Critique du roman Une enquête de Adam Fawley #1 – Sous nos yeux

Premier roman mettant en scène l’inspecteur Adam Fawley, Sous nos yeux de Cara Hunter compte bien nous remuer dans notre for intérieur. Et aller plus loin que le suivi d’une enquête de Adam Fawley.

Sous nos yeux

La petite Daisy, 8 ans, a disparu la veille au soir de l’arrivée de la police. Une fête était donnée dans le jardin de sa famille, si bien que personne ne semble avoir vu ce qui a pu se passer. Alors que l’assemblée fut nombreuse et comme toutes les personnes y figurant pourraient le dire, cela s’est passé : « Sous nos yeux ». Bien sûr, l’on peut imaginer qu’elle soit partie d’elle-même. Mais il est tout autant, voire davantage envisageable qu’il s’agisse de quelqu’un présent durant la soirée. Si ce n’est un membre de sa famille. Comme semble le penser Adam Fawley. Il ne faut cependant pas tirer de conclusion hâtive. Ni se laisser bouleverser par ses émotions. Même si l’on conservera le secret au cours de cet article, sur la situation personnelle de l’homme et non de l’inspecteur.

L’enquête prend ainsi place dès les débuts de Sous nos yeux. Avec la découverte de sa famille proche, dont les réactions laissent dubitatif Adam. Bien qu’une telle disparition engendre forcément des comportements très différents et souvent étonnants. Voire rien ne change peut-être et c’est bien là le plus surprenant. Comme sa mère pour qui rien ne semble si terrible, tant soigner son apparence parait plus important. Tandis que l’on ressent un père choqué mais sur la défensive. Ce qui cache sûrement quelque chose. Mais y a-t-il un rapport direct ? Une confrontation avec la police peut très bien le gêner pour un autre sujet. Enfin, son frère de 10 ans n’est pas très bavard et cela ne risque pas de changer tant que sa mère sera dans les parages. Le motiver avec des buts de Chelsea sera peut-être le moyen de le faire parler.

Sous nos yeux

Il n’empêche que rien ne dit d’emblée que l’un(e) ou l’autre, voire le trio, soit coupable. Le sac de nœuds se démêle au fur et à mesure pour nous, grâce à des scènes qui surgissent du passé. Avec précision de la date. Ce qui nous offre de réelles informations. Ainsi que de nouvelles voies, qui débouchent sur de multiples embranchements. On crée alors notre propre enquête, tout en suivant celle de Fowley et ses collègues. Via ces passages se déroulant sous nos yeux a posteriori, l’on en sait davantage. Car évidemment, l’on assiste aussi aux interrogatoires, dont l’on ne sait jamais si la vérité est au centre des débats. Tout ce quartier semble avoir quelque chose à dissimuler et l’on craint de plus en plus pour la petite pâquerette disparue qu’est Daisy.

Sous nos yeux

Le sentiment de mal être est d’autant plus intense, lorsque l’on découvre les nombreux fils d’actualité sur les réseaux sociaux. Ceux-ci sonnent d’ailleurs si vrais, que l’on en a froid dans le dos. Avec des énergumènes, qui désignent d’emblée un(e) coupable. Alors qu’elles et ils n’en savent rien et ne connaissent ni de près, ni de loin, l’affaire. On retrouve typiquement certaines horreurs que l’on peut lire dans la vie réelle. Mais heureusement aussi des personnes qui viennent les contrer. Et qui se font généralement insulter. Sous nos yeux évite de partir là-dedans, mais n’en est pas moins fort dans les propos lors de ces discussions. Si l’on peut nommer comme discussion, un échange avec des gens qui doivent être très tristes dans leur vie pour n’avoir que cela à faire.

Conclusion

Plus que les suspicions, les horreurs découvertes et la double-enquête, celle d’Adam Fowley et la nôtre, Sous nos yeux nous frappe par son alternance. Entre les phases d’enquête dans le présent, des moments-clés du passé et les allégations sur les réseaux sociaux. Qui ancre plus que jamais ce roman dans notre société.