Ah les marchés d’Arabie, un pays de désert infini, où les caravanes de marchand(e)s rêvent et flânent… Mais aussi un pays d’oiseaux sacrés ! S’ils ont leur importance au cours de Zerzura – L’Oasis des merveilles (Bragelonne Games/Gigamic), de Romaric Galonnier et illustré par Sébastien Caiveau, on ne les incarnera pas. En revanche, on comptera sur eux pour nos affaires.
On se demande bien qui est le plus mystique, entre ces fameux oiseaux que nul(le) commerçant(e) n’osera bouger de son attirail tant ils sont respectés, l’oasis Zerzura elle-même et enfin les objets qu’on peut y dénicher lors de son réputé marché. Les 2 à 5 commercial(e)s que nous serons, y participent justement, en vue de dénicher les accessoires les plus importants. Et un maximum ! Puisque la/le meilleur(e), sera celle/celui qui cumulera le plus de points de victoire. Ceux-ci à glaner via les 1 à 3 objets présents sur chaque. Cette quantité s’avère essentielle, car elle octroie plus de gains. Détenir un maximum de cartes ne signifiera donc pas la victoire. Il s’agira de surveiller ses collections de types (turban de djinn, kanoun alchimique, piments maléfiques, bague magique et lampe merveilleuse), pour s’assurer le pactole. Même si d’autres méthodes existent pour en engranger.
Avant de se lancer dans Zerzura – L’Oasis des merveilles, soulignons la bonne idée de délivrer 2 modes de difficulté. Facile et expert, ce dernier qui requiert une vigilance accrue, puisque les cubes signalant l’avancée en points de chacun(e) sur son plateau, n’y seront pas employés. On évoluera à tour de rôle, avec le besoin de sélectionner une action parmi 3. Soit de tirer une carte du marché, à placer à la vue de tout le monde. Puis d’y poser l’oiseau de notre couleur. Et en mode facile, d’avancer son cube en conséquence. Vous l’aurez compris, personne ne risque de vous subtiliser l’objet ou le personnage (on s’y penchera plus tard), tant que l’animal est dessus. Cela vaut systématiquement pour quand on vient de le piocher. Mais au fil du temps, si on pioche, le nouveau bénéficiera de la protection et laissera le reste sans défense.
Justement, la 2nde option permet d’en échanger un des nôtres visible dans cette situation, contre un d’un(e) rival(e) aussi non couvé et pas face cachée. Puis de répercuter le résultat avec le cube en facile. Là vous comprenez d’autant mieux la complexité au niveau supérieur. Maintenant que vous l’avez en tête, on n’évoquera plus ces mouvements ou leur inexistence en mode expert. Ultime possibilité, réserver des cartes pour éviter qu’on vous les pique. Deux au choix dont on dispose et sans oiseau, seront dissimulées sous notre plateau. Un mouvement qui nous confie la tuile dromadaire, en somme on débutera la prochaine phase.
Et on continue, jusqu’à ce que la pioche (personnages et objets) qui sert pour le marché, soit vide. On terminera alors tout de même le tour de table, puisque potentiellement beaucoup d’actions pourront y être effectuées. Précisons qu’au terme de chaque manche, le marché est défaussé et qu’aucune de ces cartes ne reviendra. De quoi se triturer davantage l’esprit lors de sa décision. Notamment si on hésite entre des accessoires et un protagoniste, avec l’ensemble à analyser pour marquer le plus. Tout en anticipant et en espérant de ne pas s’en faire prendre sur notre espace. Ou, alors qu’on en protégera, voir plus intéressant nous filer sous le nez au marché.
Ces gens bien intentionnés à récupérer (sultane, mage, sultan et garde) peuvent, selon la qualité de chaque, faire évoluer notre total. Entre un point par personnage, un par lot d’objets ou encore un par ensemble de 2 cartes marchandises. Tandis que le Garde lui se démarque encore plus, en modifiant le total d’un élément sur une carte marchandise. De quoi moduler l’apport en objets, eu égard à la conséquence en points que le plateau indique à propos de telle ou telle quantité.
Ultime voie pour grappiller des points : les commandes ! Quatre tuiles sur 9 disponibles dès le départ, mais aucune ne vient en remplacer après disparition. Avec l’opportunité d’accomplir chaque objectif pour récolter celle en question. La bataille est donc rude pour se les accaparer. Entre celles qui requièrent tant de tel(s) objet(s), celle qui veut 2 protagonistes, une autre qui désire 6 cartes en réserve et enfin la dernière qui entre vos éléments visibles et en réserve en souhaite 12. La première/le premier qui remplit un des buts en jeu, conserve la tuile et son effet.
Sa représentation visuelle, accentue l’envoûtement de Zerzura – L’Oasis des merveilles. Sébastien Caiveau y délivre des entités charismatiques, confiant davantage encore l’envie de les emporter. En plus de l’atmosphère typique renvoyée par les décors et accessoires sur les autres pièces et bien entendu par les vraies vedettes : les pions oiseaux !
Conclusion
Comme quoi, la réflexion commerciale peut s’avérer charmante. C’est en tout cas ce qui ressort de Zerzura – L’Oasis des merveilles, qui sait en plus allier une mécanique ludique, à une poésie scénaristique animalière, au travers des oiseaux. Ce que l’on apprécie beaucoup.