Critique du livre Level Up Niveau 4

L’approche de la série de Third Éditions axée sur les jeux de rôle, change radicalement avec Level Up Niveau 4. On se rassure, de multiples branches du RPG sont abordées, à nouveau sous des prismes différents. Néanmoins, désormais une thématique est à l’épicentre des débats. La première choisie étant l’espace, conférant à Virginie Nebbia, Valérie Précigout, Stéphane Bouley, Fabrice Colin, Nicolas « Nikus » Domingue, Franck « Fox » Extanasié, Georges « Jay » Grouard, Rémi Lopez, Raphaël Lucas, Damien Mecheri et Nicolas Turcev, le besoin de traiter de sujets en rapport avec celle-ci.

Level Up Niveau 4

Là-haut, là-haut, très loin dans l’espace, entre les rubriques et le dossier, ce nouveau numéro garde encore la trace de la collection Level Up. Seul cet attrait spécifique, ici spatial, évolue la donne. On retrouve ainsi toujours une chronologie des articles, en rapport avec les sorties. Même s’il ne s’agit pas nécessairement d’un logiciel fixe, dont on nous parlera à ce moment-ci. Car comme chez ses prédécesseurs, ce mook tient à aborder des cas multiples. Un jeu en particulier, un sujet spécifique, une personne… L’alchimie rafraîchit autant qu’elle intéresse. Précisément, on débute en 1980, avec une franchise toujours là pour proposer du contenu de cette époque : Ultima ! Mais vous le verrez par un biais original, marquant historiquement, et touchant au jeu de tir. Pas banal pour un role playing game.

Pléthore d’autres jeux figurent au sein de l’ouvrage, avec des univers très différents même si l’espace est mis en lumière. On songe par exemple aux fabuleux mechas de Cruise Chaser Blassty, nous donnant envie de s’y mettre. Mais au-delà de ces unités, on retrouve 2 sagas marquantes de l’histoire spatiale. En démarrant par Star Trek, avec un article sur ses héritiers en JV.

Tandis qu’un autre se concentrera sur les influences Star Wars, dans le jeu vidéo. On apprécie beaucoup ces cheminements, qui au passage relèvent quantité de logiciels nous faisant d’autant plus amplement voyager à travers la voie lactée du jeu vidéo. D’ailleurs à propos de SW, on retrouvera plus loin son JDR culte. Star Wars : Knights of the Old Republic, qui pour beaucoup s’avérait enfin un bon jeu de la franchise de George Lucas, depuis les graphismes vectoriels. D’ailleurs en parlant de KOTOR, un segment consacré à sa musique élargit encore le champ d’actions de Level Up Niveau 4. Qui se prolonge avec son segment sur la musique dans les space RPG. On a ainsi de quoi faire pour les mélomanes et éventuellement écouter les bandes-originales simultanément, pour approfondir l’aventure.

Ce livre sorti à l’époque où un nouveau Star Ocean atterrissait sur nos plateformes ludiques, l’occasion était trop belle pour ne pas proposer un dossier fleuve sur la saga. Et tant mieux, car il y a dire. On y retrace la création, les hommes derrière avec beaucoup de photographies, l’évolution, les embûches… Des traitements toujours passionnants, quand on nous dévoile les (non) envies, les consignes de la direction avec lesquelles il faut faire… En une cinquantaine de pages, on rejoint plus que la vie de cette licence. Jamais la plus évoquée dans les discussions, ni la plus jouée, elle flotte pourtant toujours autour. Avec au moins une personne pour la citer à raison. Sa profondeur, tant par ses thèmes, que ses personnages et ses systèmes de jeu, pour ne glisser qu’une partie de ce que l’on retrouvera, risquent de vous motiver à plonger dans cet océan stellaire.

L’ordre chronologique apporte certaines surprises. Ici, le clin d’œil amusant de découvrir le Phantasy Star d’antan. Puis des années et donc des pages plus tard : Phantasy Star Online ! Tandis que comme habituellement, cela nous offre une étendue de l’évolution des modes et des technologies. Y compris dans la réduction des supports capables de prouesses, avec un article système de combat basé sur des cartouches DS. Tandis que la rubrique mobile est encore au programme, cette fois avec Crashlands. Autrement, plus on approche du terme, plus on a droit à des marques légendaires, pour le meilleur ou pour le pire : Warhammer 40,000 : Dark Millennium Online, XCOM ou encore la saga plus récente, mais déjà importante, Mass Effect. Ici Mass Effect 3 et sa fameuse polémique suite à sa conclusion. On apprécie d’ailleurs grandement le titre de la chronique.

Les jeux « Xeno » arriveront également progressivement, mais pas qu’en les évoquant strictement, comme vous le remarquerez. Auparavant, on retrouve même un portrait sur Tetsuya Takahashi. Qui a travaillé sur d’autres projets, avant l’avènement de Xenosaga et Xenoblade Chronicles X, ce qui nous permettra de revivre son histoire. Des thématiques et autres débats généralistes, enfin généralistes pointus, parsèmeront la lecture. Comme l’opposition entre espace et science-fiction. Mais aussi parfois au détour d’un jeu, à l’instar du sujet la science-fiction et l’anthropocentrisme, objet de la séquence sur Xenoblade. Qui ira bien au-delà de cette unique œuvre.

Et pour ne rien changer, la rubrique Le RPG Préféré De vient conclure ce périple rôliste. Sauf que l’on ne doit pas oublier qu’une thématique l’enrobe. Fibretigre réussira-t-il à s’y tenir ? Terminons en évoquant la nébuleuse couverture spatiale de Benjamin Brard et de celle spéciale Level Up Niveau 4 first print, de Johann «Papayou» Blais.

Conclusion

Nouvelle forme, mais un résultat toujours aussi grandiose car le fond reste là, Level Up Niveau 4 nous met des étoiles plein les yeux. Et encore, on est loin de vous avoir confié l’ensemble des sujets. Si bien que de notre côté, il nous donne envie de jouer à certains jeux immédiatement, alors qu’ils ne sont pas les plus faciles à trouver. On a vraiment des goûts pas pratiques… Hâte que Third Éditions reprenne cette gamme ! Afin de continuer à nous faire (re)découvrir et saliver devant des logiciels tantôt inconnus, tantôt mythiques. Tout en nous enrichissant de débats aussi variés, que profonds.