Toujours intimement lié à Paris, ce nouvel opus de Chevaliers de Baphomet propose de retrouver le duo composé de la journaliste Nicole Collard et de son ami américain, amoureux de l’Hexagone, George Stobbart. Jugé comme un retour aux sources, ce cinquième volet, sous-titré « La Malédiction du Serpent », est à cheval entre modernité et nostalgie, avec une brochette de personnages connus des habitués.
Un nostalgique retour aux sources
Pour ce cinquième épisode, Charles Cécil, le concepteur originel, a débuté le développement de son nouveau jeu six mois avant de demander un soutien aux joueurs via le site Kickstarter. 400 000 dollars plus tard, le projet de financement participatif est un succès et l’on assure ainsi que ce symbole 90’s du style point’n click fera bel et bien son retour. Un retour très attendu puisque, après quelques épisodes en 3D un peu maladroits, on retrouve un jeu avec des plans dessinés de toute beauté. Mais la différence notable, par rapport aux deux premiers (Les Chevaliers de Baphomet en 1996 puis Les Chevaliers de Baphomet : les Boucliers de Quetzalcóatl en 1997) est que l’on retrouve la totalité des personnages en trois dimensions. Cela ne gêne pourtant pas le rendu global qui satisfera grandement les fans de la première heure.
L’art… de se plonger dans les ennuis
Ce cinquième opus réunit George et Nicole de façon assez hasardeuse, encore une fois. Alors qu’ils se retrouvent tous deux dans une exposition que la compagnie du héros américain a décidé d’assurer, un voleur surgit et vole le fameux tableau « La Maledicció » (La malédiction). Pas de chance, pour s’en emparer, le voleur se voit obligé de tuer le propriétaire de la galerie parisienne. Ni une, ni deux, la journaliste et l’Américain décident de prendre en charge cette nouvelle enquête les menant sur le chemin de trafiquants d’œuvres d’art. Désirant revenir à ses premiers amours, après deux épisodes à la technique légèrement différente, Charles Cecil propose à nouveau un gameplay de type point’n click. Ainsi, Ce Chevaliers de Baphomet est naturellement plus facile à prendre en main à la souris mais le contrôle à la manette (il s’agit ici du test de la version PlayStation 4) n’est finalement pas si pénible que cela. D’autant que la version boîte sur console tourne autour des trente euros, ce qui représente un très bon rapport qualité/prix pour les deux épisodes du jeu ici réunis.
Pas de révolution pour un jeu Revolution Games
Dans sa construction, Le Chevaliers de Baphomet : la Malédiction du Serpent ne surprend pas l’habitué de jeux d’enquêtes. Les réflexes, pour mener à bien la progression du titre, sont toujours les mêmes : bien observer le décor et parler à tout le monde et sur tous les sujets. Techniquement, même sur un écran de 40 pouces (écran utilisé pour le test), le jeu est vraiment beau puisqu’il propose des paysages légèrement animés de toute beauté pour intégrer des personnages en 3D, un peu comme ce fut le cas avec Runaway, la saga des espagnols de Pendulo. La transition est finalement assez peu visible et l’ensemble reste très cohérent. Le rendu général, assuré par le moteur maison de Revolution Software, le Virtal Theatre 7, est donc affiché en haute définition et l’on retrouve une bande sonore signée, à nouveau, par l’Australien Barrington Pheloung. En effet, c’était déjà lui qui avait créé l’ambiance si particulière des deux premiers volets en 2D et c’est naturellement un délice de le retrouver ici. Charles Cécil récompense vraiment ses fans. En plus du compositeur original, on retrouve également la voix officielle de George Stobbart, soit le célèbre Emmanuel Curtil (la voix de Jim Carrey, notamment). Le jeu est donc entièrement doublé en français. Pour les autres doublages, c’est assez irrégulier, certains sont un peu agaçants ou surfaits. Dans sa globalité, les voix sont d’assez bonne facture. Sur la forme, et en tant que fan de la première heure, ce lot de petits détails m’ont donné une première image très positive de ce dernier épisode
Les Chevaliers de Baphomet : la Malédiction du Serpent a été produit en deux épisodes. Comme je le disais, l’avantage ici, est de pouvoir en profiter d’un trait. Si l’on compte qu’une bonne dizaine d’heures représentent une bonne durée de vie pour un point’n click, ce cinquième opus les dépassera même un peu. Aucune crainte à ce niveau. Profitant du microphone de la DualShock 4, le jeu fait passer la voix des interlocuteurs lors des appels téléphoniques par la manette de jeu, une bonne petite trouvaille que l’on retrouve/retrouvait sur beaucoup de jeux Wii. Enfin, si le jeu propose de nombreuses énigmes, une fonction d’astuces sur plusieurs niveaux permettra à certains impatients de progresser dans l’aventure sans trop de frustration.
Conclusion
Difficile d’être objectif quand on a connu chaque volet depuis les débuts. Mais, il faut être honnête, cet épisode des Chevaliers de Baphomet ne chamboule ni ne révolutionne en rien l’univers des point’n click. Si certains trouveront les déplacements des personnages assez lents (on est loin d’un jeu d’action) et une seconde partie un peu moins longue, l’ensemble reste néanmoins très appréciable. Un épisode efficace et pas trop compliqué – le plaçant comme un bon moyen de faire un premier essai pour ce genre de jeu – qui vient chatouiller, par de nombreux attraits, la nostalgie des joueurs de la première heure. À mon sens, ce fut un réel délice de retrouver ce point’n click à l’ancienne qui pour une trentaine d’euros guidera les joueurs pendant une bonne dizaine d’heures dans de nombreux environnements.
Les plus :
- Les deux épisodes réunis pour trente euros
- Retour des décors en deux dimensions
- La voix de George Stobbart de retour !!
- Une intégration 3D des personnages très réussie
Les moins :
- Un certain manque d’audace
- Un jeu qui se repose sur le fan service, sans aucun doute
- La doubleuse de Nicole Collard un peu à la ramasse
Note : 4/5 pour les fans, 3/5 pour les autres