Critique du roman L’Âge de la folie T1 Un soupçon de haine

Joe Abercrombie est de retour ! Et les nombreuses/eux accros de ses précédents écrits, risquent d’être attiré(e)s, au moins dans un premier temps. Puisque L’Âge de la folie T1 Un soupçon de haine (Bragelonne), renvoie directement au monde de fantasy déjà connu chez lui.

L'Âge de la folie T1 Un soupçon de haine

Précisément, on y distingue le même univers qu’au sein de La Première Loi et Terres de sang. Cette nouvelle trilogie qui démarre, n’en oublie cependant pas de se renouveler. D’une manière apportant en outre énormément dans l’approche de l’écriture et du genre. Simplement car l’on effectue un bon dans le temps, où l’industrie a considérablement évolué. Aspect rarement utilisé dans la fantaisie, où l’on privilégie une technologie moyenâgeuse. Rien que cette facette insuffle une certaine fraîcheur.

Néanmoins, il pourrait ne s’agir que d’une esbroufe, finalement non développée. Cela ne s’avère absolument pas le cas ! Au contraire, cet élément se trouve particulièrement mis en avant. Et plus exactement, la confrontation entre la nouveauté, l’industrialisation, ses travailleuses/eurs… S’oppose ainsi à la magie, les pratiques des temps anciens… Une véritable confrontation et à la fois une alchimie, entre modernité et tradition. Comme le veut la trop convenue expression. L’ensemble profondément ancré dans les jeux politiques et la guerre.

Cette dernière par ailleurs de grande ampleur, nous vaudra des moments très massifs, sales… Pas du genre détaillé jusqu’au moindre grain de poussière, comme on le remarque souvent dans le genre. Un côté brutal s’y ressent peut-être d’autant plus, surtout, son horreur s’avère clairement prise de plein fouet. Ni plus, ni moins intéressante, l’approche est différente de la large majorité. Au même titre que les fourberies en coulisses. D’autant qu’avec ce mélange des genres, on a droit à un bouleversement des codes, apportant une certaine innovation. En sus de personnages déjà eux-mêmes semblant à première vue simple. Mais possédant tous en arrière-plan, un caractère plus trouble. Si ce n’est différent de ce qu’ils laissent suggérer.

Il en va ainsi pour le quatuor principal. Entre Rikke, dont l’on remarque d’emblée toute la complexité pour saisir les rouages de la vue longue, en même temps que la difficulté à l’accepter. Car détenir un tel pouvoir de prédiction, semble fantastique pour les autres, moins pour elle, y voyant davantage une malédiction. Savine elle figure complètement dans l’autre voie, en tant que femme d’affaires plutôt rude. Elle incarne pleinement la facette de l’industrialisation. Écraser pour mieux régner, cela correspond finalement à pas mal de gens. Comme Léo, qui même s’il passe par la violence, peut être vu comme un justicier. Une justice que fera respecter le prince Orso ? Pas vraiment, trop occupé à s’amuser à trahir par-ci, par-là. On en a l’habitude chez ces familles. Toutefois, il cache lui aussi une personnalité allant au-delà de cette fâcheuse lubie.

Conclusion

De son original mélange de pratiques, L’Âge de la folie T1 Un soupçon de haine en tire des contextes, personnages et autres capacités narratives, secouant le milieu. De quoi y trouver de nouvelles voies plaisantes à découvrir.