Comme nous vous le confions lors de la chronique de L’été du changement de Sophie Adriansen, Glénat a délivré un autre roman simultanément, au sein de sa nouvelle gamme On est prêt. Le cri du homard de Guillaume Nail s’inscrivant lui aussi dans une démarche engagée et engageante, par rapport à la situation environnementale.
Aurore et ses amies Bao et Gisou, vivent les derniers jours paisibles de leurs vacances d’été. Bientôt, chacune prendra son job estival. Pour Aurore, pas de contrat contrairement à ses potes, vous constaterez qu’il s’agit d’une habitude chez elle. Elle aidera, comme de coutume, à la charcuterie familiale. Enfin dans les faits, elle ne s’exécute jamais trop. Et la motivation pour s’y atteler cette fois, n’est toujours pas de mise. Mais après s’être ratée au baccalauréat et en attendant l’éventuelle rentrée, à moins qu’elle ne trouve autre chose, il faudra bien qu’elle se bouge pour un peu éviter de subir les remarques de son père Serge.
Qui plus est, elle parait s’ennuyer depuis toujours à Montabourg. Un village pas très riche du Cotentin, où elle zone principalement au skate park, qui ne lui sert à rien. Comme à peu près à tout le monde dans le coin. Elle rêve de s’évader vers d’autres contrées plus brillantes selon elle. Tel que le village rival jonché de l’autre côté du havre, à 3 kilomètres : La Rocque.
Ce dernier bénéficie d’un fort attrait touristique par ses spécificités géographiques. Et par conséquent, y gagne en rentrées financières. Mais l’on y trouve aussi une conserverie, tenue par sa tante, sœur de son fameux père. Qu’elle ne connait finalement pas vraiment, pour cause de problèmes familiaux entre les 2. Des soucis que la jeune fille ne semble pas avoir avec son propre frangin, qui peut laisser une impression d’être à l’Ouest, bien qu’il soit dans le Cotentin et donc en réalité à l’Est… Ou plutôt effacé, mais loin d’être inintéressant.
Justement, un entourage qu’elle risque de se mettre à dos en rejoignant l’entreprise » ennemie « . Puisqu’au-delà de cette bataille stupide entre les bleds, un sujet important fait lui son apparition. Tata Jeanne aura pour ambition d’entreprendre un élevage extensif de homards, qui évidemment détruira les lieux. La création d’emplois et la cécité habituelle de la population sur les conditions environnementales, ne risquent pas de lui mettre des bâtons dans les roues.
De même pour Aurore, coincée alors entre les 2 partis. Les débats sont houleux, Jeanne et Serge se renvoient la balle tel un match de volleyball, avec Aurore en guise de filet au milieu. Mais en parallèle au projet, ses émois d’adolescentes peuvent l’influencer. En effet, elle se retrouve à travailler avec le prétentieux et opportuniste Archambault, dont elle tombe sous le charme. Plus âgé et au style de flambeur, cela lui change des lycéens zonards dont elle a cure.
On suivra ainsi ces multiples embranchements : familiaux, sentimentaux, écologiques et économiques, qui soulèveront des sujets pour les lectrices/eurs que nous sommes. Tout autant que chez notre » héroïne » et éventuellement les personnes croisées. Même si chacune a généralement des idées bien arrêtées, qui évoluent à cause/grâce à des impacts venus d’ailleurs. Là où d’autres ont des ambitions cachées…
Conclusion
La dualité des identités ressenties durant Le cri du homard, entre l’intime et le collectif, rend plus forte et plus trouble la situation d’Aurore. Mais aussi celle d’autres protagonistes. Alors que la jeune fille vit un amour de vacances, espérons que l’éveil de sa conscience environnementale ne soit elle pas sans lendemain.