Autre mythe des jeux de société à l’adaptation littéraire, dont le partenariat entre 404 Éditions et Aconyte Books nous fait profiter, Terraforming Mars – Dans l’ombre de Deimos de Jane Killick, traduit par Cédric Perdereau, reprend pleinement le contexte du JDS de Jacob Fryxelius et Isaac Fryxelius, publié chez leur compagnie FryxGames. Pour un roman de science-fiction à suspense, à la couverture signée René Aigner.
La vie sur Mars est en plein bouleversement en 2316, tandis que les humain.e.s cherchent à la terraformer à grande échelle. Alors que le projet est déjà bien entamé, un évènement dramatique survient d’emblée lors de l’ouvrage, bouleversant complètement la suite de certains travaux. Si l’astéroïde qui a déboulé là, à la grande surprise des spécialistes, s’avérait dangereux, les dégâts n’auraient dû rester qu’au niveau matériel. Cependant sans raison apparente, un technicien, Gianni, se trouvait sur place et a péri lors de l’impact sur ce centre de recherches. Enquêter sur l’envers de l’arrivée de cette astéroïde, mais également sur la volonté/le besoin de cet homme de se rendre sur les lieux en amont, deviendra alors la priorité.
Pour les diverses instances certes, risquant toutefois de se tirer dans les pattes, volontairement ou non. Et plus particulièrement en ce qui concerne Anita. Dont la proximité sentimentale avec le disparu, rendra sa vie et son investigation d’autant plus douloureuses et mouvementées.
Ce qui n’aidera pas forcément. D’autant plus lorsqu’il s’agit de coopérer avec celui découvrant et nous révélant progressivement la vie de Gianni. Au travers de son journal de bord sur son PorTab, il suit les vidéos enregistrées par le malheureux. De quoi le guider vers certains troublants éléments. Notamment le fait qu’il n’avait besoin de rejoindre cette endroit, pour effectuer sa manœuvre.
Rapidement, on se rend compte que la rivalité entre les différents organismes, cherchant à assoir leur domination en vue de régir la planète rouge, cache forcément quelque chose. Voire plusieurs troublantes choses. Toutefois, les secrets chez nos principaux personnages rendent le scénario peu prévisible. Le relationnel n’en devient que plus tendu à certains instants. Surtout en se situant au beau milieu de ces jeux et enjeux politiques. Démontrant que l’exploitation de cette autre planète, s’inscrit plus que jamais dans la continuité pervertie par tous les vices des corporations terriennes ayant pignon sur rue. Ce qui fait froid dans le dos. Cette facette relationnelle apporte par ailleurs une profondeur sous bien des points. Notamment dans l’humanité s’y traduisant au cours de certaines conversations. Dont avec de l’humour. Comme cette scène banale de football, si on ne se trouvait dans ce contexte de délocalisation martienne. Ou encore cette touchante parcelle de végétation. Permettant aux personnes de se ressourcer, en tant qu’unique parc.
Conclusion
Voici typiquement ce qu’on appelle, non pas une adaptation, mais une absorption réussie d’une licence. D’un J2S éminemment réputé, Terraforming Mars – Dans l’ombre de Deimos le digère pour en produire un roman tendu et touchant. Où 300 ans après, notre société n’a que peu changé.