Comme chaque année, sans trop de surprises Activision remet le couvert en nous proposant une nouvelle itération de sa licence phare : Call of Duty Black Ops 3. K-lof (comme disent les intimes) c’est un peu le savoir faire made in USA à son paroxysme. Imaginez une personne (en l’occurrence vous) mue par une indicible envie de chanter « la bannière étoilée » parmi des Badass, des grosse pétoires, des explosions et des terroristes. C’est bon vous avez tout ça en tète ? Maintenant amenez le tout dans un futur proche… Advanced Warfare ? Perdu, c’est cette fois la licence Black Ops qui revient avec un troisième opus en reprenant peu ou prou le gameplay initié dans Advanced Warfare.
Wesh les campouzes! Bien ou bien ?
La campagne Solo n’intéressant que 5% (dont je fais partie) du million de joueurs qui se seront procurés ce Black Ops 3, commençons donc par parler du mode multi-joueurs.
Sans surprise niveau contenu, le multi-joueurs de ce Black Ops 3 propose tous les modes standards bien connus, on retrouvera donc le MME (match à mort par équipes), la mêlée générale (chacun pour sa peau), la Domination (zone à capturer), et encore bien d’autres centrés sur la capture (drapeau, point stratégique) ou la défense de drone.
Le mode le plus joué restant évidemment le match à mort en équipe. Au programme, double saut et course sur les murs sont possibles (remplaçant le dash de Advanced Warfare), la plupart des Maps (une bonne dizaine) possédant bien évidemment un level design approprié histoire de montrer aux Yamakasi qui est le patron. On regrettera pourtant certaines zones où les murs invisibles seront parfois nombreux, ainsi un endroit stratégique qui semblera possible à atteindre ne le sera finalement pas.
Avant chaque partie de Black Ops 3, vous aurez le choix entre différentes classes appelées « spécialistes », qu’il vous sera possible d’acheter grâce à des jetons que vous débloquerez au fur et à mesure de votre progression en multi. Ces classes disposent chacune de deux compétences particulières, comprenant armes spéciales et pouvoirs, qu’il vous faudra également acheter à l’aide de jetons.
Ces compétences nécessiteront alors un temps de chargement en plein match avant d’être utilisées. Niveau puissance de feu on pourra trouver selon les spécialistes, un fusil à arc électrique, un lance-grenades à projectiles rebondissants, un arc à flèches explosives, et encore bien d’autres armes extrêmement puissantes.
L’arrivée des pouvoirs fera probablement des rageux parmi les habitués du genre mais cela apporte beaucoup de fraicheur au multi, sans sembler pour autant complètement craquer ou déséquilibrer. Ainsi on pourra utiliser un turbo temporaire, une impulsion visuelle permettant de situer les ennemis à courte portée, un pouvoir permettant de se téléporter à une position antérieur, une armure vous rendant presque invulnérable et encore bien d’autres.
D’ailleurs, que les habitués des précédents Call of se rassurent, il vous est toujours possible dans Black Ops 3 de débloquer et d’upgrader votre équipement au fur et à mesure de votre montée en niveau. On notera également la possibilité d’utiliser drones, voitures téléguidées explosives ou nuée de missiles, moyennant plusieurs frags d’affilés.
En ce qui concerne les sensations pad en main, rien de bien nouveau, cela reste du bon Call of, toujours aussi fluide et nerveux qui affiche du 60 images constantes. Dés votre arrivée dans le monde du multi, cela ne vous empêchera pas pour autant de vous faire marcher dessus le temps de grappiller quelques niveaux.
Pour être tout à fait honnête, moi qui ne suis pas un habitué du Multi, les premières heures furent assez difficiles et peu amusantes dans la mesure où je me suis fais piétiner. Cela constitue pourtant une sorte de bizutage obligatoire à chaque nouvel épisode de Call of, mais passez ce cap et vous commencerez à y prendre réellement du plaisir.
Évidemment on n’échappe pas aux campeurs (alias les campouzes), qui répondent une énième fois à l’appel dans cet épisode, mais on les enverrait avec plaisir montrer l’étendue de leur talent dans d’autres modes de jeux, comme la capture de zone et la défense de drones.
La cité des enfants mordus
La campagne Solo n’intéressant TOUJOURS que 5% (dont je fais TOUJOURS partie) du million de joueurs qui se seront procurés ce Black Ops 3, enchainons donc avec le mode Zombie. On commence avec un semblant de scenario où trône des têtes d’affiche telles que Ron Perlman, ou Jeff Goldblum dans une cinématique extrêmement réussie.
Pour l’instant la seul Map disponible est celle de Shadow of Evil, vous évoluerez donc dans les rues de la ville de Morg City dont les citadins sont aussi charmants que le nom attribué à ladite cité. Car dès votre arrivée dans cette métropole au design typé année 50, les us et coutumes des habitants risquent de vous sembler trop chaleureuse, puisque la plupart voudront vous enlacer ardemment (par paquet de 10 si possible) afin de se repaitre de votre encéphale.
Votre but premier étant donc de leur montrer que de la d’où vous venez, la proximité c’est bien mais pas trop. A vous de vous défaire d’une multitude de zombie que vous devrez dérouiller seul ou par les joies du multi (à 4 maximum), ce qui est vivement conseillé d’ailleurs, vu la difficulté en solo. Vous devrez donc évoluer le plus loin et le plus longtemps possible dans les rue de Morg City afin d’espérer vous échapper, ce qui fut tout bonnement impossible pour votre humble serviteur au moment où celui-ci écrit ces lignes.
A partir de chaque Mort-vivant éliminé ou en effectuant certaines actions précises comme barricader certains endroits, vous obtiendrez des points. Ces derniers vous permettront d’ouvrir des portails afin de pénétrer sur de nouvelles zones au level design globalement plutôt bon. Ces points vous permettront également d’obtenir des armes disséminées ça et là sur les murs de la plupart des bâtisses de Morg City.
En outre, on notera l’apparition de boules de gum vous permettant une fois mâchées d’avoir accès à divers compétences (vitesse et puissance de feu augmentées), grâce à certains autels magiques il vous sera notamment possible de vous transformer en monstre pendant une courte durée, afin de profiter d’un gameplay rappelant un peu The Darkness 2 mais en moins réussi.
Quand Michael Bay se prend pour Christopher Nolan
Mais ne partez pas tout de suite et attaquons enfin le vrai morceau (à mes yeux) de ce Call of, oui je parle de ce mode peu connu des habitués, celui permettant de pouvoir jouer encore à ce Black Ops 3 dans 10 ans fautes de serveurs fermés, celui que la plupart des joueurs de Call of font par dépit lorsque le PSN est HS. Oui, je veux bien évidemment parler de ce mode « mystérieux » et uniquement déblocable grâce à un cheat code (Attention ! Ceci est une boutade) : La Campagne solo.
Afin que ce test se finisse donc dans les meilleures conditions, j’inviterai les lecteurs à cliquer sur ce lien… c’est bon, vous êtes dans l’ambiance ? Alors continuons. Amateur de poésie, vous êtes au bon endroit, car vous vous apprêtez à entrer dans la peau des meilleurs soldats (américains évidemment) afin de défendre la veuve et l’orphelin. Alors allumez votre cigare et huilez votre pétoire avant de faire parler la poudre sur des « pauvres » petits terroristes Russes, Arabes, Malgaches, Chinois et Tutti Quanti. Tout cela sur fond d’explosions rythmées sur la musique de Jack Wall (Mass Effect).
Tout du moins, c’est comme ça que j’imaginais le dernier jeu de Treyarch, pourtant à part les cigares, les pétoires et les explosions (Badass values !), force est de constater que j’avais finalement assez mal jugé ce Call of, sans doute à cause de son précédent pedigree (au cas où, vous pouvez désormais fermer le lien…). Vous pouvez donc dire au revoir au patriotisme exacerbé de la plupart des anciens épisodes, quant aux ennemis, il se trouve cette fois dans votre camp. Nous sommes ici devant un récit d’anticipation mais dans un futur bien plus lointain que les événements narrés dans Advance Warfare. L’univers de Black Ops 3 mêle objets et capacités high-tech, I.A dangereuses et plongées dans l’esprit d’autres cyber-soldats.
Le début de la campagne se révèle au final extrêmement plaisant, fun, fluide (60 images par secondes) et beau avec un réalisme des visages assez bluffant. L’histoire est très bien rythmée et avance en nous balançant à la face des tonnes de moments issus de gros blockbuster made in Hollywood chewing-gum. On n’exclura pas pour autant, les dialogues toujours aussi mal écrit qui transpire (volontairement ?) la série B.
On appréciera également le fait que le message patriotique embarrassant des Modern Warfare soit remplacé par de la Science-Fiction qui bascule malheureusement dans des délires fantasmagorique. C’est d’ailleurs un peu le souci de cette campagne, la 2ème partie du jeu, nous projette dans l’esprit des ennemis que l’on est censé combattre afin d’affronter la cause de leur folie. Ce que la plupart des chevronnés de la série auront bien du mal à suivre tellement le récit tombe dans la complexité exacerbée en mode WTF puissance 10. Sans vous spoiler sachez d’ailleurs que le dénouement de la campagne est d’une nullité affligeante.
Avant de commencer l’histoire, vous aurez la possibilité (extrêmement limitée) de créer votre personnage, avec l’avantage très appréciable de pouvoir choisir votre sexe. Qui a dit que Call of c’était juste pour les garçons ?
Niveau gameplay, cela reste toujours nerveux et très jouable, avec ses sempiternelles phases de rail shooter bien connues des habitués. Black Ops 3 ne prends donc pas trop de risques, celui-ci reste le même que dans les anciens Call of, à la différence près que vous pourrez vous équiper de 3 types de pouvoirs regroupant la plupart des compétences déjà énumérées dans le paragraphe sur le multi.
Il est d’ailleurs intéressant de remarquer qu’entre chaque mission vous retournerez à votre base et aurez la possibilité de naviguer sur votre PC afin d’y découvrir des informations sur le background, mais également la possibilité de débloquer le mini jeu Dead Ops Arcade. Dans votre QG, il vous sera également possible d’upgrader la plupart de vos armes et pouvoirs avant de partir pour la prochaine mission. Ces phases de retour dans un endroit serein constituent finalement un véritable rafraichissement tant le rythme de la campagne s’avère soutenu.
En sus, la possibilité de faire l’histoire à 2 (en local avec écran splitté) ou à 4 (en ligne) est pour moi le point extrêmement positif de cette campagne. Je dois avouer que toutes les idées ayant attrait à la modernisation de l’équipement confèrent à ce Black Ops 3 un punch indéniable ainsi que bien plus de possibilités de gameplay. Évidemment les détracteurs ayant fait leurs armes sur les « vieux » Call of auront toujours du mal à passer le cap des persos qui court sur les murs ou qui piratent les tourelles et autre drones par la pensée.
Conclusion
Dans la vie il faut parfois surmonter des défis, tout comme un patriote américain tentant de sauver son pays, je me suis donc attelé à la tâche difficile de critiquer un jeu qui d’emblée est loin d’être mon genre de prédilection et qui de surcroit est un Call of Duty.
Avec un mode zombie plutôt réussi mais pour le moment avare niveau maps, ce Black Ops 3 reste extrêmement complet grâce à une pléthore d’autres modes qui ravira les fans pouvant outrepasser l’aspect futuriste. On notera même la présence d’un mode Parkour appelé champ libre, sympatoche mais à des lieux d’un Mirror’s Edge.
Pourtant, difficile de s’esclaffer totalement lorsqu’on n’apprécie pas les zombies ou les joutes en multi. Car même si j’avoue avoir pris un plaisir honteux à travers sa campagne solo pour le rythme effréné dans lequel celle-ci m’a entrainé, grâce à un parfait équilibre de gameplay et de cinématique. L’expérience aurait pu être encore plus géniale si celle-ci s’était contentée de raconter une histoire simple de façon efficace plutôt que de s’enfermer dans une complexité inutile afin d’amener le scenario là où 80% des joueurs de Call of se foutent royalement.
Alors essaie encore petit papa Activision, tu y es presque ! Et peut être que si l’année prochaine tu décides de préserver une nouvelle fois la campagne solo, je me laisserai encore emmitoufler par ta bannière étoilée.
Les plus :
- Beau et fluide
- Surement le Call of le plus complet à ce jour en terme de modes de jeu
- Campagne solo plus longue qu’à l’accoutumé
- Faire la campagne à 2 en coop local !
- Multi toujours aussi efficace…
Les moins :
- …Mais qui ne prend pas trop de risque
- Contenu du mode zombie qui n’a que la peau sur les os
- L’histoire qui part en vrille dans la deuxième moitié du jeu
Note : 3/5