Critique de la bande dessinée L’Évadé de C.I.D. Island

Suite à notre récente plongée dans l’univers partagé Ignition au sein de la collection H1 chez Les Humanoïdes Associés, on change complètement de registre. Ce mois-ci, l’éditeur nous propose des sortes d’adaptations. Au travers de L’Évadé de C.I.D. Island, c’est la légende du Comte de Monte-Cristo que réinterprète Ibrahim Moustafa, traduite par Cécile Hermellin, à la sauce science-fiction.

L'Évadé de C.I.D. Island

Alors qu’à peine l’ouvrage démarré, on assiste au courage et à la montée en grade qui découle de Redxan Samud, tout s’emballera rapidement. Suite à une preuve de bravoure sur le Forreas, tandis que le capitaine en charge était trop occupé à se planquer avec ses bouteilles, il se voit instantanément confier ce rôle. Ce qui n’est pas du goût de son prédécesseur, ni de celui de son rival Onaxis. Ce dernier n’a certes pas les mêmes origines que notre principal protagoniste, qui pour lui ne reste qu’un gueux. Qui plus est, leurs idées humanistes divergent et on s’en rendra davantage compte encore par la suite. Néanmoins, on pourrait presque affirmer que ceci n’est rien comparé à leur lien commun : leurs sentiments pour la même femme ! Accessoirement, la cousine d’Onaxis. Éprise de Redxan et n’ayant que faire des avances de l’autre.

Ce qui ne sera pas sans leur coûter cher. Dès le lendemain, le désormais capitaine tombe dans un traquenard, qui l’enverra illico au Centre d’Internement Disciplinaire. Vous comprenez mieux le titre L’Évadé de C.I.D. Island. Mais comme à notre époque, les pénitenciers sont surchargés et il faut faire de la place. Les matons ont une solution, mais on ne peut vous la confier, car la première règle du C.I.D. Club est : on ne parle pas du C.I.D. Club ! Si la situation paraît désespérée dans ces geôles coupées de tout et flottant dans les airs, on ne vous cachera qu’évidemment il réussira à s’en extirper. Sinon le rapport avec Monte-Cristo aurait été très particulier. En revanche, on ne vous confiera pas de quelle manière, ni les apprentissages qu’il effectuera sur place.

Notamment intellectuellement, entre ce qu’un ami qu’il se fera sur place tentera de lui transmettre et sa soif de vengeance débordant n’importe quelle autre émotion. L’évolution de Redxan sur ce point s’avère l’un des rouages essentiels de l’ouvrage. Justement à ce propos, des citations nous attendent entre les chapitres, mais elles aussi on vous en laisse la surprise. Comme les nombreuses que notre personnage connaitra en revenant chez lui, alors que tout le monde le croit encore exilé, si ce n’est plus en vie. Cependant l’ambiance a changé en son absence et en fera-t-il autant en découvrant tout ce qu’il s’est déroulé depuis ? Toutefois, les 2 rivaux ne seront pas seuls dans cette épreuve. Chacun ayant un garde du corps pour le protéger, mais également des peuples derrière. Quelles seront les voies prises par chacun ?

Ibrahim Moustafa prolonge graphiquement son univers au travers de ses idées futuristes. Mêlant la haute-technologie et la pauvreté correspondant à l’actuelle, notamment très organique via les tunnels creusés. Le C.I.D. s’avère un exemple on ne peut plus parlant de cette dualité, mis en exergue par les tons des coloris de Brad Simpson qui s’affrontent. Tandis que le lettrage d’Hassan Otsmane-Elhaou, sait transiter de l’émotion, à l’action.

Conclusion

Le scénario poignant, voguant entre divers sentiments, allant de la lutte personnelle à celle collective, marque la lecture de L’Évadé de C.I.D. Island. Avec une atmosphère SF tellement proche de notre réalité, un lien qui ne s’efface pas avec ses robots, lasers, vaisseaux et autres.