Un, deux, trois, sommeil ! Bien que les règles de Dirk Andreas TaubeI soient différentes du 1, 2, 3, Soleil, Le Roi Sommeil n’est pas sans nous rappeler ce mythe de la cour de récréation. Même si là on cache des cartes, au lieu de se figer. Et à l’instar de ce loisir, il fonctionne dès les tout(e)s petit(e)s, jusque chez les plus grand(e)s.
Le chien royal, la reine, la princesse, le chambellan et le roi ont envie d’aller dormir. Mais la troupe a la fâcheuse tendance à se relever sans arrêt, pour se changer. Nous allons donc à leur domicile, non pas pour leur serrer la pince, mais pour se rappeler des derniers vêtements portés, avant l’arrivée d’un « bouhouuu » fantôme ! Car lorsque débarque l’un des fantômes qui hantent le château dans lequel se déroule Le Roi Sommeil, nos ami(e)s font moins les marioles et se planquent illico sous la couverture.
Si Le Roi Sommeil permet d’y prendre part de 2 à 5 joueuses/eurs, soulignons sa simplicité pour faire évoluer sa difficulté. On peut ainsi décider de jouer avec 3 à 5 lits et donc avec plus ou moins de personnages. Si l’on a 4 lits, on retire toutes les cartes d’un protagoniste royal. Si c’est 3, l’on en enlève 2. Il est aussi possible d’y inclure les jokers ou non. Et même préférer de ne pas déplacer les lits, une des clés du système que l’on expliquera par la suite, pour faciliter davantage la partie. Ainsi, l’on peut s’amuser avec une tablée très différente. Notamment avec des très jeunes, tant le jeu se prête à l’apprentissage de l’observation et de la mémorisation.
Sans pour autant ennuyer de base les rompu(e)s aux jeux de société. Qui pourront en plus passer en difficile, pour un défi qui amène de l’excitation via les jokers. Chaque personne en possède un qui se renouvelle tout au long du jeu. Et lors des paris, on peut ajouter son joker. Si l’on a bon, on glanera une seconde pièce. Si l’on a tort, l’on ne gagnera rien et devra même donner une pièce de son stock.
Une fois les lits installés et le paquet de cartes, à la face cachée, prêt, l’on en tire tour à tour une. Dès que l’on pioche la sienne, on la pose sur un lit, mais pas n’importe lequel. Si un lit possède déjà une carte princesse et que vous tirez le même personnage, dans une autre tunique, vous la poserez par-dessus. Cependant si vous tombez sur quelqu’un non présent pour le moment, vous le coucherez sur le lit libre à gauche du dernier déjà pris. Puis vous remonterez le lit sur lequel vous venez d’interagir et son occupant(e), tout en haut de la file. Soit à droite des autres couches. Action à répéter à chaque fois que la situation se présente. Le Roi Sommeil y connait divers mouvements. Demandant ainsi une observation accrue.
Surtout qu’au coup suivant, un fantôme peut très bien sortir de la pile. La/le joueuse/eur dont c’est le tour de s’occuper de la couverture, la place aussitôt sur les lits, pour qu’aucune carte ne soit visible. Cette même personne prend dans la réserve autant de pièces, que de participant(e)s. Et les retourne afin que l’on puisse savoir quelle est la spécificité de chaque. Soit un(e) protagoniste, soit une couleur. La/le joueuse/eur à gauche de Mlle/Mme/Mr Couverture prend une pièce. Puis tout le monde en fait de même, dans le sens horaire. En sachant qu’après chaque apparition d’un fantôme, la responsabilité de la couverture et donc le dernier choix de pièce, passe à celle/celui qui vient d’être N1 et ainsi de suite.
Il s’agit désormais de positionner la pièce déterminée, devant un lit (toujours caché) où se trouve le personnage ou la couleur qu’elle représente. D’où le besoin de mémoire et les revirements selon votre place pour récupérer une pièce. En revanche, il est envisageable que plusieurs pièces se retrouvent devant le même lit. On ne peut donc pas bloquer un(e) adversaire. Sauf si l’on décide d’instaurer cette variante personnelle. Tandis que si d’après vous rien ne correspond à votre pièce, vous devrez la conserver auprès de vous. On vérifie à présent et si votre pari fut bon, vous gardez la pièce. Si vous avez commis une erreur, vous la remettez dans le tas. Au fil du temps, les possibilités s’amenuisent donc, ce qui offre encore un peu plus de suspens.
Pour davantage de piquant, le bouffon peut également débouler dans Le Roi Sommeil. La famille se lève instantanément pour profiter de son spectacle. On retire alors toutes les cartes des lits, pour les mettre de côté et reprendre le cours du jeu. On fait donc table rase de ce que l’on venait d’apprendre sur le bout des doigts. Pendant qu’un(e) concurrent(e) est soulagé(e) car elle/il peinait à se souvenir des 5 lits changeant constamment dernièrement… La partie se conclue dès qu’il n’y a plus aucune carte ou pièce. Et si avant cela l’on pioche le 7ème fantôme, on enclenche la mécanique précédemment évoquée pour l’ultime fois. Dès que ce segment sera fini, on comptera le trésor de chacun(e). La personne avec le plus de pièces, remporte la partie.
Le Roi Sommeil est comme vous l’aurez compris, très drôle. Et les illustrations de Gediminas Akelaitis vont totalement dans cette direction. Le fantôme n’est pas du genre à faire peur, mais plutôt rigoler. Au même titre que le chambellan et son air narquois. Et l’on se réjouit de la présence du si mignon toutou. Le jeu profite aussi d’un matériel attirant, avec des lits à construire. Assez aisément l’on vous rassure.
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Conclusion
Ouvert à tous les publics, tant l’on peut inclure davantage de personnages et de spécificités, Le Roi Sommeil amusera quiconque. En rassemblant observation, mémorisation, paris et rebondissements, le mélange permet de toucher tout le monde. Tout en s’avérant une excellente méthode pour travailler divers aspects, notamment chez les enfants.