Durant Les Prodiges de l’Empire, C.F. Iggulden nous montrera plusieurs vies, dont le destin se mêlera à plus qu’une partie de la cité de Darien.
On suit ainsi 3 parcours distincts, de personnes dont l’on devine rapidement qu’elles sont considérées comme Les Prodiges de l’Empire ou tout du moins qu’elles y figurent. Mais les 3 protagonistes en question, sont chacun(e) rapidement accompagné(e) de quelqu’un de bien différent. Qui se sert du pouvoir du/de la prodige. En vue d’accomplir ses propres desseins, personnels et cupides d’un côté. Et à plus grande échelle de l’autre, par le désir ni plus, ni moins, que d’éliminer le roi. Car si jusqu’ici les douze familles maintiennent un semblant de paix, la population va de plus en plus mal. Mais comme souvent, elle n’ose réagir. Il n’en va pas de même quand des forces militaires sont aussi touchées et décident de renverser l’ordre de Darien.
Pour ce faire, les troupes peuvent compter sur le sans vergogne Vic Deeds. Qui, par le plus grand des hasards, rencontre Elias Post. Un homme qui vient de subir un drame familial, qui risque de se démultiplier. Mais le militaire, puis rapidement son chef, lui proposent un marché. Sans vous révéler la nature des pouvoirs d’Elias, sachez qu’il esquive avec brio les coups et les balles. Forcément, il y a là de quoi intéresser autrui, pour en faire une arme invincible. Quitte à employer d’horribles méthodes pour le convaincre. D’autant plus odieuses qu’on lui ordonne d’assassiner un homme.
D’autre part, Darien regorge de personnages hauts en couleur, créant leur assez particulier business dans cet univers désolé. Dont Tellius, un bretteur très âgé, qui forme une vaste troupe de garçons au vol. Une sorte de bande d’Olivier Twist, où la danse et la musique (du moins le rythme avec les mains) sont autant de la partie que dans le film/comédie musical. Un nouvel « élève » fait son apparition. Plus crasseux que jamais et ne semblant pas savoir parler, le vieil homme le nomme Arthur Quick. Ce qui colle à l’incroyable vitesse de sa faculté d’apprentissage. Un garçon pas comme les autres. Ou plus exactement un « pas garçon »… Source de gain évidente, mais finalement peut-être que Tellius y trouvera quelque chose de plus humain. Un comble sûrement pour certain(e)s d’entre vous, de par la réelle identité d’Arthur.
Enfin, la magie la plus concrète du dernier duo provient de Daw Threefold, un arnaqueur qui use de son pouvoir pour remplir ses poches. Pourtant, la prodige qui sera convoitée par tout le monde, au même titre qu’Arthur et Elias, est en réalité Nancy. Ce qui bouleverse la donne par rapport à l’approche de cette doublette, comparée aux autres. Ici, l’on retrouve la magie tangible chez l’homme, qui se sert du pouvoir de la jeune femme dont l’on préfère vous garder le secret. Dévoilons seulement que celui-ci n’est pas d’un impact qui détruira de manière titanesque par exemple. Ni prévu pour soigner. Mais qu’il agit directement sur les spécificités magiques des autres. Soit un outil utile pour quiconque pourrait craindre les armes surnaturelles de ses adversaires.
Darien offre un rythme alternant les situations de chaque héro(ïne)s, voire couple selon les moments, qui fonctionne particulièrement bien. Il ne s’étiole jamais, ce qui nous permet de véritablement lier les personnages entre eux, de par leur ressemblance dans leur vie. Alors qu’elles paraissent très différentes de prime abord. Pour au final se rejoindre, au sein du complot à voies multiples qui pèse sur les lieux. Un moment que l’on attend plus qu’impatiemment, tant l’on noue des relations avec eux. Et que l’on redoute tout autant, car derrière se retrouvent des personnes prêtes à tirer les ficelles pour s’en servir comme marionnettes.
Conclusion
Les Prodiges de l’Empire délivre au cours de son premier volume, une découverte et une cadence qui captent grandement. Tant notre esprit compare chaque détail d’un personnage ou d’une doublette, à ceux des autres. Et y trouve des liens touchants. Au même titre que leur importance pour s’accaparer Darien, alors que nos 3 prodiges n’ont rien demandé de tel.