Dès la fin de l’été et tout au long de l’automne, nous avons droit à la nouvelle pelletée de simulations sportives. Si l’on évoque souvent les disciplines collectives, il ne faut cependant pas oublier le roi du sport divertissement : le catch ! Et comme depuis 2013, Take-Two Interactive Software / 2K Sports nous proposent leur mouture annuelle. Reste à découvrir les changements et exclusivités de ce WWE 2K17 par rapport à ses prédécesseurs.
Un contenu énOrme !
Pour de l’action totale sans interruption, Yuke’s et Visual Concepts nous servent un roster conséquent de superstars mythiques désormais à la retraite (Alundra Blayze, Lita, Trish Stratus, Edge, Booker T, Jim Neidhart, Christian… ), voire malheureusement disparues (André le Géant, Big Boss Man, Dusty Rhodes… ), ainsi que celles du plateau actuel de la WWE. Ceci tant au sein des shows principaux que sont RAW, SmackDown et Main Event (Paige, Becky Lynch, Naomi, Xavier Woods, AJ Styles, Goldust… ), que dans la pépinière qu’est la NXT (Asuka, Eva Marie, Samoa Joe, Hideo Itami… ).
On regrettera tout de même un nombre toujours très faible de catcheuses et encore on peinait pour atteindre la dizaine il y a peu. Mais tant d’autres anciennes, n’ayant pas un contrat chez la concurrence, seraient certainement ravies de rejoindre l’écurie vidéo-ludique sans besoin d’aligner une masse de billets verts, que l’on se sent frustré. Au-delà de la quantité de participantes, l’autre gros problème vient surtout d’un faible contenu autour. Le mode Ma Carrière ne permettant point d’être une Paul Heyman Lass, elles n’en deviennent que davantage des figurantes dans WWE 2K17.
En attendant que l’on approfondisse ce segment du soft par la suite, on a l’occasion de faire évoluer nos gladiatrices et gladiateurs des temps modernes au sein de matchs face à d’autres joueurs ou l’intelligence artificielle, avec à peu près toutes les stipulations possibles; du moins les habituelles sont toutes là. Ainsi on retrouvera des matchs en équipe, en cage, TLC (tables, échelles et chaises), Royal Rumble, Triple Menace… avec des règles différentes afin de l’emporter : ceinture à décrocher, soumission, faire passer l’adversaire par-dessus la troisième corde, avec ou sans disqualification…
La partie Univers WWE est toujours là et permet de gérer les multiples rencontres, Pay-Per-View, titres, rivalités… On se met donc en quelque sorte dans la peau d’un Mc Mahon, en faisant ce que l’on souhaite. Il ne manque finalement qu’une option « You’re fired ».
Hit, fall, repeat
Chaque nouvel épisode de la saga WWE 2K a pour habitude de proposer un mode solo inédit. Après le spécial WrestleMania ou encore le 2K Showcase, on chamboule un peu tout avec WWE 2K17 en apportant plus précisément un vent nouveau via une partie déjà existante. En l’occurrence, c’est tout simplement Ma Carrière qui a été redynamisée par l’omniprésence du catcheur ornant la jaquette de WWE 2K17 : My client, The Beast, Brock Lesnar ! Comme les esthètes l’auront compris par cette présentation, on y retrouvera aussi son agent Paul Heyman et pas qu’un peu, étant donné que l’on pourra décider d’accepter la proposition de rejoindre son giron. Mais attention en cas de refus, car l’on est avec ou contre lui. Si bien qu’il lâchera le roi de Suplex City sur nous, dans le cas où nous aurions décliné sa requête.
Mais avant d’éventuellement de vous faire refaire le portrait par celui ayant cassé The Streak, il vous sera déjà demandé de le créer ce visage et même tout le reste. La quantité d’éléments servant à former son catcheur s’avère toujours aussi grandiose, aussi bien dans les détails physiques, que dans les tenues (matières, accessoires, couleurs… ). Et l’on sait à quel point le style est important dans le divertissement sportif, si bien que l’on reconnait de loin et en un clin d’œil les superstars grâce à cela. Ce qui aide également à vendre des produits dérivés et ça tombe bien, puisque si vous désirez atteindre le firmament dans WWE 2K17, il s’agira d’être soi-même un bon produit vendeur et de savoir designer son propre merchandising.
Pour devenir un emblème marketing, être performant dans ses interventions orales s’avère tout autant essentiel que l’être lors des combats. On aura donc l’occasion de prouver que l’on peut lâcher des bombes au micro, grâce à la feature Promo Engine que l’on pourrait comparer à un jeu d’aventure/visual novel, demandant de sélectionner ses réponses durant un temps limité. De quoi apprendre à réagir vite et bien, afin de se mettre le public dans la poche ou non, selon ses envies et sa réussite. Le principe est bon et pile dans le ton du catch, malheureusement les dialogues manquent d’impact, voire parfois de sens. Espérons que les développeurs ne lâcheront pas l’affaire pour le futur, tant on tient là une des particularités de cette discipline. Souhaitons qu’auparavant ils se penchent sur une mise à jour, qui serait capable de régler quelques soucis et d’augmenter les possibilités.
Peu de nouveautés du point de vue du système de jeu, ce qui n’est pas nécessairement un mal étant donné que ce qui se trouve déjà en place tient la route et est efficace, avec ses combinaisons de touches d’actions et directionnelles. Emblèmes du catch, les contres capables de retourner une situation désespérée, mais présents de manière limitée, sont toujours au rendez-vous. Cette capacité se régénérera toutefois au fur et à mesure de l’affrontement. Pour les exécuter rien ne change, le timing étant la clé. Il sera donc nécessaire de s’entraîner afin d’acquérir le bon rythme et non d’y arriver plus ou moins par hasard. Ce point confirme d’ailleurs que cette limitation s’avère un choix judicieux, tant les versions avant cette arrivée pouvaient devenir agaçantes si les joueuses/eurs maîtrisaient la technique du contre, la rendant donc incessante.
Mets de l’huile
Depuis plusieurs années, on regrettait l’aspect mi-figue, mi-raisin des graphismes. De loin, on avait l’impression d’une fidèle représentation de nos héroïnes et héros du ring, tandis qu’à peine rapproché de tout ce beau petit monde, on s’en trouvait très déçu. Sans omettre la différence flagrante entre certain(e)s semblant moins travaillé(e)s que d’autres et cela ne concernant pas nécessairement les moins connu(e)s. C’est toujours le cas avec WWE 2K17, même si globalement tout a été amélioré par rapport à la mouture 2K16 et cela se distingue clairement, au moins autant que leurs corps huilés.
Toutefois, il suffit de se pencher un peu sur les visages, y compris lors des cinématiques, pour ne lui octroyer qu’un moyen plus à ce niveau. Surtout qu’en comparaison avec un jeu de Basketball, de Football ou encore de Handball, moins de sportives/ifs sont au programme et toutes et tous sont hyper réputé(e)s. Contrairement aux autres disciplines où seul(e)s les plus célèbres bénéficient d’un soin tout particulier. Cependant en pleine action tout va bien et cela reste le principal, tant dans la qualité du rendu, que dans la modélisation (musculature, taille, look… ), des points importants également au niveau du gameplay, puisque les physiques différents influent sur la façon de jouer.
Les musiques signatures apporteront comme toujours beaucoup, celles-ci étant pour la plupart de grande qualité et toutes tellement symboliques, que l’on se plait à les entendre. L’arrivée d’une bande-son en parallèle est donc étonnante et pas vraiment dans le bon sens du terme, celle-ci s’avérant en-deçà des thèmes qui plus est mythiques des superstars.
Concernant les commentaires, ceux de WWE 2K17 sont de bonne facture, mais étant donné qu’ils sont en anglais, beaucoup n’y prêteront même pas attention. On regrette donc encore et toujours cette absence de localisation pour les simulations de 2K Sports. Surtout au niveau du catch, où les journalistes et autres consultants peuvent facilement faire pencher la balance IRL, afin de donner envie de regarder certains shows avec ou sans le son et l’on sait de quoi on parle en France.
Enfin, n’oublions pas de nous pencher sur l’utilisation de la monnaie virtuelle (VC), à l’instar de NBA 2K depuis des années. Son emploi n’est vraiment pas une bonne idée, comme chez tous les jeux passant par un tel biais, au lieu d’en débloquer le contenu grâce à son avancée de manière correcte. Car faussement allonger la durée de vie n’est pas non plus une solution intelligente. On sait de quoi il en retourne avec cette virtual currency, pouvant devenir réelle et l’on ne validera jamais une telle pratique.
Conclusion
En proposant quelques nouveautés, tout en conservant l’efficacité du système de jeu de ses aînés, WWE 2K17 fait plus qu’un boulot de jobber. Néanmoins il ne pourra pas prétendre au titre de simulation de catch incontestable et incontestée, essentiellement à cause d’un mode carrière peu emballant alors qu’il était censé être le Main Event de ce titre, avec en plus des catcheuses carrément mises à l’écart.
Plus :
- Gros contenu : superstars, ceintures, arènes…
- Accessible, mais possédant aussi de la profondeur
- Se battre au-delà des barrières de sécurité
- Le promo engine
Moins :
- Absence de Clément Petiot
- Peu de superstars féminines et pas de Ma Carrière avec une catcheuse
- Moyen visuellement, particulièrement au niveau des visages
- L’utilisation de la monnaie virtuelle
Note : 3.5/5