De retour en boutiques, le meilleur ennemi de Robin Des Bois vient frapper avec sa milice à vos portes pour collecter vos quelques deniers. Enfin pas juste en échange d’éventuellement ne pas vous jeter dans les geôles du château, mais contre Sheriff of Nottingham 2e Édition (Funforge) de Sérgio Halaban et André Zatz, illustré par John Guytan, Lorraine Schleter et David Sladek.
Les cupides Prince Jean et son fidèle shérif, continuent de taxer/voler de plus en plus le peuple. S’enrichissant sans rien faire, tandis que les autres filent au turbin. Le second resserre d’ailleurs la vis pour accroître ses vices en sévissant aux portes de la ville. Selon son bon vouloir, les marchand.e.s que nous sommes, pourront ou non les franchir avec ce qu’on compte vendre. Et pour démontrer notre honnêteté afin qu’il nous laisse passer, il sera possible de glisser quelques pièces ou autres en tout bien, tout honneur.
Un shérif de Nottingham pas incarné par n’importe qui. Puisqu’au fur et à mesure des manches, ce sont les participant.e.s qui endosseront ce rôle. Celle/celui concerné.e lors d’un tour n’y est donc pas marchand.e. Néanmoins elle/il développe sa stratégie pour empêcher les autres (on évolue de 3 à 5 avec les règles de base) de posséder le plus de points au terme de la partie.
Au préalable, tout le monde possède 50 or et 6 cartes marchandises, pouvant mêler du légal et de l’illégal. Chaque manche se découpe en 5 phases, débutant par le marché, où on aura l’opportunité de se défausser jusqu’à un quintet de cartes et d’en piocher autant que renvoyées. Avec pour but d’obtenir des éléments nous intéressant davantage. Qu’on privilégie de ne posséder que du légal et le passer tranquillement ou bluffer le shérif. Voire lui faire croire ceci, pour réussir à infiltrer de la contrebande à son nez et à sa moustache, tant sa joueuse/son joueur vous croira hors de tout soupçon.
Vient le chargement du sac de chaque marchand.e, pour y placer 1 à 5 produits, invisibles aux yeux des autres. Suivi de la déclaration, bien qu’on soit en Angleterre, et non sur un trajet France-Galles. En suivant la règle de l’annonce de la véritable quantité d’éléments, plus d’un s’avérant légal, lui présent ou pas dans le sac. Rien à propos des autres, légaux ou non. On pourra donc feinter et affirmer que tout est de ce même genre ou non.
Il s’agira de s’avérer crédible, si on ne désire pas se faire attraper à l’inspection. Séance de négociations où le shérif tire les vers du nez de tout le monde. Avec ses promesses d’inspection des sacs, toutefois les propriétaires peuvent lui intimer le conseil qu’il se méprend. Tandis que leur voisin.e a l’air louche. Et si besoin, lui offrir des marchandises, des sous ou encore des faveurs futures (l’ensemble profitant à son statut de marchand.e). Que ces dernières soient tenues ou non. Pour qu’il esquive le nôtre et se dirige peut-être précisément sur quelqu’un.e. Attention, s’il regarde et qu’on lui a menti, il glanera le fruit de notre amende en corrélation aux pénalités (différentes des points de valeur) indiquées par les cartes non déclarées. Si une ou plusieurs fu(ren)t annoncée(s), on les gardera pour notre stand.
A contrario si c’était la vérité, c’est lui qui écopera d’une pénalité. Selon la somme des pénalités des produits autorisés qu’on vient d’amener. Par contre s’il nous laisse vaquer à notre métier, qu’on l’ait rétribué ou non, on installera nos produits légaux visibles sur notre stand. Alors que ceux interdits, même si on en annoncera la quantité, resteront cachés. De cette manière, l’opposition ignore combien on empochera via leur valeur.
Ajoutant davantage de bluff d’une part et de déduction de l’autre. Tout en voyant s’accumuler les marchandises d’un ou divers types chez un.e concurrent.e. Signifiant sûrement une envie de s’octroyer un ou des bonus de reine et/ou de roi. Selon qui en détient le plus de tel genre, le bonus du roi sera attribué. La/le second.e dans la même catégorie profitera d’un revenu moindre, car de la reine. Et oui, ça fait mal cette différence, heureusement que cela a changé dans notre période contemporaine… Ah non, c’est toujours pareil. Ces extras, additionnés aux valeurs des cartes, plus notre or, délivrera notre score, après que chaque personne ait joué 2 à 3 fois le shérif. Selon combien nous serons. En attendant, la 5e phase sert à alterner ce rôle et à tirer assez de cartes pour en avoir 6.
Des variantes existent aussi pour renouveler Sheriff of Nottingham 2e Édition, dont celle incluant les marchandises royales. Fortes en valeur, elles auront beau être considérées en tant que contrebande dans le déroulement de la session, juste avant le décompte elles s’ajouteront aux légales de la classe signalée. Faisant grimper vos chances de remporter les bonus susnommés. D’autres proposent d’évoluer à 7 cartes en main, de retirer des cartes du jeu ou encore de limiter le temps d’inspection. Cette dernière très intéressante, tant elle change énormément l’approche, en insufflant un stress et une comédie aux identités différentes.
Le marché noir lui permet de récupérer de plus importantes valeurs. On collectera pour ce faire des articles d’un genre, à échanger contre la carte marché noir leur correspondant, suite à l’inspection. Enfin à 6 personnes, le shérif, non pas qu’on lui ait tiré dessus, prend du repos. Ses 2 adjoints, tirés au sort à chaque manche avec 3 passages pour tout le monde, feront le boulot. Avec lors de l’inspection, le moyen de discuter pour laisser passer ou fouiller conjointement. Et ainsi prendre le risque de payer une pénalité à 2. Alors qu’en cas de non concordance, l’impact ne vaudra que pour une. Tandis qu’un butin à partager gonflera, si on attrape les contrebandières/iers.
Dans l’éventualité où vous connaitriez la 1e version, vous noterez le changement graphique. John Guytan, Lorraine Schleter et David Sladek projettent un style très différent, ni meilleur, ni moins bon. Seules vos affinités compteront. Mais les 2 directions artistiques restent tout autant accrocheuses.
Conclusion
Avec ses ajouts à la dimension ludique, Sheriff of Nottingham 2e Édition délivre une véritable plus-value, au-delà de la nouvelle voie visuelle. De la déduction et du bluff, cela fonctionne souvent et même complètement avec lui. Avec en sus cette mécanique du shérif tournant, accentuant la tactique, pour impacter sur autrui.