Géronimooo ! Le nom du chef indien, devenu un cri de ralliement, pourrait être celui scandé par Les Apaches de Paris (Les Tontons Joueurs/Blackrock Games) d’Alain Ollier et illustré par Tony Rochon. Enfin à la différence près que l’action se déroule à Paname. Et donc qu’on devrait plutôt les entendre proclamer : Gavroooche !
Paris, 1907, la bonne époque… Mouais, une époque en réalité pas mieux qu’aujourd’hui, ni que celles d’avant, pour une majeure partie de la population. Dont ces titis parisiens « égarés », alors que la pauvreté fait bien sûr déjà et à la fois encore rage, tentant de s’en sortir par de peu scrupuleuses voies. Toutefois la situation économique s’avérant grave, la concurrence est rude. Ainsi, on trouve à Paris dans chaque faubourg, des gangs (4 au maximum) dont le but sera identique de Montmartre à partout ailleurs : s’enrichir.
Pour ce faire, on devra user de placements et déplacements au cours de 3 manches. Divisées en 6 tours de jeu s’égrainant au fil des planques personnelles (à sélectionner face cachée au préalable), une par tour pour chaque joueuse/eur (et donc gang) étant à ajouter sur le plateau. Celles-ci renfermant des bonus ou des traquenards. Il s’agira donc de démêler le vrai du faux. Car seul.e l’apache qui l’aura jouée, saura à l’avance son contenu. Par conséquent si on la/le voit chercher à se l’accaparer, on peut estimer qu’une forte valeur s’y cache. Par des billets ou des cambriolages. Voire la possibilité de voler son/ses adversaire(s)… Sauf si une tactique de grande envergure nous pousse dans un guet-apens.
Le fameux plateau représente les quartiers sur lesquels on ajoutera nos troupes. Composées de 7 meneurs, capables de rester jusqu’au bout de la session. Mais des pièges les attendent, notamment avec les planques. Comme la prison, en bloquant un pour une manche. Sauf en cas de libération contre 150 francs. Oui, le flouze est évidemment du franc. De manière à le délivrer pour le tour suivant, au cours de la même manche. Ce qui peut nous rapporter plus selon ce qui se cachera dans un quartier ou on terminerait majoritaire. Avec un maximum de 500 sacs par planque.
Des meneurs qui peuvent aussi être assassinés, par des malus de planques là encore. Ou blessés pour une manche. Nos gangs possèdent également 3 novices et peuvent bénéficier de recrues supplémentaires, via le bonus adéquat. Ces personnages une fois utilisés, mais rien n’oblige à s’en servir, en revanche sont défaussés au terme de la manche. Les éventuels restant à la conclusion de la partie rapportent 50 sous, à l’instar des meneurs. Signalons que ceux-ci ne rejoignent un quartier que si au moins un de leurs meneurs justement, y figure.
Maintenant que vous connaissez les tenants et aboutissants, vous envisagez déjà les stratégies pour les phases de jeu. Au tour par tour, on jouera 0 ou 1 des 2 actions facultatives. Puis celle obligatoire. Les facultatives permettent soit de déplacer autant d’apaches de notre réserve que désiré, sur un unique quartier. Sans qu’il en résulte un exæquo ! On peut décider d’y être pour l’instant minoritaire, car il s’agit d’un plan en plus temps, éventuellement en vue d’autre endroit. Ou d’y être présent.e en masse, pour gagner ce qu’il renfermera.
Autre option, mouvoir un ou 2 apache(s) d’un quartier à un autre, forcément contigus. Cette fois, ils peuvent venir et aller de places distinctes ou non, à des différentes ou se rejoindre. Attention toujours à ne pas former d’égalité au(x) lieu(x) quitté(s) et/rejoint(s). L’action obligatoire requiert elle de placer une planque, en révélant son contenu, à l’endroit correspondant à sa couleur.
Pour approfondir la roublardise, 2 quartiers apportent d’autres techniques, sans planque. Le receleur, offrant 250 balles (ben ouais on jacte comme ça dans notre bande de jeunes qu’on mène à moi tout seul) par objet qu’on aura chapardé durant cette manche, si on est majoritaire chez lui. Alors que le quartier des bourgeois s’avère dangereux. Si on y est l’escadron le plus présent au terme d’une manche, on y choisira un bourgeois. Qui à la fin de la partie nous rapportera 200 F ou au contraire nous les fera perdre, s’il s’agissait en réalité de l’agent de ville. Bouclant en sus un meneur en taule !
Le style à l’ancienne que Tony Rochon renvoie avec Les Apaches de Paris, tant dans les allures, que l’aspect caricatural d’époque des visages et gouailles qu’on imagine, renforce son identité historique. Par ailleurs qui se prolonge dans son choix de fabrication de France.
Conclusion
Avec son univers original et son système de jeu aisé à comprendre, on s’engouffre immédiatement et avec plaisir dans ces dangereuses ruelles avec Les Apaches de Paris. Où le bluff, la déduction, les placements et déplacements, poussent très loin l’identité stratégique et la diversité ludique.