Pour les connaisseuses et connaisseurs d’Ophidian 2350 sorti en 2003, sachez que l’on retrouve derrière sa suite et à la fois extension en standalone Jason Robinette, membre de l’équipe créatrice originelle. Hack and Slash Games ne l’a pas pour autant laissé seul, puisqu’ont également travaillé sur Ophidian 2360: Survival of the Fittest de nouveaux artistes associés à une poignée de ceux déjà présents à l’époque.
Ce prolongement de l’univers conserve les bases, en délivrant toujours un jeu de cartes stratégique prenant place au 24ème siècle, au sein duquel se déroulent des combats entre des gladiateurs venus d’un peu partout et possédant des thématiques propres. Cependant une subtilité existe dès l’achat, car il s’agissait auparavant d’un jeu possédant un aspect collection, étant donné que l’on achetait ses paquets fermés, sans savoir ce qu’ils contenaient. Un choix judicieux, tant cette particularité mercantile du hasard s’avère pénible et ouvrant aux éditeurs la porte au grand n’importe quoi. Désormais on acquiert ce que l’on désire, afin de constituer son deck comme il nous plait.
Ophidian 2360: Survival of the Fittest fait partie de la caste des jeux où l’on détermine au préalable les combattants que l’on conservera. Le hasard retiré à l’achat ne figure donc pas non plus dans ce segment de la préparation d’un match. Même si bien entendu on peut décider de sélectionner nos cartes aléatoirement, mais restons sur le règlement officiel.
On détermine chacun un quatuor de gladiateurs devant batailler au cours de quatre vagues, plus sept cartes à tirer au sort et allant directement dans notre main, tandis que deux supplémentaires iront au fond de notre deck. S’en suivront des attaques, défenses et mouvements possibles uniquement grâce aux Ressources. Celles-ci étant de 11 pour la première vague, 12 la deuxième, 13 la troisième et enfin 14 la quatrième, chaque carte ayant un besoin spécifique de Ressources.
Pour la réalisation de ses cartes, Ophidian 2360: Survival of the Fittest a vu une jolie tripotée d’artistes se réunir : Patrik Björkström, Jason Engle, Jeremiah Humphries, Manthos Lappas, John Moriarty, Dimas Wijil Pamungkas, Unrealsmoker, Edgar Vega, Franz Vohwinkel et Joseph Wigfield. Le style peut surprendre par rapport à ce à quoi nous avons l’habitude dans les environnements de fantasy. Les protagonistes ne possédant pas de corps surdimensionnés contrairement aux codes généralement renvoyés. On peut d’ailleurs affirmer que les physiques sont à dimension humaine, y compris pour des personnages qui auraient dans la plupart des autres jeux été aussi grands et massifs que des adolescent basketteurs dans un manga. On apprécie beaucoup l’originalité du design, d’autres seront peut-être déçus par le choix de ne point voguer dans la grandiloquence mais ils ne pourront que reconnaître le coup de frais apporté.
Il faut bien avouer qu’Ophidian 2360: Survival of the Fittest possède un sacré atout par rapport à la concurrence : ses tapis ! On est déjà fort loin d’en trouver à la disposition de chaque jeu, la simplicité étant privilégiée, mais c’est surtout par rapport à une question de coût, puisque bien sûr il revient plus cher à développer, puis à acheter un tel produit plutôt qu’un set de cartes avec son paquet basique. Néanmoins cet apport n’est pas juste visuel, tant il s’avère agréable et pratique à l’utilisation pour chaque partie grâce à ses emplacements pour les cartes, ainsi que les indications liées directement aux règles.
Mais évidemment on sera tout d’abord attiré par leur aspect, chacun bénéficiant d’une superbe illustration lui étant propre. Qui plus est on a droit à deux tapis/deux ambiances, l’un évoluant dans un univers puissamment chaud avec ses tons d’un rouge brûlant, tandis que l’autre avec son bleu glacier saura refroidir l’atmosphère.
La qualité est également au programme en ce qui concerne la matière. Le recto étant idéal pour le placement et la manipulation des objets, car ni trop accrocheur, ni trop glissant et l’on prend même plaisir à passer ses mains dessus. Le verso caoutchouteux lui colle bien à la surface sur laquelle on le pose, ce qui semble anecdotique si l’on n’a pas l’habitude de ce type de pratiques. Sauf qu’il s’agit d’un détail souvent laissé pour compte, engendrant de nombreuses parties avortées pour cause de tapis glissant lors de la pose d’un bras dessus renversant les cartes.