Critique du roman Sherlock Holmes et les monstruosités du Miskatonic – Les Dossiers Cthulhu #2

Dernièrement, l’on constate régulièrement que l’œuvre d’Howard Phillips Lovecraft et celle d’Arthur Conan Doyle sont de tendance. Relecture par d’autres artistes au travers de multiples médiums, ressorties, dossiers complets… entre autres de Cthulhu et Sherlock Holmes. James Lovegrove lui les mélange carrément. Les Dossiers Cthulhu #2 nous plongent ainsi à nouveau dans la rencontre des 2 univers, avec Sherlock Holmes et les monstruosités du Miskatonic.

Sherlock Holmes et les monstruosités du Miskatonic L’auteur n’hésite pas à nous plonger directement en pleine action. C’est ainsi d’entrée que Watson et Sherlock se retrouvent poursuivis par de belliqueuses créatures issues de l’imaginaire d’HP Lovecraft. Le souci est néanmoins vite réglé, pour amener sur l’explication de cette situation et celle de sa résolution. On ressent l’envie de l’écrivain de nous accrocher immédiatement dans Sherlock Holmes et les monstruosités du Miskatonic, plutôt que d’en passer par une mise en bouche qui prend toujours le risque d’être laborieuse.

Suite à la conclusion de cette enquête, notre couple se retrouve à enquêter à l’asile de Bedlam. Un patient inconnu y parlant r’lyehen, Sherlock est forcément attiré. Finalement, la partie de son bras et celle de son visage qui manquent, sont presque anecdotiques pour lui. Si le r’lyehen n’était pas de la partie, il ne prêterait peut-être pas attention au jeune homme. Nos 2 comparses trouveront progressivement un lien avec un autre homme, grâce à Mycroft, le frère de notre détective. Sans vous gâcher quoi que ce soit, on se rend compte que l’ancien interné, désormais enlevé, et le second homme étaient auparavant partis en expédition. Pas n’importe laquelle, le but étant de capturer un shoggoth.

Sherlock Holmes et les monstruosités du Miskatonic

Mais Holmes et les monstruosités du Miskatonic sait également couper sa narration, afin de nous impliquer davantage émotionnellement. Un pan revient ainsi sur la disparition de Mary, la femme de Sherlock. Et bien sûr, l’ouvrage se gorge de « duels » d’éloquence entre Watson et Holmes. Tout autant que de réflexions sur leur vie. Particulièrement sur les doutes qu’émet le premier sur la santé du second. Forcément, vu son métier il ne peut que songer à lui dire qu’il lui faut surtout « du repos, du repos, du repos ». Loin d’être l’activité favorite du détective, préférant investiguer sur de lugubres mystères. Qui ne le font pour autant que peu vivre d’un point de vue matériel, comme n’hésite pas à lui rappeler son ami. Ce dernier s’avère sa principale aide en ce sens, par le biais de ses écrits sur leurs aventures.

Justement, une fois l’histoire bien décantée, l’on casse le récit du doc, pour en passer par le journal de notre inconnu. Qui ne l’est d’ailleurs plus depuis longtemps, mais l’on vous garde les noms secrets. L’avant journal apporte d’ailleurs de l’humour piquant, par rapport à l’éventuelle retouche du texte.

Au-delà de la qualité de l’histoire, Sherlock Holmes et les monstruosités du Miskatonic est également de haut niveau en ce qui concerne sa beauté extérieure. Ce que l’on doit à Fabrice Borio et Arnaud Demaegd. Tout d’abord, splendide couverture, qui nous attire avec son illustration bleutée mystique. Relevée par ses ornements dorés. Et si vous appréciez la dorure, vous serez époustouflé(e)s par les extrémités de chaque page. Si bien que fermé, le livre en impose rien qu’avec ses tranches éclatantes et précieuses.

Sherlock Holmes et les monstruosités du Miskatonic

Conclusion

Sherlock Holmes et les monstruosités du Miskatonic nous absorbe autant de par sa facette enquête, que celle mystique. Un savant mélange empli d’humour, de suspense et d’action, mais également de questionnements personnels. Qui plus est, la non linéarité de l’œuvre la rend encore plus originale.