Développé par les Suédois de chez Avalanche studios, plus connus pour leur série des Just Cause, c’est entre leurs petites mains habituées des « open world » qu’est tombée la licence Mad Max. Comme d’habitude on aurait pu croire à une adaptation à l’arrache, pourtant, le fait que le jeu ne profite pas de la sortie du film, mais plutôt de 5 mois après son arrivée dans les salles obscures laisse entrevoir une once d’espoir. Enfilez votre veste en cuir et faites gronder les moteurs, c’est ici que se passe le verdict.
Tonnerre mécanique
Mad Max n’est pas l’adaptation du film Fury Road, d’ailleurs le développement du jeu a commencé bien avant la production du film, donc ne vous étonnez pas de ne pas retrouver Tom Hardy sous les traits de Max ou encore Charlize Theron en Furiosa. Néanmoins, le jeu comporte quelques similitudes avec le dernier film de George Miller telles les Warboys ou encore ses superbes tempêtes de sable. Chronologiquement parlant on peut d’ailleurs supposer que celui-ci se passe entre le premier et le second film de la série.
Le jeu nous met directement dans le bain en commençant par une course poursuite effrénée entre Max et le charmant Scrotus le scabreux, accompagné de son gang. La poursuite se termine assez mal pour Max qui se retrouve à moitié mort en plein milieu du désert et dépouillé de sa célèbre Interceptor.
Chumbucket a pris place à l’arrière de la Magnum Opus, ce qui lui permet de réparer votre bolide à n’importe quel moment à seule condition que celle-ci soit à l’arrêt.
Décidément increvable, Max décide pourtant de reprendre la route pour trouver un bolide plus puissant encore que sa « machine noir » afin de pouvoir atteindre son but ultime : les plaines du silence. Cet endroit mystérieux a apparemment été imaginé par l’esprit confus de notre héros et serait le seul endroit où celui-ci pense pouvoir trouver la paix.
Chumbucket, le bossu mécano un peu dérangé offrira à Max l’opportunité de conduire sa Magnum Opus, monstre mécanique surpassant tous véhicules sur les terres désolées, seul petit souci : la voiture ne comporte pour l’instant que le châssis, les roues et un moteur tout juste capable de la tracter…
C’est ici que commence votre aventure et par extension celle de Max, afin de mettre au point le seul moyen de traverser ces terres arides et inhospitalières jusqu’à atteindre les plaines du silence.
Destruction Derby
Niveau technique, Mad Max ne s’en sort pas trop mal, avec des effets plutôt réussis surtout lors des tempêtes, une modélisation correcte et une animation qui, la plupart du temps tient la route. Mais c’est par le biais de sa direction artistique que le jeu s’en sort le mieux, et ce n’était pas facile connaissant le monde post-apocalyptique dans lequel évolue Max.
Des décharges faites de ferrailles rouillées, des cadavres à perte de vue, des structures grotesques faites de métal et de bois où pendouille des restes humains, mais aussi des panoramas souvent somptueux. Il se dégage du jeu une ambiance macabre faites de couleurs rouges-orangeâtes et recouvrant des dunes bercées par un vent poussiéreux, voila ce qui vous attends lors de votre voyage sur les terres désolées.
Que dire des impressionnantes tempêtes de sable qui apparaissent aléatoirement à l’horizon, l’incroyable nuage de fumée noir qui arrive sur vous à toute vitesse dégage un effet saisissant, et encore plus si vous y entrez a bord de votre Magnum Opus. La plupart du temps le seul moyen de subir un minimum de dégâts sera de vous réfugier dans un camp.
En ce qui concerne le gameplay de Mad Max, il comporte une grande partie d’exploration. En voiture pour les longues distances, et à pieds pour les campements ou les environnements intérieur dans lesquels vous devez vous introduire afin de recueillir des denrées rares comme de l’eau de la nourriture ou des balles, mais aussi de la ferraille, seul moyen de customiser la Magnum Opus. Quant aux jerrycans d’essence, ceux-ci serviront autant de précieux « jus » pour votre véhicule, que comme moyen de destruction massive. Une fois enflammées, ils constitueront un bon moyen d’exploser certaines barrières récalcitrantes.
Évidemment tout n’est pas rose et ces phases d’exploration seront régulièrement interrompues par des combats, que ça soit à bord de votre 4 roues ou à pieds.
Les 10 premières heures de jeux sont d’ailleurs assez particulières, les combats, qui copient allègrement ceux de la série des Batman Arkham, n’ont pas du tout la même vivacité que les joutes du chevalier noir. Néanmoins leur mise en scène est assez réussie et l’impact des coups de Max se font vraiment ressentir. Seul problème durant les déplacements, la lourdeur et l’imprécision du héros sont beaucoup trop importante, on se croirait sur The Witcher.
Comme je le disais, ces derniers dégagent, dans un premier temps tout du moins, une très bonne impression. Ce qui n’est pas le cas des rixes à bord de votre engin de mort, même si celles-ci comportent de très bonnes idées comme la possibilité de harponner les roues, les portières ou vos ennemis avec précision, la jouabilité de votre carlingue n’est vraiment pas idéale, la maniabilité répond assez mal et il est très difficile de faire un demi-tour rapide. Mais passez les 10 premières heures environ et la tendance entre les combats à mains nues et en voiture s’inverseront totalement.
La nitro confère à votre véhicule un boost non négligeable et surtout très utile pour faire plus de dégâts aux ennemis.
La customisation, c’est ma grande passion
En effet les combats se révéleront au final beaucoup trop nombreux, surtout que la palette de combo se limitera à marteler le bouton carré, avec une pression plus forte pour les coups appuyés, sans oublier le bouton triangle pour les contres. Même si vous aurez la possibilité de ramasser les armes de vos ennemis, ou d’utiliser des surins en guise de finish moves, le peu d’améliorations et de compétences à apprendre ne rendront malheureusement pas les joutes plus attrayantes par la suite.
A contrario, les rixes à bord de votre bolide deviendront bien plus jouissives, grâce à une customisation extrêmement riche qui changera radicalement votre mode de conduite. En effet chaque pièce aura une influence, que ça soit sur la maniabilité ou la tenue de route de votre voiture, mais également sur sa vitesse, sa résistance, son armement, etc. Progressivement, la customisation de votre véhicule deviendra le seul et unique but du jeu. Sachant en plus qu’il est possible de récupérer d’autres véhicules et de leur apporter les améliorations déjà acquises.
Même si Max est équipé d’un fusil à moyenne portée, ne vous attendez pas à des gunfights explosifs, hormis l’utilisation rapide de votre arme lors des échauffourées à pieds ou en bolide, il n’y a aucun système de couverture et les munitions sont si rares que le jeu vous fait comprendre rapidement que vous allez devoir user de vos plus belles patates de forain plutôt que de faire parler la poudre. Il n’est d’ailleurs même pas possible de tirer en vous déplaçant, sauf à bord de votre véhicule, mais également à l’aide d’un fusil sniper bien pratique.
Après les combats, vous trouverez parfois du butin sur les ennemis comme de la ferraille, mais aussi des balles, qui lors d’un rechargement, émettront un bruit dans le haut parleur du Dual Shock, effet garanti.
Le désert à perte de vue
Open world oblige, vous devrez réaliser des tonnes de « side quest » à rendre fou tout « completist » dans l’âme. La majorité de ces quêtes sont malheureusement inintéressantes scénaristiquement parlant, mais importantes pour la progression de votre personnage et de votre véhicule. Celles-ci ont au moins le mérite d’être assez variées en terme d’exploration.
Pour découvrir l’horizon, on retrouve le même principe que dans les jeux estampillés Ubisoft. Les montgolfières remplacent les tours à grimper d’un Assassin’s Creed ou encore un Far Cry, à la différence prés que l’on doit soi-même sonder l’horizon à l’aide des jumelles afin de faire apparaître les lieux importants sur la carte. D’ailleurs chaque montgolfière demandera un très léger puzzle pour être débloquée, en plus de constituer par la suite un point d’accès rapide sur la map.
De nombreux campements à « assiéger » sont captivants car vous avez toujours une seconde façon de les aborder, pour cela rien ne vaut un vagabond à interroger dans les parages qui pourra vous fournir de nombreuses informations, comme utiliser une tyrolienne bien cachée pour pénétrer dans un camp au lieu de faire une entrée fracassante en prenant la porte principale protégée par des lance-flammes, des snipers et une horde d’ennemis.
Malgré ce second moyen d’aborder les campements et forteresses, on regrettera l’impossibilité de la jouer furtivement en rameutant la plupart des chiens galeux une fois les pieds mis dans le camp. En plus de constituer des zones intéressantes à explorer de part leur level design à chaque fois différent, les campements constituent un bon moyen de récupérer de la ferraille, puisqu’une fois tous les nuisibles réduits au silence, ces derniers seront remplacés par d’honnêtes survivants cherchant à reconstruire leurs vies et vous fourniront constamment de la précieuse ferraille afin de customiser plus rapidement votre véhicule.
En plus d’être impressionnantes, les tempêtes de sable sont dangereuses pour Max. Dans ces cas la, mieux vaut trouver un abris rapidement.
Niveau background, Mad Max se constitue d’une galerie de personnages assez intéressants, dont la plupart, à moitié fous, disposent de leurs propres croyances et autres chimères, ce qui enrichit considérablement l’univers. Ainsi, un personnage comme Chumbucket qui ne jure que par la mécanique, prend Max pour un Saint en le voyant piloter, et assure que celui-ci est envoyé par « l’Ange de la combustion ».
Gutgash et son groupe quant à eux, vivent dans une vieille épave de bateau espérant être au bon endroit lorsque le dieu des mers refera s’écouler les eaux à travers le désert. On déplorera pourtant que le scénario ne décolle jamais vraiment et que celui-ci se repose à 100% sur la customisation de la Magnum Opus et l’intérêt de certains personnages. On pourra rajouter que le jeu nous fournit d’emblée une VO de qualité avec de minuscules sous-titres à la Rockstar illisible.
Conclusion
Au final, Mad Max m’a agréablement surpris, car pour tout vous avouer je m’attendais à un jeu d’une piètre qualité, un jeu bâclé qui réussi ses ventes grâce au film. Il n’en est rien puisque celui-ci se présente comme l’une de ces rares bonnes adaptations de licences cinématographiques qu’on croyait enterrées depuis des lustres. Si vous n’aimait pas vous infiltrez tel un serpent ondulant sur les terres arides Afghanes, je ne saurais trop vous conseiller les terres désolées de Mad Max, car elles constituent une bonne alternative en ce mois de septembre peu avare en gros titres.
Évidemment on pourra pester contre les quelques bugs restant, la lourdeur des déplacements, le trop plein de combats et une histoire assez classique qui ne décolle jamais. Mais même si le jeu devient répétitif passé les 30 heures (quelles sont les rares jeux qui ne le sont pas ?), tout ce que l’on ressent à travers Mad Max, c’est l’amour que porte Avalanche Studios à cette licence et toute la volonté de retranscrire fidèlement les codes de cet univers au polygone près.
Plus :
- La customisation du véhicule
- Les campements à aborder d’au moins 2 façons différentes
- Les combats en voiture (après quelques heures de jeux)
- L’exploration
- Univers génial
Moins :
- Certains bugs ou défauts de finition viennent entacher le jeu
- Sous-titres minuscules
- Temps de chargement trop longs après chaque mort
- Très peu d’ennemis différents
- Histoire rarement intéressante
Note : 4/5