Critique du roman L’Ambre du Diable de Mark Gatiss

S’il est mondialement réputé pour Dr Who et Sherlock, en tant que scénariste, mais également pour le rôle de Mycroft Holmes dans la seconde de ces séries, Mark Gatiss a un autre personnage britannique dans sa manche. Lucifer Box ! Dont les aventures continuent, avec désormais L’Ambre du Diable. Ou plus exactement reviennent, via cette nouvelle édition.

L’Ambre du Diable

Effectivement si vous adorez les 2 héros évoqués en introduction, vous ne pourrez que vous laisser happer par les multiples visages de L’Ambre du Diable. Notre principal protagoniste s’avérant un assassin au service de sa majesté. Son nom est Box, Lucifer Box. Ce dernier dandy sur les bords à l’humour bien à lui, à l’instar d’un Matt Smith ou d’un Benedict Cumberbatch, possède lui aussi un côté sombre. Il est assassin on le rappelle.

Alors peut-être que vous rétorquerez que s’en prendre à un trafic de cocaïne ce n’est pas si mal. Mais l’on rappelle que tuer n’est pas jouer et que ça reste un crime. Malgré cela, la drôlerie est constamment présente. Jeux de mots, relations avec les autres tendues pour Box, devant se faire violence afin d’atteindre son but… Sans oublier que celui-ci est charmant et charmeur, sachant vite se lier avec n’importe qui de ce point de vue. Parfois à ses dépends, comme nous le prouvera celle qui aurait pu lui dire : Je m’appelle Monde, Raymonde.

L’Ambre du Diable

Attention, conseil ! Si vous connaissez une personne s’ennuyant, prévenez vite les services compétents. Celle-ci pourrait très bien un jour se lancer dans les courses de voitures. Le lendemain sauter à l’élastique sans élastique mais s’en sortir. Le surlendemain, avaler un bac de crème glacée en se secouant le crâne. Puis décider de consacrer la seconde moitié de la semaine à fonder un parti fasciste. Et si jamais la personne en question, durant L’Ambre du Diable il s’agit de Desmond Olympe, venait à être élue, ce ne seraient pas les bonbons qu’elle interdirait. Elle est plutôt sur l’éculé modèle du rejet de la population juive.

Toutefois, qu’en est-il de sa réelle ambition ? On ne sait que trop bien que ces énergumènes, jouent sur les peurs des gens. En arguant que si elles/eux étaient au pouvoir, la population « différente » serait éradiquée. Apportant de ce fait une vie meilleure à leur semblables, celles et ceux « dans la norme ». Qui voient leur pain quotidien être mangé par ces non catholiques, homos, pas très caucasien(ne)s et probablement végétalien(ne)s. L’Ambre du Diable ne reflétant malheureusement pas de vieilles marottes des années 20 et 40. On est encore pleinement dedans et pas qu’en vieille Europe, le nombril du monde pour ses habitant(e)s. Box se rapprochant de lui, tout en étant répugné par ses discours. On s’est ainsi grandement attaché à lui.

L’Ambre du Diable

Forcément quand le principal protagoniste se prénomme Lucifer, on se dit que le titre L’Ambre du Diable lui sied à ravir. Et nul ne doute que ce nouveau périple confirme nos idées. Ce diable de Desmond, ayant derrière sa folie raciste, un penchant sataniste se faisant de plus en plus palpable. On vous laissera évidemment découvrir cela dans le détail par vous-même. Néanmoins l’on a tôt fait de songer, que le malin est déjà en liberté, se prend pour un dieu et s’appelle Olympe.

Notons que cette édition profite des illustrations d’Adèle Silly et de Benjamin Carré. Avec une couverture profitant d’un cadre doré, amenant un côté classieux à l’enrobage.

Conclusion

L’Ambre du Diable mêle un tas de genres, du polar mené par un assassin, à l’horreur sataniste, en passant par une dimension politique/humaine malheureusement réaliste. Le tout saupoudré de l’humour et du flegme, que Mark Gatiss adore insuffler au personnage principal de ses plus fameuses histoires.