Hier j’ai vu Godzilla, porté par un bouche-à-oreille plutôt positifs et un reboot qu’on dit bien meilleur que celui assez catastrophique de 1998 (coucou Jean Reno !). Pour ne pas trahir le scénario je ne vous parlerai que du pitch de départ : un terrible accident survient dans une centrale nucléaire japonaise dans laquelle travaille un couple d’américains (Bryan Cranston et Juliette Binoche). Quinze ans plus tard, le mari reste persuadé que ce qui est arrivé n’était pas un simple séisme et continue à enquêter sur le phénomène, quand tout à coup les mêmes symptômes resurgissent…
Je n’en dirai volontairement pas plus sur l’histoire pour ceux qui n’ont pas encore vu ce reboot de Godzilla, mais sachez que du point de vue des acteurs le casting est étrangement fait puisque Juliette Binoche est grandement sous utilisée, Bryan Cranston est très bon dans son rôle de paranoïaque, mais il passe malheureusement très vite la main à son fils Ford (Aaron Johnson) pour la reste de la durée du film. Et très franchement, le jeune acteur qui nous avait amusé dans Kick-Ass a beaucoup de mal ici à transmettre des sentiments d’angoisse et de peur au spectateur.
Ce n’est plus le même constat lorsque les monstres sont à l’écran. Dans ces moments là, la magie opère et on retrouve vite son âme d’enfant comme dans Pacific Rim. Les scènes d’action et de bagarre sont parfaitement maîtrisées, et on sent le réalisateur Gareth Edwards beaucoup plus à son aise que pendant les scènes impliquant des humains. Autre point qu’il faut évoquer : la direction de la photographie est sublime. Certains plans sont d’une beauté impressionnante et tout y est parfait : angle, lumière, composition. Une grosse envie de mettre le film en pause pour prendre des screenshots 🙂
Malheureusement les moments d’apparition des monstres sont étrangement rares. Le début du film surtout est très frustrant (ennuyeux ?) puisqu’il faut attendre une bonne heure avant de voir brièvement Godzilla, pourtant la star annoncée du film. Il faut croire que le réalisateur a choisi de centrer la narration sur les humains plutôt que de s’intéresser aux monstres. C’est un choix louable à condition de proposer un scénario solide et prenant de ce coté là, et de gonfler le casting qui se résume trop souvent à Aaron Johnson et sa prestation plutôt insipide.
Au final, je dirais que sur les deux heures du film on s’amuse vraiment pendant 30 à 40 minutes. Pendant ces séquences-là on en prend plein les yeux et Godzilla est en pleine forme. Malheureusement le film peine à garder le spectateur en haleine pendant le reste du temps, la faute à une narration trop légère et à un acteur qui n’est pas dans son registre habituel.