Critique du livre Cyberpunk Histoire(s) d’un futur imminent

Avec la sortie en fanfare d’un jeu portant le nom de son univers dans son intitulé, cela démontre à quel point ce pendant de la science-fiction est désormais ancré au sein des mœurs. Confiant ainsi encore plus l’envie au public de s’attarder profondément sur sa globalité. Ce que proposent justement Stéphanie Chaptal, Jean Zeid et Sylvain Nawrocki, durant Cyberpunk Histoire(s) d’un futur imminent. Qui n’a pas attendu 2077, puisqu’il est déjà disponible chez Ynnis Éditions.

Cyberpunk Histoire(s) d’un futur imminent

Dans un premier temps, on ne voyagera pas dans un présent alternatif, ni même dans une approche du futur, mais bel et bien dans le passé. Au travers d’un historique du mouvement cyberpunk. Ses origines en réponse à la science-fiction d’alors, les enjeux sociétaux mis en exergue, le rapport entre l’humanité et la technologie différent de celui de la hard S-F… Un retour aux sources, permettant d’évoquer ses instigateurs. Et parallèlement, de glisser des encadrés traitant davantage d’untel ou untel, de son titre phare évoqué… Délivrant une lecture dynamique, avec des réponses directes si jamais l’on a envie d’en savoir davantage sur cet auteur cité comme précurseur. Sans avoir besoin d’aller chercher ailleurs. On dispose déjà d’informations nécessaires pour nous motiver à nous pencher dessus. Tant par des résumés, des anecdotes ou encore les maisons d’édition concernées.

Un mouvement cyberpunk, tout d’abord ancré dans la littérature. Il faut avouer qu’il était moins compliqué à l’époque de décrire par des mots et même des dessins, à partir du moment où les illustrés s’y sont également mis, que via le cinéma ou la télévision. Bien entendu, on ne parle même pas encore du jeu vidéo. Qui plus est, rien que ce nouveau genre de lecture, comme généralement tout ce qui est différent, fait parfois peur. Si bien que l’on ne désire pas publier tel projet, par sa trop grande violence. Ce qui ferait doucement rire aujourd’hui. Mais au fil du temps, le style se développe et l’on nous conte cette avancée par l’intermédiaire d’un panel de genres artistiques. Y compris la musique, avec un retour au punk et au rock. D’ailleurs, on est ravi de voir que si le monde tourne cyberpunk, on portera des T-shirts Guns N’ Roses !

Avant de se lancer dans une débauche, toutefois non exhaustive, de conseils cyberpunk, on aura droit à des frises chronologiques. Permettant de situer en un clin d’œil son évolution, avec les sorties répertoriées. Ces dernières sur lesquelles la suite rebondira, en nous les proposant de manière plus détaillée. Tout d’abord, place aux livres : romans, mangas ou encore d’autres bandes-dessinées venues d’un peu partout. Mais pas uniquement d’un point de vue par œuvre. On enchaînera avec la petite lucarne, entre animes comme Cowboy Bebop, série à l’instar de la trop méconnue Dollhouse de Joss Whedon avec l’excellente Eliza Dushku… On nous y dévoile autant des clés pour mieux se rendre compte de tout ce qui est apporté par rapport au cyberpunk. En marge des résumés et autres informations, qui éventuellement aideront à vous plonger ou non dans ces propositions.

Tout comme celles du grand écran, entre RoboCop, Judge Dredd, Johnny Mnemonic, Une créature de rêve… On se rend d’autant plus compte des moult approches et tons, que brasse la teinte cyberpunk. Et par ailleurs, le côté transmédia. Entre les comics originels avant Sly, les 2 géniales séries RoboCop et Code Lisa… De même à propos du jeu vidéo. On nous y révèle tant des mondes et idées avançant cette identité de façons distinctes (Flashback, Deux EX, Cyberpunk 2077…). Avec des détails identitaires plus prononcés vers tel ou tel sujet. Ces derniers particulièrement engagés généralement et non accessoires. Même si chacun(e) y verra ce qu’elle/il a envie d’y trouver. Là où d’autres se limiteront tantôt au penchant action, tantôt à la patte artistique… Entre organique, d’ailleurs le keupon de tout à l’heure le démontre, et l’électronique, le cyberpunk connaît également une forte saveur sonore. Le bouquin s’y penche aussi grandement.

Qui plus est, au fil des thématiques énoncées, on bénéficiera d’analyses supplémentaires. D’autant plus mises en avant au travers d’entretiens. On y retrouvera Jehanne Rousseau, Sabrina Calvo, Paul Cuisset, Laurent Queyssi, Richard Morgan et David Cage. Après cette plongée historique, on conclura en se tournant vers l’avenir du cyberpunk. Une ultime partie en profitant pour signaler de ses dérivés, à l’instar du steampunk. Qui mériterait déjà qu’on lui consacre un tel livre, tant il s’avère au moins aussi riche que le cyber. Néanmoins, on vous y confiera quelques voies, comme l’excellent Paris des Merveilles de Pierre Pevel chez Bragelonne. Ou encore le biopunk, qui à cause de nos agissements dans la réalité, risque d’obtenir un sacré succès rapidement. Voire de devenir ce que l’on vivra bientôt.

Conclusion

La gamme Beaux Livres d’Ynnis Éditions, signe avec Cyberpunk Histoire(s) d’un futur imminent, à nouveau un riche ouvrage, permettant de se replonger dans des contextes historiques. Afin de mieux analyser le thème aujourd’hui encore, ainsi que son futur. Tout en pouvant piocher dedans, pour se diriger vers des œuvres sous de multiples médiums.