Fleuron de la japanimation mondialement exportée, avec un manga originel restant moins réputé, et du mouvement cyberpunk, a tellement vu son univers s’emballer depuis quelques années, que s’y pencher d’une manière ou d’une autre, s’avère aussi motivant, qu’intriguant. Rémi Lopez s’y attèle à sa façon, car à l’instar de l’œuvre originelle on pourrait y piocher et en sortir des angles très différents, avec Plongée dans le réseau Ghost in the Shell (Third Éditions).
En parlant d’angles, l’auteur aura à cœur de disséquer le manga de Masamune Shirow, les fameux longs-métrages d’animation de Mamoru Oshii, les séries ou encore le film réalisé par Rupert Sanders. Mettant notamment en scène Scarlett Johansson en Motoko Kusanagi, Juliette Binoche et Takeshi Kitano. Soit une première partie précise, sur un ensemble d’œuvres traitées une à une. Forcément, on ne peut que vous suggérer de les regarder, avant de lire ces séquences. Surtout si vous ne les avez jamais croisées. Sans quoi le plaisir serait gâché quand vous seriez devant. Tandis qu’il vous manquerait évidemment des clés de compréhension en lisant. Toutefois l’apprentissage créatif de chaque ne manquera d’intérêt, peu importe votre situation.
Bien entendu, il s’avère envisageable de ne pas avoir tout retourné et de lire ce bouquin. Capable de susciter l’envie de plancher sur les réalisations qu’on ne connaît pas forcément. Nous concernant, il s’agit des séries. Cependant avant d’atteindre ce cap, on découvrira déjà l’avant. Les prémisses du manga, en partant dans la vie peu connue de Masamune Shirow. On nous y dévoile ses jeunes années, son goût pour une certaine approche de la science-fiction, se retrouvant pleinement dans son manga et moins dans ce que les autres y ont pioché pour agrandir son réseau… Ainsi que ses premières publications, des citations de ses rares entrevues… L’ensemble lié à l’évolution de la littérature de science-fiction nippone et plus globalement de la SF au Japon. Car le futur mangaka, avait un attrait plus prononcé pour les animes, que le papier. Ce qui perdurera, entre Gundam, Macross…
Et encore avant cela, Rémi Lopez a la bonne idée de nous mettre au parfum de ce pan littéraire sur l’Archipel. Entre les occupations militaires, les interdictions en découlant, les tendances, l’évolution bonne ou non de la société allant vers davantage de robotiques, les genres de SF débutant, continuant… Moult aspects historiques, renforçant l’attrait de Plongée dans le réseau Ghost in the Shell, au-delà de cette franchise. En ressort une analyse possible et plausible de notre part, par rapport à l’arrivée d’une nouvelle vague. Dont GITS est devenu un porte-étendard.
Surtout en ce qui concerne le lien à l’humain.e. Celle/celui évolué.e ou tout du moins modifié.e, devenant de plus en plus tangible quasi 35 ans plus tard. Même si cela ne signifie en rien que le manga et ses « enfants » (androïdes évidemment), s’avèrent de qualité. Néanmoins, cela n’en reste pas moins frappant avec le recul. Cet ouvrage nous emmène ainsi avec lui dans cette tentaculaire toile de sujets abordés par la licence, au cours de sa seconde grande partie.
Les puissantes teintes violettes, symboles de la marque, se ressentent pleinement au sein de la couverture de l’édition classique de Gabriel Amalric. Ainsi que sur la first print de Rashed AlAkroka. Si bien qu’on se retrouve déjà projeté.e.s dans cet univers, pour peu qu’on le connaisse un minimum.
Conclusion
Les divers composants de Plongée dans le réseau Ghost in the Shell, s’imbriquent tellement avec aisance durant l’ouvrage, ainsi que dans notre esprit, qu’on a l’impression d’avoir reçu une mise à jour de dernière génération. Tant sur les aspects créatifs de GITS, que sur ses sujets reflets de la société.