Test du jeu de cartes Conspirator

Issu de l’esprit de conspirateur d’Alejandro Díaz, Conspirator (pour le commander c’est ici) nous entraîne dans la renaissance, où la déduction sera de mise pour éliminer ses adversaires.

Conspirator

Qui est qui ? Voici la question que tout le monde se posera durant Conspirator. Puisque l’on peut aussi bien figurer dans le peuple pour la monarchie en place. Et ainsi craindre pour notre tête. Au sens figuré, comme au sens propre. La guillotine n’étant jamais loin. Pour éviter ce malheur, nous devrons dénicher les conspiratrices/eurs. Cependant cela ne s’avèrera pas si simple, puisque l’on risque d’y faire d’innocentes victimes. Ce qui n’est absolument pas une option et risque plutôt de semer le trouble. Mais il est envisageable que l’on soit justement de l’autre côté de la barrière. Celui des conspiratrices/eurs. Où l’on devra faire croire que l’on est de bien gentil(le)s citoyen(ne)s, du côté de la monarchie. Tandis qu’en réalité, l’on complote contre elle.

Un complot qui peut se fondre dans une masse plus ou moins large, puisque que Conspirator propose une certaine originalité. En effet, ses parties se déroulent entre 8 à 35 joueuses/eurs. Avec une variante en quintet, où les personnages autres que le monarque, un(e) conspiratrice/eur et 3 citoyen(ne)s, ne seront pas de la partie. Soit une réduction dans les mécaniques des règles de base, à partir de 8.

Conspirator

Avant de trouver qui conspire contre le royaume, il est nécessaire de désigner un(e) modératrice/eur à chaque partie. Qui distribuera les cartes dans un premier temps, mais qui surtout sera la/le maître(sse) de cérémonie pour la suite. Et qui ne doit en aucun cas aider une équipe. Chaque joueuse/eur reçoit une carte, à regarder mais à ne pas révéler à autrui. Celle-ci indique votre identité. Seul le monarque se dévoilera.

Le jeu se déroule par une alternance de manches, entre la diurne et la nocturne. La première demande à tout le monde de décliner son identité et son métier au monarque. Dès que ce dernier pense identifier un(e) ennemi(e), il déclare : Je te condamne pour conspiration. Comme vous pouvez le constater, Conspirator est un jeu au sein duquel l’on nous demande de littéralement nous plonger dans les personnages. On apprécie beaucoup cette dimension comédie. Où l’on peut improviser parfois et user de ses talents pour citer une phrase spécifique à d’autres instants. La personne condamnée elle, n’aura plus l’occasion de dire quoi que ce soit. Elle montre son identité et sort du jeu. S’il s’agit d’un(e) conspiratrice/eur, bien joué de la part du décideur. Si ce fut un(e) citoyen(ne), le monarque entame sa chute.

Maintenant au tour de la/du modératrice/eur de faire son cinéma, en clamant : La nuit est tombée, fermez toutes et tous les yeux. On passe donc à la phase de nuit, où l’on nous invite à légèrement taper la table ou des genoux, afin de créer un son d’ambiance. On ressent bien à quel point l’auteur mise sur tout cet enrobage atmosphérique. La/le modératrice/eur déclare : Conspiratrices/eurs, réveillez-vous. Vous l’aurez compris, seul(e)s celles et ceux détenant une carte Conspirator ouvriront les yeux. En silence, ce groupe détermine un(e) citoyen(ne) à éliminer. Puis chaque membre fermera à nouveau les yeux.

Conspirator

Parmi les protagonistes à incarner, des habiletés bien utiles sont allouées à certains. En premier lieu, vient la Sentinelle, à qui l’on demande de se réveiller et de pointer la personne dont il désire savoir s’il s’agit d’un(e) opposant(e) au monarque ou non. Ce que lui confiera la/le modératrice/eur. Puis la Sentinelle ferme les yeux. Selon la quantité de participant(e)s, les personnages spéciaux sont plus ou moins nombreux. En l’occurrence de 8 à 11, il n’y a que la Sentinelle, aux côtés du monarque et le reste de citoyen(ne)s, pour faire face à 2 ennemi(e)s. Le tout chapeauté par la/le modératrice/eur, à inclure dans le lot. Dans un tel cas, celle/celui-ci dit : Le soleil est levé, tout le monde se réveille. Mais si l’on est davantage, l’on passe toujours au cours de cette nuit, par l’éveil personnel de chaque protagoniste spécial.

Dans le camp des citoyen(ne)s, la/le gardien(ne) pourra protéger quelqu’un. Si ce fameux quelqu’un fut visé durant la nuit, la/le gardien(ne) trépasse à sa place. Tandis que la/le juge, pourra absoudre ou condamner une personne. Ce qui peut protéger contre une éventuelle condamnation du monarque sur la journée. Ou au contraire en éliminer une. Il s’agit donc de faire preuve d’une aussi grande déduction que le monarque. Ce qui pimente davantage Conspirator. Bien sûr, ces 2 capacités ne peut être employées qu’une fois par partie. Chez les conspiratrices/eurs, la/le conjuratrice/teur peut mettre sous silence n’importe qui pour le jour qui suit. Pratique quand l’on sait qu’il reste un(e) juge et que sa possibilité de condamner n’a pas été utilisée.

Conspirator

D’autres personnages spéciaux existent, mais ne se réveillent eux pas la nuit. Côté citoyen(ne)s, l’on a droit à l’apprenti(e). Qui prend le rôle du protagoniste assassiné pendant la première nuit. Alors que la/le lunatique, parlera de manière incohérente. Ce qui risque de faire porter les soupçons sur elle/lui. Mais l’on peut très bien laisser croire à l’assemblée que l’on est ce personnage, afin que le monarque et le juge ne nous attaquent pas. Attention, si l’on est la/le lunatique et que l’on arrête de s’exprimer comme évoqué, on perdra dès la fin de la journée.

Enfin, les conspiratrices/eurs ont droit à la/au traitre(sse), qui se fait passer pour un(e) citoyen(ne). Elle/il ne doit pas se réveiller la nuit quand la/le modératrice/eur appelle les conspiratrices/eurs. Si bien qu’elle/il ne connait pas ses collègues qui sont contre le pouvoir. Mais la Sentinelle croira qu’il s’agit d’un(e) citoyen(ne), de par l’indication qui pourra lui être donnée. Notons que Conspirator pousse à la créativité, en délivrant des cartes joker. Qui permettent d’inventer des personnages supplémentaires, avec d’autres caractéristiques. Par ailleurs, de multiples variantes sont proposées, parfois juste sur un détail. L’on apprécie énormément cette volonté de voir les joueuses/eurs s’accaparer le jeu, pour le prolonger au travers de nos propres idées. Tout en nous confiant déjà de nombreuses annexes.

Les cartes possèdent un ton suspect par son verso plus sombre que jamais. Et profitent d’illustrations pleinement dans le ton de la Renaissance, grâce aux visages signés Minerva Valerio. Sorte d’originalité, puisque cela reste rare, il est possible d’acquérir Conspirator en version anglaise, comme quasi tous les jeux du monde. Mais également en édition espagnole, sous le nom Conspirador.

Conclusion

Suspicieux et s’offrant à de larges tablées, avec de multiples protagonistes amenant leur grain de sel, Conspirator développe d’emblée suspicions et fourberies comme l’on adore. Le tout que l’on peut accentuer de son propre chef, grâce à l’ouverture du jeu en ce sens.