En tant que duo, Olivier Talbot et Christophe Antonietti ne font pas les choses à moitié. Ces passionnés ayant décidé de lancer leur maison d’édition, Lud’Act, en parallèle de leur propre jeu : Gangster Paradise ! Enfin à moins que ce ne soit l’inverse…
Le monde réel a peur, offrant un champ libre aux politiques dites ultra sécuritaires, mais plus oppressantes, intrusives et injustes que jamais. Pourtant ces fallacieux gouvernements devraient faire attention. Car s’ils ne craignent le peuple, les élisant en très large majorité, la menace pourrait bien venir de l’ombre.
C’est ainsi que l’on voit Gangster Paradise. La politique mondiale y tenant place, s’avérant de ce genre. Si bien que le quintet des mafias les plus puissantes du monde décide de se réunir. Néanmoins cette alliance se transformera en combat des chefs. Les 5 désirant se retrouver à la tête de cette association de malfaiteurs. Pour l’atteindre, il suffira de détenir le plus d’argent blanchi à la fin des 8 tours.
Suite aux préparatifs d’avant le premier tour de jeu de Gangster Paradise, les divers clans se retrouvent avec des caractéristiques différentes. Premier point essentiel que l’on note. Ainsi, la combinaison des productions primaires et secondaires des participant(e)s, ne pourront être identiques. On ne pourra pas non plus pour notre propre compte, cumuler la même production. De quoi immédiatement nous laisser songer que le jeu y gagnera en variété, plutôt que de voir 2 personnes se lancer sur des marchés semblables. Ou encore chacun(e) se concentrer sur un produit unique et ne jamais batailler. Sans omettre la quantité qui viendrait à manquer chez certains produits.
Autre indication intéressante, la limpidité de notre stock. Les marchandises détenues devant être visibles par tout le monde. Les transactions étant envisageables, voire encouragées, la clarté fait partie du code d’honneur de la mafia. On ne bluffe pas, on n’arnaque pas, on ne se tire pas dans le dos. Quoique pour cette dernière… La foire d’empoigne afin d’acquérir ce que l’on souhaite au marché noir, pouvant s’avérer musclée. Tant pour son propre trafic, qu’en pensant déjà aux transactions à effectuer avec tel(le) adversaire en possession de quelque chose que l’on désire.
Il s’agira d’assurer sur ce terrain. Chaque mise à prix durant jusqu’à ce que plus personne ne propose davantage. La dernière offre remportant le lot. Sauf que sur ce pan de Gangster Paradise, l’on peut bluffer. En vue de faire surenchérir nos ennemi(e)s. Attention, car si l’on n’a pas assez et que l’on gagne le prix, on paiera tout ce que l’on peut, sans pour autant récolter de carte marchandise. On ne s’amusera donc pas à feinter à tout bout de champ. Les marchandises disponibles lors des enchères, étant toujours une de moins, que de joueuses/eurs sur la partie en question. Si vous êtes 5, il n’y en aura que 4 à se disputer. La personne ratant le coche se voyant affublée de 10 billets rouges. De l’argent sale !
Entre nos productions nous rapportant des marchandises, plus celles acquises au marché noir, on aura de quoi revendre afin d’accroitre son clan. Selon les rôles, bras droit, capitaine, commerçant… les résultats diffèreront. Avec la bonne idée de pouvoir monter en grade ses membres. Tout étant indiqué, selon la quantité de tel poste, l’on pourra en placer un au niveau au-dessus…
De quoi bénéficier de caractéristiques nous arrangeant, afin de blanchir son argent au travers de ces protagonistes. Même si l’on fera déjà en sorte d’écouler le sale au marché noir. Contrairement aux marchandises, la maille, le pognon, le flouze, doit lui être caché. De quoi laisser tout le monde dans le doute et insuffler davantage de stratégie. Néanmoins l’on ne gardera pas tout, car pour améliorer son clan, ses unités méritent un salaire et évidemment elles veulent de l’argent propre. Plus pratique pour acheter des mocassins et un borsalino.
Spécificité que l’on apprécie grandement chez Gangster Paradise, la présence de personnages provenant de tous horizons. Cela s’avérant suffisamment rare dans les productions culturelles. Melissa Delteil et Jérémy Morale nous proposent ainsi un éventail assez charismatique de boss, mais également de menu fretin. Avec les références qui vont bien, pour nous renvoyer aux clichés cinématographiques entre autres.
Sans surprise, les illustrations bénéficient de supports de qualité, en l’occurrence les cartes. Idem concernant les plateaux, profitant d’ailleurs eux aussi d’illustrations attractives. Sans oublier le nerf de la guerre : le fric ! Sous forme de jetons.
Conclusion
Si vous vous attendiez à ce que l’on affirme que Gangster Paradise est « un jeu cool yo ! » et bien vous possédez un humour de haute-volée. Blague à part, le système d’enchères connait un certain regain dans le milieu du jeu de société. Les mécaniques choisies par Lud’Act fonctionnant et collant bien à l’univers criminel, tout en offrant la possibilité de coups tordus, le mariage fonctionne. Espérons juste que contrairement à l’argent, il ne s’agisse pas d’un mariage blanc !