Via Dagon, Bragelonne ouvre sa saga Les Carnets Lovecraft. Dans lesquels l’on retrouvera des nouvelles d’Howard Phillips Lovecraft, qui baigneront au sein des illustrations d’Armel Gaulme, à moins que ce ne soit l’inverse.
Effectivement les 2 aspects, le littéraire et le dessin, s’amalgameront chez Les Carnets Lovecraft. En tout cas, c’est ce que l’on imagine suite à Dagon. Cependant penchons nous dans un premier temps sur l’apport d’HPL. Si vous en êtes adepte, vous connaissez sûrement l’histoire qui figure dans cet ouvrage. Surtout qu’elle s’avère importante dans sa chronologie professionnelle. Le genre de repère que les accros recherchent vite à lire, dès qu’elles et ils ont succombé à un(e) auteur(e).
Sans que l’on ne connaisse son identité, peut-être pour rendre la suite des évènements plus troublante, voire pour mieux s’identifier à lui, un officier de la marine marchande est capturé par l’équipage d’un destroyer germanique. Finalement d’un coup, l’on s’identifie carrément moins à lui. Et l’on se dit que ce choix du mystère sur le nom du narrateur/officier, est davantage là pour nous perturber. Démarrer une douce folie avant que la grande ne débarque. Ou encore juste pour enquiquiner à l’avance les chroniqueurs du 21e siècle qui chercheront une réponse.
Il réussit pourtant à s’extirper de ce cauchemar, mais pour sombrer dans un autre. Un Continent inconnu et qui semble sorti de nulle part, devient sa terre d’accueil. Il était temps, après avoir durement lutté sur les eaux sudistes de l’Équateur. Terre d’accueil certes, mais pas forcément, ni foncièrement accueillante. Le décorum a de quoi faire peur. Et Dagon, le Dieu-poisson, n’est pas vraiment là pour rassurer.
Heureusement, notre héros malgré lui s’en sortira. Du moins d’une certaine manière. Car on le sait avec Lovecraft, les terrifiantes expériences se traduisent par une vie qui n’a plus rien en commun avec celle d’avant. Toutefois, pour les rares personnes qui ont survécu à leur rencontre avec de terribles créatures et autres phénomènes. Sur ce point, l’homme est loin d’avoir été sauvé et l’on se demande jusqu’où l’entrainera cette démence.
L’avantage avec Les Carnets Lovecraft, est que l’on peut pleinement se rendre compte de ce que vit le personnage. Armel Gaulme nous implique visuellement dans Dagon, au travers d’esquisses qui reflètent ce que l’on découvre textuellement. Ces pépites crayonnées sont en plus mises en valeur par la qualité du papier. Et l’on relèvera le sympathique format de carnet, qui corrobore l’esprit dans lequel se lance cette série.
Conclusion
Riche artistiquement sur 2 branches, Dagon fait débuter fort Les Carnets Lovecraft ! Écrivons déjà dans notre carnet ou agenda, la sortie du prochain tome, La Cité sans nom, le 16 octobre.