Test de Fairy Tail (Switch)

Alors que la série Fairy Tail s’est tout juste terminée l’année dernière, voilà enfin la sortie du RPG éponyme attendu par bon nombre de fans. Après quelques jeux sur PSP et Nintendo DS, il s’agit de la première itération du célèbre manga de Hiro Mashima sur console de salon, mais également en Europe. Et la promesse d’un JRPG réunissant Natsu, Happy et Lucy à largement suffit à faire bouillir le sang de votre serviteur façon Nekketsu bien vénère

Natsu Potter à l’école des pyromanes

Fairy Tail est un manga narrant les aventures de Natsu Dragnir, un jeune homme élevé par un dragon et toujours accompagné de son fidèle ami Happy, un chat volant à l’humour douteux. Ces derniers vont croiser la route de Lucy Heartfilia une mage constellationniste qui cherche à intégrer la célèbre guilde Fairy Tail. Selon les dires, celle-ci réunirait les mages les plus puissants de tout le royaume de Fiore. Néanmoins, au grand dam de leur chef, on raconte également qu’ils laissent un foutoir de niveau 12 sur l’échelle de Richter Belmont lors de leurs passages…

Ce qu’ignore Lucy au moment de sa rencontre avec Natsu, c’est qu’il est le célèbre mage de feu de la guilde Fairy Tail, celui que l’on surnomme Salamander. un véritable gai luron qui ne laisse qu’un bordel sans nom par tous les endroits ou il passe. Lucy va rapidement comprendre que la réputation de Fairy Tail n’est pas usurpée et va décider de rejoindre la tristement célèbre guilde. Dès lors, on comprend que le cahier des charges du shônen est respecté à la lettre. Action, humour, aventure, personnages loufoques et ennemis charismatiques constitueront le cocktail de ce RPG qui respectera plus ou moins la trame du manga.

Si cette petite remise en contexte s’impose d’autant plus, c’est parce que le jeu commence en plein milieu du manga. En effet l’histoire débute à la fin de l’arc des îles Tenrô et s’étend jusqu’à l’arc de Tartaros, le titre de Koei Tecmo décide donc sciemment de laisser tous les nouveaux venus de coté pour se concentrer uniquement sur les fans.

  

Et c’est clairement dommage tant le manga a de bonnes choses à offrir, même bien avant les îles Tenrô. Et ce n’est pas la description des personnages et un bref récapitulatif dans les menus qui comblera cette énorme vide. La question est maintenant de savoir si Koei Tecmo a bien fait de tout miser sur les adulateurs de la licence, car devant un One Piece interminable et un Dragon Ball qui refuse de laisser Goku prendre sa retraite, l’aura de Fairy Tail est-elle encore assez forte pour attirer les fans sur le jeu ?

L’histoire suit donc le manga à partir de cet arc de façon plus ou moins fidèle, on notera certaine coupure qu’on mettra sur le dos du budget. Fairy Tail à tout du RPG double AA, graphiquement celui-ci à une génération de retard, et quand bien même, le jeu est beaucoup moins beau qu’un Naruto Ultimate Ninjastorm 3 par exemple. Même si les personnages ne sont pas trop mal modélisés, les décors ne rendent clairement pas honneur à la série.

Le framerate quant à lui, accuse sérieusement le coup et vu ce que l’on a à l’écran, on se demande bien pourquoi. Il convient néanmoins de rappeler que le test s’est déroulé sur Switch et qu’il est possible que la version PS4 s’en sorte bien mieux à ce niveau.

Le manque de moyens dans les cutscenes et diverses cinématiques saute aux yeux, ces dernières sont souvent très statiques et présentent peu de doublages. D’ailleurs au niveau de ce que l’on peut mettre sur le dos des coupes budgétaires, on constate que certaines constellations de Lucy n’ont pas été modélisées et ne renvoient que vers un vulgaire artworks d’Aries ou Scorpio en plein combats avant de voir l’attaque se déchaîner sur l’assaillant.

Même si ce n’est qu’un détail, là où cela devient plus compliqué, c’est lorsque certains personnages importants pour la série apparaissent uniquement en boîte de dialogue pendant les cutscenes, dans cet exemple récurent, on retrouvera nos héros discuter tanquillou avec un mec hors champ tout simplement parce que celui-ci n’a pas été modélisé. Difficile de faire plus pauvre comme mise en scène.

  

Ça me file une pêche d’enfer !

Là où c’en devient ridicule, c’est qu’on a parfois même pas remarqué ou tout simplement oublié que le personnage en question accompagnait les héros depuis 10 bonnes minutes. Il est a supposé qu’à cause d’un budget serré, les développeurs ont du faire des choix sur les modèles 3D de certains personnages (Arcadios par exemple). Lors de ce genre d’événement on comprend rapidement que le personnage en question n’apparaîtra dans aucun combat.

D’ailleurs, des choix de game design étrange comme cela, il y en a la masse dans le jeu. A l’heure où j’écris ces lignes, je cherche encore la réelle utilité du bouton de saut…

Là ou Fairy Tail s’en sort clairement avec les honneurs, c’est au niveau de sa soundtrack, non seulement celle-ci colle carrément à celle de la série, mais les thèmes sont extrêmement bien choisis, la plupart du temps explosifs, ils donnent au jeu une patate monstre que cela soit pendant l’exploration ou les combats.

Parlons d’ailleurs des nombreuses joutes parsèment le jeu, car celle-ci sont notamment très réussies. Pour rappel, Fairy Tail est développé par le studio Gust qui n’a, à mon sens, jamais vraiment brillé par ses productions (la série Atelier ou encore Ar Tornelico), mais qui se révèle d’une grande efficacité lorsqu’il s’agit de système de combat.

Ainsi Fairy Tail coche la case des JRPG au tour par tour, un genre qui commence à devenir malheureusement en voie de disparition chez les grands éditeurs. La dessus on reste dans du classique, vous vous promènerez avec votre personnage pendant les phases d’explorations et lorsque vous rencontrerez un ennemi, vous basculerez dans une zone de combat. Par ailleurs il vous sera possible de prendre l’avantage en frappant votre assaillant avant qu’il ne vous touche.

  

Sur le champ de bataille pourront apparaître 5 héros maximum face à une horde d’adversaires disposée sur un damier. L’intérêt de celui-ci est tout simplement que la plupart de vos sorts agissent sur un certain nombre de case, et pourront par conséquent toucher plus au moins d’ennemis selon l’attaque sélectionnée.

La où les choses deviennent intéressantes, c’est que certaines magies ont comme effet secondaire de déplacer un ou plusieurs belligérants sur ce damier de combat. En ayant bien anticipé vos attaques, ils vous sera donc possible de faire des dégâts à tous les adversaires en même temps.

Notons l’interface très sympas lors de la sélection des sorts, avec les héros en gros plan qui change de tronche selon l’efficacité de l’attaque que vous êtes prêt à déployer. Le tout se fait avec une fluidité remarquable, à tel point que cela devient rapidement grisant. On prend un pied monumental à enchaîner les attaques de nos héros dans la plus pure tradition du nekketsu, ça gueule à fond et les déferlement de sorts foutent la honte à n’importe quel feu d’artifice du 14 juillet.

Queue de fée et conte de dragon

Toutefois, il est dommage que les développeurs de Gust n’est pas pousser leur concept un peu plus loin, afin de nous proposer un côté stratégique du niveau d’un Radiant Historia. Mais ne boudons pas notre plaisir,le système de combat et fun, les attaques très fidèles et contrairement au cutscenes, la mise en scène dépote bien.

L’avantage de Fairy Tail est de proposer une progression très rapide au niveau de ses personnages, les héros apprennent des magies quasiment 1 niveaux sur 2 ce qui offre une palette de sorts très appréciables rien qu’après quelques heures de jeu.

  

De plus, il vous sera parfois possible d’avoir recours à des actions secondaires pendant le combat, comme par exemple manger le feu entourant les ennemis élémentaires avec Natsu. Tout cela dans le but de les affaiblir avant de les attaquer. Dommage que ce genre de possibilités n’interviennent pas souvent.

Les combats comportent encore bon nombre de très bonnes idées, comme la possibilité de se transformer pour la plupart des personnages, ou encore la particularité de faire des combos de magie ou des attaques en duo. En définitif, celui-ci fait clairement la force du titre édité par Koei Tecmo.

Concernant l’équipement de vos héros, celui-ci se résume au fameux Lacrima, ces cristaux magiques vous conféreront différentes spécificités, allant de l’augmentation des HP, de l’attaque, etc, jusqu’à la possibilité d’empoisonner ou d’enflammer vos ennemis. Vous pouvez les trouver, les gagner ou même les fabriquer dans le laboratoire de la guilde.

Au niveau de la progression dans l’aventure, tout commencera en général dans votre guilde ou il vous faudra (malheureusement) enchaîner les quêtes annexes insipides (chasse aux monstres, récupération d’objet), pour continuer la quête principale. Lorsqu’un épisode ou un chapitre de la quête principale sera terminé, il vous faudra remettre le couvert avec les quêtes annexes et ainsi de suite. Le tout se passe sur une map ou l’on débloque progressivement de nombreuses zones (villes, zone d’explorations comportant coffre et ennemis, etc)

Ainsi, comme bon nombre de jeux, Fairy Tail vous obligera à faire du grind. Ici sur le principe malin de reconstruire votre guilde tombé en désuétude depuis le combat final des iles Tenrô. Le célèbre Makarof, chef de Fairy Tail, vous demandera comme prétexte, d’avoir fait grimper vos personnages jusqu’àu level 21, ou encore votre rang de guilde à 60 afin de pouvoir poursuivre l’histoire.

  

Le fait de commencer le jeu pendant l’arc 7 ans après est en tout cas un bon moyen pour utiliser l’excuse de faire évoluer la guilde de Fairy Tail depuis le départ, puisque celle-ci a plus ou moins disparu pendant les 7 dernières années.

Nonobstant cela, Fairy Tail ne commet pas les mêmes erreurs que la plupart des jeux qui force au grind pour pouvoir avancer dans l’histoire, la progression de votre guilde est au final extrêmement rapide et il ne vous faudra conclure que 2 ou 3 de ces quêtes afin de pouvoir poursuivre un chapitre du lore pricipal. De plus, la possibilité de se téléporter n’importe où n’importe quand sans loadings abusifs donne également une certaine souplesse a ce système de grind trop longtemps éprouvé sur de nombreux jeux.

Conclusion

Depuis la série des Naruto Ultimate Ninjastorm, peu d’adaptation de manga s’en sont aussi bien sortis. Entre les catastrophiques Jump Force et One Punch Man, l’on était en droit de s’attendre au pire. Cependant, la décision de faire de Fairy Tail un JRPG prouve qu’il s’agit du meilleur choix afin de pouvoir utiliser efficacement la richesse de l’univers créé par Hiro Mashima. C’est d’ailleurs, à mon sens, le choix qui sied le mieux à l’adaptation d’un shônen manga. Malheureusement tout n’est pas rose sous le ciel du royaume de Fiore, en tout cas techniquement, le jeu est à la ramasse, avec des graphisme d’une autre ère et un framerate complètement aux fraises lors de l’exploration.

Mais par delà cet aspect technique, Fairy Tail s’en sort bien, surtout pour un jeu à licence. Celui-ci demeure un RPG tout a fait sympathique, avec un chouette système de combats et une soundtrack du feu de dieu. Le titre rappelle de nombreuse fois qu’il peut se montrer aussi efficace qu’une bonne patate de mage de feu façon Salamander, alors si vous n’avez pas peur des dommages collatéraux, n’hésitez pas à intégrer Fairy Tail.

Plus :

  • Un système de combat qui dépote bien
  • Une chouette OST qui rend honneur à la série.
  • Le chara design plus proche du manga que de l’animé
  • Voix japonaises, le tout sous-titrés dans la magnifique langue de Jean Baptiste Poquelin

Moins :

  • Ça commence en plein milieu du manga !
  • Une traduction à revoir
  • Difficilement accessible pour les joueurs non familiers avec la licence
  • La pauvreté de la mise en scène
  • Un peu vilain techniquement

Note : 3/5