Critique du roman Les Chroniques saxonnes T4 Le Chant de l’épée

Si jamais vous êtes passé(e)s à côté jusque-là de la franchise de Bernard Cornwell, dont est tirée la série Netflix The Last Kingdom, son 4e volume vient de sortir en poche chez Bragelonne. Même si on précisera que Les Chroniques saxonnes T4 Le Chant de l’épée, traduit par Pascal Loubet, demandera quand même une grande poche, car le propos n’a lui pas rétréci au lavage. Et soulignons aussi la présence de Didier Graffet en tant qu’illustrateur.

Les Chroniques saxonnes T4 Le Chant de l'épée

Apparemment, Uhtred a encore énormément de choses à nous raconter sur sa vie. Cette fois, il revient sur cette épopée où il oscille entre ses sentiments et ses engagements. Et même son propre avancement dans la société. Car quand il semblerait que le poste de roi, rien de moins que cela, lui soit promis, il tergiverse pourtant. Bien sûr, le rôle le tente et pas nécessairement pour une mauvaise ambition. Même si on le connaît le gaillard ! La bagarre il adore ça et nous le montrera. Alors on l’imagine sans mal faire en sorte que ça pète dans tous les sens.

Toutefois, ses relations troubles entre le Royaume et les Danes, prouvent qu’il pourrait peut-être arranger certaines choses. Car il a beau les haïr au plus au point en apparence, on s’aperçoit sans mal qu’il adore certaines franges de leur mode de vie. En revanche une chose est sûre, niveau religieux, ça coince entre les Vikings et lui. Une forte place est consacrée à ce thème, véritable fil rouge historique de l’œuvre.

Néanmoins, il a du mal à l’entendre de cette oreille, ayant prêté serment au terrible roi Alfred. Ce dernier, en bon souverain qui se respecte, n’hésite lui pas une seconde à employer notre personnage principal comme pantin, pour assouvir ses désirs. Ceux-ci évidemment peu enclins à l’arrangement à l’amiable. Mais au-delà des envies personnelles du royaume, qui finalement se comprennent (depuis quand des camps si opposés sur tous les plans feraient la paix ?), les ordres à suivre mettront notre protagoniste dans une délicate situation intime. En effet, cette requête se ponctue du souhait du roi d’offrir Londres à son gendre Æthelred.

Et on sait bien de qui il est l’époux. En plus de ne pas s’avérer du même type qu’Uthred. Pas du genre à partir vers des aventures épiques. Contrairement à celui qui doit ainsi travailler pour lui par ricochet. Alors que comme on le suggérait, il s’avère d’autant plus complexe pour lui d’adhérer à cette décision, à cause de la fille du roi/femme d’Æthelred. Notre protagoniste narrateur devra choisir. Avec d’une part, suivre les demandes. Qui paraissent obligatoires à accomplir, tant il s’avère un homme de confiance. Et d’autre part, se laisser guider par son cœur. Qui peut potentiellement le faire balancer vers la charismatique femme.

Cette dernière si piquante, tire d’ailleurs son épingle du jeu durant Les Chroniques saxonnes T4 Le Chant de l’épée. Où la gent féminine est plutôt mise à mal, entre les très jeunes juste bonnes à trousser et les plus âgées. Qui ne le sont même pas forcément tellement, mais qu’on y considère comme inutiles. Ce qui rend d’autant plus antipathiques les vils personnages qui s’attardent lourdement, pour user de tels propos. Parfois même dans une approche humoristique volontairement de mauvais goût. Justement la drôlerie fait partie du roman. Avec beaucoup de répliques cinglantes, notamment par notre couple vedette.

Conclusion

Le périple historique romancé que nous fait vivre Les Chroniques saxonnes T4 Le Chant de l’épée, réussit à nous prendre avec lui. Entre l’esprit torturé du héros et les magouilles de chaque côté, en vue de l’utiliser à ses dépends. On ne nous laisse pas le temps de souffler et tant mieux.