Chronique roman Les Femmes de sciences vues par une ado

Poulpe Fictions poursuit sa collection 100% Bio, au sein de laquelle différentes personnes ont pu faire (re)découvrir des personnages historiques (Cléopâtre, Mozart, Molière, De Vinci, Einstein et enfin la mythologie grecque), en se mettant dans la peau d’un.e adolescent.e à l’écriture. Cela fait quand même beaucoup d’hommes comme sujets… Qu’à cela ne tienne ! Natacha Quentin et les dessins de Julie Staboszevski renversent la donne avec Les Femmes de sciences vues par une ado. Et autant vous préciser, à l’instar de son sous-titre, qu’elle est un peu vénère !

Les Femmes de sciences vues par une ado

Cette dernière, Louise, a justement remarqué qu’on ne parlait souvent que d’hommes dans l’histoire. Ceci dans tous les domaines et dans les sciences notamment. Normal, car les bonhommes, les mecs, les vrais, les durs, ont rédigé l’histoire. Quelle inadvertance si, comme par hasard, des mentions à propos de femmes ayant changé le monde en bien ont été omises dans les récits. Ce à quoi il faut tout de même inclure le fait qu’elles étaient et sont toujours parmi les premières victimes de l’échelle sociale et professionnelle (quasi) impossible à grimper. Et encore en France, là où vous êtes la plupart à nous lire, le pays n’est pas le plus mal loti. Alors pensez toujours aux autres.

Cette adolescente pleine de peps, lance ainsi une émission sur Internet pour rappeler/faire découvrir un maximum de scientifiques. Justement cette émission qui se retranscrit de manière romancée dans le livre, possède ce ton si spécifique de podcasts en vidéo. Où l’apprentissage de réelles informations, se retrouve à tout moment ponctué d’humour. On précise à nouveau qu’ici on bénéficie de vrais renseignements historiques. Et non juste d’éléments qu’on balance ici et là pour attirer, sans vérification. Et où on cherche à délirer de manière plus ou moins convaincante. En prenant en plus le pas sur ce qu’on est censé.e apprendre.

Dans un premier temps, Louise reviendra longuement sur celle à qui tout le monde songe : Marie Curie. Enfin Maria Salomea Sklodowska. Plusieurs chapitres s’y consacrent. On nous y narre sa vie depuis sa plus tendre enfance, jusqu’à ses découvertes, ses prix, sa vie personnelle… Le tout s’entremêle évidemment et nous fait ressentir cet épique parcours. Dans un milieu où la gent féminine est peu présente.

Par la suite, la pétillante jeune fille nous présentera diverses femmes, dans bien des genres et de différentes époques. De façon plus condensée, en les enchaînant même, en créant des liens… Car s’il n’y a pas que Marie Curie, elle conserve la place prédominante. Cependant on garde la manière et le rythme aussi intéressant.e, que drôle. Avec des réflexions intelligentes, marrantes et même souvent les 2 à la fois. Des jeux de mots, dont notre favori à propos d’un certain roi animal, mais on vous en laisse la surprise. Des comparaisons et rebondissements sur sa famille et notamment son frère, macho sur les bords.

D’ailleurs l’ensemble, parents et grands-parents compris, seront également à la fête sur certaines des nombreuses illustrations de Julie Staboszevski. Avec de la galéjade supplémentaire selon les situations. Dont l’hilarante entre les Curie, mettant en avant un bec Bunsen. En revanche pas de visuels sur les dernières pages, où notre ado nous envoie un maximum de noms. Cette fois-ci on sort du roman. On bénéficie d’abord de plusieurs noms, avec une précision sur chaque personnalité. Puis d’un enchaînement d’autres femmes, juste citées. Maintenant, à nous de se pencher dessus pour en savoir plus.

Conclusion

Informatif et ultra drôle, Les Femmes de sciences vues par une ado réussit cette alchimie des approches. Aucun des éléments ne s’est perdu, rien ne s’est créé, tout s’est transformé afin d’apprendre en s’amusant !