Test du jeu de société Vae Victis

Prochainement lancé en financement participatif, Vae Victis d’Enrique Dueñas, chez 2Tomatoes, vient déjà envahir nos étagères de préversions. Le top pour savoir s’il faudra se pencher dessus pour le financer.

Vae Victis

Tout fiche le camp… romain évidemment, dans Vae Victis ! L’économie est en chute libre, tandis que les esclaves et les mercenaires se mettent à réclamer d’être payé(e)s. Rome ne tourne plus rond. Mais ce n’est pas tout, puisque les Barbares sont aux frontières et risquent d’envahir les lieux. En tant que riche aristocrate, nous avons les moyens d’aider Rome à se relever. Cependant les 2 à 6 fortuné(e)s influenceuses/eurs que nous serons, n’auront peut-être pas le même objectif. Les trahisons sont au programme. Et comme le suggère le titre Vae Victis, lorsque l’on est défait(e), on se retrouve à la merci totale de son assaillant(e). Même pas la peine de penser à supplier.

Chaque tour nécessite que la/le joueuse/eur en question passe par 3 phases obligatoires et au terme de celles-ci, on vérifie si la personne qui vient de jouer réunit les conditions de victoire. Cette dernière peut donc arriver à tout moment au cours de Vae Victis. Soit car l’on a complété les objectifs de ses cartes. Soit car l’on est la/le seul(e) à ne pas avoir perdu. Une défaite personnelle pouvant surgir si l’on n’a plus d’argent. Tandis que tout le monde perd si n’importe quel marqueur tombe à 0.

Vae Victis

La première phase est celle du Destin. Mais offre-t-il plusieurs vies dans une partie ? On y lance le dé avec 6 faces correspondant à la santé, la richesse, la Grande-Bretagne, l’Espagne, l’Allemagne et la France. Puis c’est au tour des 3 dés du destin, dont l’on retira un des résultats de son choix. On peut même tous les annuler, en échange d’une pièce par dé pour les 2 autres. De 1 à 4, les Barbares attaqueront et l’on effectuera le déplacement. Si l’on tombe sur un 5, la fortune diminue, on descend d’un cran le marqueur de richesse. Et s’il s’agit du 6 la peste envenime la situation, on recule donc le marqueur de santé d’un espace.

Deuxième phase, celle de soutien, qui permet de réaliser une ou 2 actions sur les 3 zones. Tout d’abord les frontières, où lutter face au Barbares. Il est possible d’interagir sur une ou 3 batailles en simultané. Le but étant de monter le curseur de guerre de chaque, pour signifier la victoire. Attention, les mercenaires ne sont pas des esclaves. Il faut donc les rémunérer et par conséquent, détenir de quoi le faire. Justement, le 2e lieu est la trésorerie. De quoi récupérer de l’argent dépensé par les divers(es) joueuses/eurs. Tant pour ses affaires courantes, que pour faire grimper le marqueur de richesse. Mais si vous êtes cupide, en retentant l’action sur ce tour, une crise financière en découlera. Ce qui pourra grandement faire baisser les données de santé et de richesse.

Le 3e décor sera la maison palatine, soit la cour de l’Empereur. Où l’on agira directement sur la bonne tenue de Rome. L’action permettant de faire monter le marqueur désiré. L’effectuer une 2nde fois dans un tour, délivre même des sous.

La phase d’influence est la 3e. Elle accentue davantage le lien entre certains lieux et ce qu’il s’y déroule. On sait que les coulisses de Rome et de tant d’autres milieux se passent dans des endroits publics bien connus. Immédiatement l’on songe aux thermes. Et en effet, on aura l’occasion d’y récolter des cartes Complot. De manière à améliorer son influence, de passer des pactes… Vient ensuite le tribunal. Où l’on doit remplir la mission de sa carte Tribunal, signalant combien de sénateurs de telle couleur, doivent se trouver à tel endroit. Les actions permettent de retirer/ajouter d’où et où l’on veut, n’importe quel pion sénateur.

L’ultime zone est le forum. Quantité de rencontres peuvent y être faites. Et ainsi avoir la possibilité de les utiliser ou du moins les cartes leur correspondant. On peut par exemple employer un espion pour connaitre une carte adverse. Un collecteur de taxe pour faire perdre de l’argent à quelqu’un. Ou encore un saboteur pour faire relancer les dés à une personne. Des sorcières qui empêchent un(e) joueuse/eur d’effectuer une action lors de la phase d’influence ou de soutien, y compris nous notamment pour éviter de doubler une action qui peut nous apporter un malus. Et bien d’autres personnages

Vae Victis

Concernant le matériel, nous sommes en face d’un prototype qui n’en a pas que le nom. Si quasi tous les éléments de l’édition commerciale ont été suppléés en amont, permettant de réellement se rendre compte de ce que Vae Victis vaut au niveau ludique, on ne peut en revanche rien affirmer dans le contenu de la boite. Ni sur la boite en elle-même d’ailleurs. Ce qui en revanche ne devrait pas bouger, ce sont les illustrations de Gaetano Leonardi. Un style très original, où l’on reprend les codes d’époque. On se sent ainsi d’autant plus ancré(e) dans le thème. En sus du ravissement de la fraicheur des illustrations, dans le milieu du jeu de société.

On apprécie également beaucoup les visuels des plateaux, eux-mêmes très différents entre eux. De quoi mêler l’artistique, au ludique. Pour le reste, il est possible que les pions et les ressources soient conservé(e)s pour la version finale. Toutefois rien n’est sûr. Mais si c’est le cas, on a droit à du classique, comme vous pouvez en partie le constater sur les images. Surtout avec les pions en bois, à l’instar des mini-cubes. Sans oublier les fameuses pierres translucides (ici rouges), qui plaisent toujours davantage que de simples pièces en cartons, comme l’on en croise souvent.

Vae Victis

Conclusion

Entre la collecte de ressources, les batailles, la référence politique en “plaçant “ ses pions au Sénat et surtout les trahisons, Vae Victis s’avère très riche dans ses possibilités. Avec cette identité trouble où l’on fait à la fois équipe et peut se trahir. Ce qui offre un soupçon épicé lui octroyant une grande force.