Chronique livre Les grandes vies – Mohamed Ali

Nouveau documentaire coup de poing parmi sa collection revenant sur des parcours légendaires, Gallimard fait retentir la cloche pour laisser entrer sur le ring de la littérature Les grandes vies – Mohamed Ali. Un livre documentaire d’Alice Babin, illustré par Camille De Cussac.

Les grandes vies - Mohamed Ali

Au fil d’environ 60 pages, ce sont des enseignements et moments marquants de la vie du boxeur et de la personne que nous découvrirons. Partant ainsi de l’époque où il était bébé. En nous contant que déjà en ces temps il était bavard, dans son propre langage. Pour finalement le voir grandir, se poser et poser à autrui des questions, notamment à son père sur un peu tout. Plutôt normal pour un enfant. Mais sa curiosité s’étend aussi naturellement aux inégalités. Car si toutes et tous les blanches et blancs ne sont bien loti.e.s et qu’évidemment une partie n’est absolument point raciste, voire s’affiche en faveur de l’égalité, certaines particularités sont encore plus marquantes. Comme être interdit.e.s d’accès à la plupart des lieux, se trouver séparé.e.s entre « couleurs » dans le bus… Ou tout bonnement la violence, loin d’être entravée, envers les noir.e.s.

Celui encore nommé Cassius Clay a néanmoins fait un rêve, celui d’être au firmament. Sans vous dévoiler l’histoire précise si vous ne la connaissez, car on la suit littéralement ainsi, les déclics s’avèrent importants. Ce à quoi s’incluront vite sa pugnacité. Au même titre que son physique et son talent inné pour le pugilat. Toutefois, il n’est qu’un boxeur ! Il profite même de son sport pour transmettre des messages. Parfois sur le ring, où il adore parler, invectiver…

Il slame autant qu’il place des jabs. Avec des phrases devenues cultes, qu’on retrouve dans les dessins de Camille De Cussac. Les grandes vies – Mohamed Ali associant des instants-clés à l’écrit et à l’image. Comme ses rencontres mythiques sur le carré, dont le fameux championnat du monde à Kinshasa. The rumble in the jungle ! Sûrement l’affrontement le plus réputé du milieu. Dont quasi quiconque s’intéresse au sport, a entendu parler, vu des vidéos de la foule… Les rondouillardes illustrations très colorées, avec des approches très stylisées lors de l’inclusion de citations d’Ali, frappent d’autant plus.

Mais sa vie jalonnée d’engagements sur et en dehors des salles, lui fait en outre rencontrer des personnes le poussant à ne se taire sur les droits. Notamment contre la ségrégation des noir.e.s, grâce à Malcom X. De même qu’il évolue dans sa vie religieuse. Se convertissant à l’Islam, lui d’une famille chrétienne. Il en attire malheureusement la foudre d’une énorme partie de l’Amérique, lui valant cher dans tous les domaines. Ce qui ne l’empêchera de rebondir.

Toutefois, de là à indiquer en fin d’ouvrage que sa carrière a inspiré le film Rocky, on ne peut laisser passer cela. Tant on adore Rocky et Sylvester Stallone. Son scénario ayant été influencé par la carrière du boxeur Chuck Wepner, suite à son combat contre Ali. Ce qui s’avère considérablement différent. On peut en revanche à la rigueur dire qu’Apollo Creed lorgne du côté de la réussite et de la facilité à s’exprimer d’Ali. Sans le côté engagé, mais venant quand même de loin. Vivement que cette gamme parle de Sly et Dolph Lundgren !

Conclusion

Les grandes vies – Mohamed Ali nous fait vivre une véritable aventure vibrante de par sa réalité, qui doit être découverte au plus tôt. Afin de frapper encore et toujours les esprits et les actes, pour lutter ensemble dans ce monde d’inégalités et de xénophobies.