La licence Need for Speed est en plein renouveau. Après quelques épisodes plus ou moins réussis ces dernières années, j’étais curieux de découvrir cette dernière mouture de la série, qui a la particularité de paraître en même temps sur les deux générations de consoles actuelles. Sur PS4, Need for Speed Rivals s’offre même le luxe d’être le seul jeu de courses auto disponible, étant donné que Drive Club ne cesse d’être repoussé et que The Crew est loin d’être prêt.
Un monde ouvert et connecté
Le premier contact avec Need For Speed Rivals est déstabilisant. Étant plutôt habitué aux séries Gran Turismo, DIRT, Burnout, ou GRID, j’étais étonné que le jeu recherche une partie en ligne dès l’écran de démarrage ! En fait, c’est l’un des piliers fondateurs de ce nouvel épisode : il s’agit du système AllDrive qui permet d’abolir les frontières entre les modes en ligne et hors ligne. Ainsi, lorsque vous quittez le garage pour effectuer une course ou toute autre épreuve, ce ne sont pas des véhicules dirigés par la console que vous affronterez, mais des concurrents réels.
Mais NFS Rivals n’est pas seulement hyper connecté, il est également construit autour d’un monde ouvert. Il vous sera ainsi possible de vous balader dès le début du jeu à travers différents décors à la recherche d’épreuves ou d’autres véhicules à défier (du coté des pilotes ou des policiers) via une course improvisée.
Du rythme il y en a
Etant données toutes ces spécificités, on peut redouter que NFS Rivals ne soit pas facile d’accès. Heureusement, le tutoriel du début du jeu est tout aussi utile que bien fait. C’est également le cas pour le système Easy Drive, sorte de GPS embarqué qui permet de trouver sa destination sans devoir repasser par la carte.
Une fois la course démarrée les sensations sont bien là, les mouvements de caméra sont nerveux, les animations bien pensées, et l’effet de particules contribue à renforcer l’impression de vitesse du véhicule. Des événements viennent parfois perturber le déroulement de la course comme l’apparition des véhicules de police qui n’hésiteront pas à vous percuter ou à utiliser leur arsenal de dispositifs pour vous immobiliser et vous faire perdre tous les crédits accumulés.
Le revers de la médaille
Par contre, l’omniprésence du jeu en ligne apporte son lot d’inconvénients. Le premier – et sans doute le plus agaçant – est qu’il est impossible de faire une pause pendant la partie. Le seul moment où le jeu « s’arrête » est lorsque le joueur rentre au garage pour customiser son véhicule ou modifier ses objectifs. On peut également se poser la question de la pérennité d’un jeu entièrement basé sur le jeu en ligne : qu’adviendra t-il lorsque EA décidera de débrancher les serveurs du jeu dans un ou deux ans ? NFS Rivals sera t’il encore jouable ?
Avec ce choix du tout connecté, on dirait bien que EA veut appliquer aux jeux de courses auto la recette qui a fait le succès des FPS ces dernières années, c’est à dire un mode scénario / solo réduit au strict minimum et un mode compétitif en ligne qui devient le véritable cœur du jeu. La question est donc de savoir si nous sommes prêts pour ce changement radical. Il faut croire que ce n’est pas mon cas. Je suis peut-être nostalgeek mais j’aime pouvoir choisir de basculer en mode en ligne quand je le souhaite. En dehors du fait qu’un jeu sans possibilité de pause me dérange, je suis encore attaché à un mode solo bien fourni, à base de défis et d’épreuves qui se succèdent sous forme d’un championnat. Je trouve également dommage qu’avec autant d’arguments et autant de matière autour de la confrontation pilotes clandestins / policiers, les développeurs n’aient pas pu bâtir un scénario bien ficelé pour tenir en haleine le joueur.
Conclusion
Need for Speed Rivals n’est pas dénué de qualités. C’est un titre nerveux, rythmé, beau, techniquement très bien fini, et qui peut compter sur la présence de marques automobiles parmi les plus prestigieuses, dont le grand retour de Ferrari. Il n’est toutefois pas à mettre entre toutes les mains : son mode en ligne omniprésent le destine avant tout aux compétiteurs désireux de se confronter à d’autres joueurs en ligne lors d’affrontements très orientés arcade. La recette peut paraître répétitive mais elle fonctionne déjà parfaitement avec les FPS alors pourquoi pas…
Ma note : 3,5 / 5