémentaires, indispensables afin de relancer l’intérêt. Heureusement le solo et le local ne sont pas absents, bien que légers. Le tout se prenant avec un grand plaisir, tant la maniabilité, les différences entre bolides et autres réglages sont de haut niveau.
Plus :
- Conduite ni trop exigeante, ni trop simple
- Un peu de solo et de multi local tout de même
- Serveurs solides
- Contenu supérieur à la majorité de la concurrence…
Moins :
- … Mais tellement inférieur à GT6
- Système de pénalité bon sur le papier mais encore perfectible
Note : 3,5/5