Après Squirrel or Die, où Seppy Yoon nous faisait incarner des écureuils, probablement sur Terre, c’est désormais à un autre casse-noiset… casse-tête que nous avons droit. Processing mettant en scène des aliens !
Vous pensez que chic alors, vous allez prendre la forme de créatures de l’espace… Que nenni, les 3 à 6 joueuses/eurs seront bel et bien humain(e)s. Le but étant de s’adapter à l’invasion de la Terre, par des extraterrestres. Ce que Processing raconte avec énormément d’humour.
Il possède d’ailleurs un scénario totalement dans le ton. Car si l’on reste pour le moment en vie, c’est grâce à la bravoure que les attaquant(e)s ont vu dans les terrien(ne)s. Durant les 42 plus glorieuses minutes de l’histoire de la planète, selon ses envahisseuses/eurs. Par conséquent, la Confédération des Aliens Overlords (CAO), qui ne différencie pas les vaches, les femmes et les hommes, est prête à nous laisser une certaine place dans l’organigramme.
Il faudra néanmoins la gagner à chaque instant. Tout simplement en servant le nouveau régime de ce monde. Régime aussi bien politique, qu’alimentaire.
En tant qu’asservi(e)s du nouveau gouvernement, l’on aura l’opportunité de déterminer le sort des vaches et des hipsters, sur un tapis roulant à 3 voies. Avec le besoin de correspondre aux envies des extraterrestres avec qui l’on aura rendez-vous.
L’on pourra ainsi les envoyer se faire transformer pour devenir un repas. Ou bien être sondé(e)s dans un but scientifique. Voire libéré(e)s, mais en restant sous le joug des aliens. Attention toutefois, vos boss n’apprécient pas vraiment que vous n’en fassiez qu’à votre tête. Et encore moins que vous libériez vos semblables, peu importe s’il s’agit de vaches ou de hipsters.
Il sera primordial d’être un(e) bon(ne) esclave pour survivre. En remportant un maximum de points de victoire. Tout en évitant les points Mad (colère) du CAO, rendant la société toujours plus furieuse envers vous.
La quantité de cartes Agenda pour chaque joueuse/eur, dépend de combien de personnes prendront part à Processing. En revanche, l’on reçoit toujours 3 jetons Vote pour chaque catégorie : Examiner, Libérer et Transformer.
Puis l’on place les 3 cartes qui représentent chacune de ces portes du destin. Et positionne devant, en guise de tapis roulant, 3 cartes.
La partie se déroule ensuite en 3 phases, elles-mêmes divisées en 2 séquences. Celles de vote et de score.
Les votes débutent toujours par une carte supplémentaire, que la/le responsable de la manche en cours, retourne au fond de cette chaine. Ce qui ne signifie pas qu’elle deviendra immense. Déjà car cette phase se termine dès que chaque joueuse/eur a voté 6 voix. Mais aussi car selon un vote, une carte peut être retirée.
On nous demande donc de voter via un jeton, sur un emplacement d’une des cartes du tapis roulant. Mais si on le dispose sur le dernier espace de la carte, on devra immédiatement la mettre au-dessus de la catégorie correspondante. De même si toutes les cases d’une carte viennent à être remplies, la majorité de types de destins signifiera ou elle ira.
Puis l’on se dirige vers la phase de score de Processing, où l’on devra au préalable ramener le tapis à 3 cartes si besoin. En retirant progressivement celle(s) de devant.
Chacun(e) choisira une de ses cartes Agenda pour marquer ses points. Toutefois, il faudra agir secrètement. On ne la révèle pas à la tablée. Puis l’on vérifie et conserve nos points de victoire et de colère. En rapportant la quantité de vaches et de hipsters dirigé(e)s vers tel ou tel chemin, aux désirs de l’alien de notre carte agenda.
La personne avec le moins de VP, voire avec le plus de points de colère en cas d’égalité sur la séquence venant de se conclure, deviendra la responsable de la phase suivante. En somme, elle démarrera les votes à chaque tour de celle-ci.
Bonus intéressant, la 1ère manche de score ajoute 2 jetons Vote à chacun(e) par destin. Tandis que la 2e n’en offre qu’un seul.
Au terme des 3 tours, celle ou celui avec le plus de VP l’emporte à nos yeux et à ceux des envahisseuses/eurs, puisqu’elle/il rejoint le nouvel Alien-topia. La/le 2e sera examiné(e), pour la science évidemment. Tandis que le reste des joueuses/eurs servira de nourriture. Prudence, car si vous avez gagné davantage de VP que vos concurrent(e)s, mais que vous possédez aussi le plus de points de colère, vous ne l’emporterez pas et finirez dans l’estomac d’un(e) alien, d’une vache ou encore d’un garçonnet terrien, voire dans tous !
Il n’y a pas que le synopsis de Processing qui évolue dans la science-fiction rigolote. Il en va de même à propos des illustrations de Graham Judd. Délirantes, aux coloris explosifs et surtout, l’on s’attache aux protagonistes, chez qui il a su créer une identité forte. Mêlée aux précisions indiquées sur les cartes. Et n’oublions pas Jody Henning au design graphique.
Conclusion
Drôle dans son concept et sa mise en place, avec le tapis roulant que l’on modifie, plus le réel pour garder les scores, Processing est en plus très simple à saisir. Tout en comprenant plusieurs genres, en mêlant stratégie et déduction. Où l’on s’entraidera pour éviter une potentielle sentence. Mais pas trop car l’on joue pour sauver sa peau, pas celle des autres qui sera bientôt disséquée, voire ingurgitée.