La collection KuroSavoir de Kurokawa, continue de proposer des adaptations de classiques littéraires. Place désormais à un roman de Franz Kafka, dont s’est inspiré Hiroyuki Sugahara pour sa transformation en manga : La Métamorphose, traduit par Vincent Zouzoulkowsky.
Représentant commercial, Gôru semble loin d’apprécier son métier. Pourtant, de par ce qu’on apprendra par la suite, cela paraît être sa seule activité. Rares loisirs, pas de sorties… Il se voue à son boulot. Et pour cause, si ce dernier lui prend énormément de temps, notamment par ses déplacements, il ne l’a choisi. Ayant été engagé par le président, à qui son père doit beaucoup d’argent. Par conséquent, son fils lutte d’arrache-pied pour le rembourser, tout en permettant à sa famille de vivre très aisément.
Cependant tout ceci, on ne l’apprendra qu’au fur et à mesure de l’exploration des pensées de notre héros malgré lui. Car ce matin sans explication, d’entrée dans l’ouvrage, celui-ci se réveille en insecte géant ! Un changement pas seulement physique. Communiquer avec les humain.e.s devient impossible, car si en tant qu’animal lui comprend leur langue, il n’en va de même dans l’autre sens. Tandis que son confort ou encore ses goûts sont désormais différents.
Progressivement, la crainte de son entourage évoluera, parfois en bien, parfois pour le pire. Voyant l’homme insecte se poser énormément de questions, sur sa vie depuis un moment, mais de plus en plus sur autrui. Sans pour autant leur en vouloir, comme apparemment dans son quotidien d’avant, alors qu’il trimait pour tout le monde. Rendant encore plus tragique les diverses situations, tout en s’entremêlant à des passages comico-dramatiques (nettoyage de chambre).
Conclusion
Songes existentialistes faisant froid dans le dos, on ne peut toutefois que constater que rien ne change dans notre monde depuis La Métamorphose de Kafka, rendant ce seinen tout aussi actuel. On nous écarte et oublie vite, alors qu’on a voué notre vie sans saveur à ces mêmes personnes.