Projet d’un chien et son homme (3 Headed Dog), Warigin est actuellement en financement participatif. Mais qu’en est-il de cet affrontement à la jouabilité asymétrique ?
En plus du monde réel de Warigin, il existe 3 dimensions éternelles : le paradis, l’enfer et le néant. Jusqu’ici, elles restaient éloignées les unes des autres et n’étaient pas prises en compte plus que cela, restant de simples doctrines. Mais l’humanité a évolué et sa connaissance la pousse à aller plus loin, pour obtenir davantage de puissance et de gloire. Dont il résulte finalement sa régression : l’orgueil démesuré !
Dès le premier humain devenu immortel, les frontières de ces dimensions se sont effacées. Désormais reliées entre elles par le biais d’une nouvelle dimension instable : Ethos ! Le trio de factions se lançant dans une guerre afin de rallier les humain(e)s à leur cause, pour qu’elles/ils deviennent bon(ne)s, mauvais(e)s ou immoral(e)s.
Comme nous vous le confions en introduction, Warigin possède une jouabilité asymétrique. Puisque s’il on peut s’y adonner en 1 contre 1, il est également envisageable d’y prendre part en 1 contre 1 contre 1. Ce qui change grandement l’appréhension. La/le challenger, déterminé(e) lors des préparatifs, devant venir à bout de son adversaire ou de l’éventuelle alliance des 2 autres participant(e)s. Et vice-versa.
Chacun(e) débute avec 9 cartes et déploie sur le plateau, 5 soldats et 4 héroïnes/héros si vous êtes challenger, 3 autrement. Puis tout au long de la partie, on tirera une carte événement, avant d’effectuer un trio d’actions, un duo si factions allié(e)s. Les batailles prennent elles place dès que 2 unités de différents camps, se retrouvent sur la même case. En sachant que les héroïnes/héros possèdent 2 points de résistance, tandis que les soldats n’en ont qu’un. Données à ajouter aux jets de dés de 8, mais également aux éventuelles spécificités de chaque combat. Celles-ci pouvant aussi bien provenir des événements, que des actions.
Ces cartes permettant d’améliorer ses personnages, mais également de se déplacer, sur le plateau aux cases hexagonales. L’une des caractéristiques de Warigin, le faisant sortir de la masse de jeux d’affrontements stratégiques. Les chemins sont donc plus nombreux. Les cartes offrent l’occasion d’atteindre les lieux désirés, mais selon le tirage, l’on pourra se retrouver sans mouvement adéquat et ainsi piégé(e). Cependant la forte dose tactique, pourra être employée dans un but de renforcement. Au cas où l’opposition peut s’aventurer vers votre forteresse, vous saurez l’accueillir.
Un bon jeu d’affrontements sur un damier, n’en est que magnifié s’il profite d’un plateau lui-même de qualité. C’est le cas de Warigin, à l’illustration mêlant 3 camps, non découpés nettement. Les cases voyant leur couleur changer, au fil de leur progression vers les autres. Tout d’abord en s’étiolant, puis en s’amalgamant à celle du clan approché. Voire des clans, si l’on arrive dans l’axe. On est loin des basiques cases d’une couleur propre et, dès la mi-parcours franchie, le passage à celle adverse.
Qui plus est il ne s’agit pas que d’une évolution de ce type, puisque l’on retrouve également des effets nuageux rendant l’atmosphère plus trouble. En plus du fort de chacun(e), au bout de son propre coin. Le plateau est lui amplement plus résistant que les habituels. Avec en sus un pliage ne nous laissant pas la crainte de l’abîmer. Là où l’on évite toute manipulation de ce type sur la plupart des productions. Néanmoins il a été annoncé que la version finale serait différente. Notre avis actuel sur cet objet, au niveau du visuel mais pas concernant sa dimension ludique, ne servira donc pas vraiment. Ce changement devrait probablement s’avérer bénéfique. Puisque le rendu actuel, sera suppléé par une œuvre en acrylique.
Les pions ne délivrent pas la même originalité, néanmoins pour du meeple ils ont leur identité. Reflétant des bonhommes versions 2.0 et non pas ceux à l’ancienne. La distinction entre héros et soldats se faisant par un sigle sous le pion. Avec, viennent 2 dés de 8 classiques dans leur visuel.
Enfin les cartes, de top niveau concernant la qualité du matériel et l’impression. Tant mieux pour cette dernière, puisque l’on a droit à de superbes illustrations signées Anna Kersten. Peintes à la main, aux couleurs vives, mais au sein d’un univers sombre. Approche originale chez un tel genre, où les visuels possèdent souvent le même ton visuel.
Conclusion
Les jeux de stratégie en damier n’étant pas si courant, on a toujours l’impression qu’ils sont originaux. Warigin lui sait véritablement apporter sa touche, avec ce système asymétrique, changeant complètement la donne. Qui plus est le visuel du plateau en profite. Tandis que la patte visuelle des cartes attire, tant de par sa qualité, que par la fraîcheur qu’elle insuffle.