Le jeu de cartes Femmes de Science part d’une jolie histoire familiale, puisqu’Anouk Charles et Benoit Fries recherchaient des modèles inspirants pour leur fille de 7 ans. Dans ce but, ils en avaient probablement plus ou moins soupé de certaines vedettes de milieux artistiques, voire de sportives pour le peu mises en avant & rarement pour les bonnes raisons. Le couple a alors décidé de lancer sa propre idée, prenant comme figures des femmes de science, loin d’être toutes connues du grand public, fort malheureusement. Pour l’occasion, leur société a repris le nom de leur fameuse fille, Luana, pour donner Luana Games. Vous imaginez dans l’autre sens ? Vous travaillez chez un éditeur et vous vous servez de son titre pour appeler votre enfant. Cela va être dur à porter à l’école comme prénom Ravensburger…
Annonçons-le d’emblée car cela s’avère de plus en plus rare : le jeu existe en français ! Version d’ailleurs critiquée ici. Dans l’éventualité où vous souhaiteriez privilégier l’anglais, vous serez comblé de savoir que Femmes de Science, Women in Science donc, est également disponible dans cette langue.
Pour évoquer brièvement ce que le paquet cartonné classique dans son format contient, sachez que l’on y découvre 54 cartes dont 44 de scientifiques, d’ailleurs nous n’en citerons aucune lors de cet article, car cela serait injuste envers toutes les autres. Mais Luana Games ayant des envies pour approfondir sa création, vous pouvez choisir d’y ajouter l’extension Femmes de l’Espace, incluant 8 scientifiques, 4 cartes découverte & 4 cartes prestige.
Voyons désormais ce que l’on nous réserve de manière plus détaillée, puisque si plusieurs dizaines de femmes ayant tellement aidé le monde sont représentées en vue d’un loisir, Femmes de Science n’omet point de nous instruire &/ou de nous rafraîchir la mémoire, en laissant une description de chacune sur sa carte.
Toutes étant associées à une, voire deux catégories, représentées par des couleurs, de quoi permettre à « n’importe qui » de tout saisir.
Concrètement on retrouve :
- Jaune – biologie/médecine
- Orange – astronomie & génie
- Rose – psychologie/anthropologie
- Vert – écologie/géologie
- Violet – maths/informatique
Certaines se verront donc affublées d’un double-fond coloré, comme par exemple jaune & vert, là où la plupart ne posséderont qu’une teinte. L’objectif étant de réunir 4 cartes ayant le même coloris, formant ainsi un labo, que vous disposerez à part de votre main. Pour l’emporter, il suffira d’en aligner 3.
Afin d’y arriver, vous devrez prendre la carte du dessus (face cachée) de la pioche ou bien celle (face visible) de la défausse, dans le cas où il en reste. Ce deuxième paquet étant formé par les cartes dont l’on se défausse, comme son nom l’indique, étant donné que l’on n’a pas le droit d’en conserver au-delà d’une demi-douzaine pour soi.
Néanmoins tout ne sera pas si simple, puisque les scientifiques ne seront pas seules. La carte clone elle a de quoi bien vous aider, car s’il vous manque une scientifique de telle ou telle classe, celle-ci pourra la substituer & vous permettre de fonder un labo. Attention, deux cartes clones maximum sont acceptées par labo.
La carte prestige est elle plus perfide, car offrant la possibilité de subtiliser deux cartes au sein du labo d’un adversaire. Ce qui détruit naturellement son bien, les deux personnages restant lui revenant.
La carte recrutement présente elle tout d’abord un visuel étonnant, car il s’agit d’Einstein dans la posture de l’Oncle Sam. Oui vous avez bien lu : un homme ! Il fallait oser. Grâce à Albert, vous aurez donc l’occasion de choisir une protagoniste au sein de la pile de défausse et de la garder.
Enfin la carte découverte, uniquement disponible dans l’extension, protégeant un de vos labos de la vile carte prestige. Deux cartes devant être piochées par son utilisatrice/utilisateur.
Vous l’aurez compris, le système de jeu de base est simplissime dès la première tentative, tout en proposant des retournements de situations et des trahisons, donc de la rigolade. Cette facilité d’accès permet de véritablement faire participer tout le monde et ceci sans explications laborieuses, ni règles sortant de nulle part au beau milieu d’une partie, connues seulement par le possesseur du jeu. Les créateurs tablent sur une situation de 2 à 4 joueuses/joueurs disposant chacune/chacun de 6 cartes, des chiffres absolument modulables selon combien vous êtes et vos envies, au même titre que n’importe quelle règle et d’ailleurs eux-mêmes le conseillent et comptent proposer un PNP à ce propos.
Le souci lorsque l’on s’attaque à un jeu avec ne serait-ce qu’un soupçon de culture, c’est l’à priori qu’ont beaucoup de personnes, claironnant que ça ne sera pas amusant. On a pu prouver le contraire précédemment en relatant une partie complète de Femmes de Science, mais il reste encore un point généralement primordial afin d’être attiré par un jeu : son aspect visuel. Alors quand vous annoncez « Hey on joue avec des cartes à propos de scientifiques ? », les regards lancés, voire les réactions faites de vive voix ne s’avèrent pas des plus rassurants. Surtout que même si vous arrivez à plus ou moins les convaincre que l’on peut y prendre du plaisir, la majorité, et encore on ne dit pas toutes et tous juste pour l’exception confirmant la règle, imagine déjà des photos en noir & blanc peu avenantes ou encore des dessins vieillots. Comme ce que l’on peut trouver dans la plupart des cas il est vrai.
Luana Games y a clairement songé et a choisi de confier cette tâche au dessinateur de plusieurs B.D. : Fran6co (Francis Collie). L’artiste a su trouver un style, évidemment le sien mais en réussissant à l’adapter au thème de Femmes de Science, très joli & accrocheur. On y ressent un certain respect par rapport aux femmes croquées, particulièrement grâce à des références directes notamment par les objets dont elles se servent, tout en leur donnant un genre frais afin d’aider à l’univers ludique. D’ailleurs les plus jeunes apprécient, car celui-ci n’est pas enfantin. Ce qui s’avère souvent un problème dans les ouvrages où des personnages historiques sont mis en valeur afin de les faire découvrir à notre marmaille. Les dessins sont trop souvent dans une approche bateau, spécifique aux plus petits, mais dès qu’ils grandissent si on leur montre quelque chose de ce type ils nous envoient balader en clamant que c’est pour les bébés.
Conclusion
De par deux grands points forts, à savoir l’accessibilité pour tous les publics et la simplicité à y inclure ses propres règles, Femmes de Science possède déjà ce qu’il faut pour être intéressant. Ajoutez à cela son attractivité visuelle et, beaucoup plus rare dans le milieu, cette facette ludo-éducative, pour faire de lui un jeu de cartes capable de toucher les joueurs aguerris, ceux en voulant un amusant qu’il soit facile ou complexe, mais également une frange désirant une manière d’apprendre sans que cela soit pénible, dont pour les enfants mais pas que. Pour vous le procurer ça se passe évidemment chez les revendeurs en disposant, mais vous pouvez aussi tout simplement commander sur le site de Luana Games, en sachant que 20% des profits réalisés seront reversés à des organisations de promotion des femmes en science.