Pour sa deuxième montée sur l’octogone depuis sa reprise de la fameuse licence de MMA, Electronic Arts semble bien décidé avec EA Sports UFC 2 à convaincre davantage que le public de la fédération de l’UFC. Mais qu’en est-il en vérité ? Simple produit dérivé ou jeu de combat méritant que l’on s’y attarde ?
UFC que choisir ?
Chez les simulations plus ou moins sportives, mais consacrées à la baston, qu’il s’agisse d’une discipline officielle comme c’est le cas ici ou bien dans un soft de combat en 2D ou 3D imaginé de toutes pièces, on dispose généralement de modes peu variés. D’ailleurs ces derniers temps, on nous en propose même de moins en moins, aussi bien en solo, qu’en multi hors ou en ligne. Du côté de EA Sports UFC 2, on se retrouve finalement assez gâté d’emblée.
Passons les simples un(e) contre un(e), afin de nous diriger immédiatement vers la partie ressortant comme la principale : la carrière ! On démarre classiquement avec la création de notre personnage, en sachant que l’on peut choisir d’être tout aussi bien une femme ou un homme. La gente féminine restant sous-employée dans les jeux dits sportifs, que l’on est toujours ravi de la voir représentée. Qui plus est ici, on a même droit à une jaquette ornée de Ronday Rousey, dont la popularité a plus que largement dépassé les frontières de l’UFC et du sport en général. Bien qu’elle ne s’y trouve pas seule, puisqu’elle est en compagnie de Conor McGregor.
Revenons-en donc à notre mode, dont l’outil de conception de sa lutteuse ou son lutteur s’avère très complet, déjà sur tout ce qui concerne l’esthétique : le visage, couleur des yeux, coupe de cheveux, tatouages… Mais également au niveau de ce qui influera sur le gameplay, dont la taille et le poids, déterminant évidemment sa capacité à se déplacer, son allonge… Et enfin ses attributs, avec la particularité des arts martiaux mixtes, puisque l’on y retrouve plusieurs styles pour le combat, entre le muay thai, le kickboxing, le karaté, le judo… A vous de déterminer si vous préférez devenir Automne Pavia, Lucie Ignace, Jean-Claude Van Damme ou Jason David Frank. Chacune de ces spécialisations déterminant vos statistiques debout, en clinch, au sol et au niveau athlétique.
Une fois prête ou prêt, vous allez pouvoir vous lancer dans une nouvelle vie, mais votre destin ne vous conduira pas immédiatement vers l’UFC. En effet, le droit d’accès se mérite et il s’agira d’être suffisamment résistant en participant à l’émission de télé-réalité The Ultimate Fighter, vous octroyant l’entrée dans la fédération, si vous remportez cette sorte de MMA Story ou de Fighter Academy. Intéressante et réaliste, cette mise en bouche dans votre conquête de titres et de gloire s’avère une très bonne idée, même si au final on ne fait que combattre. Toutefois cela change et nous renvoie à une référence que l’on connait dans la réalité, pour peu que l’on suive assidûment ce milieu. Cette deuxième partie permet d’offrir un peu de fraîcheur par le biais de camps d’entraînement, permettant de progresser dans trois domaines :
- Clinch
- Debout
- Sol
Les habitué(e)s des simulations d’EA Sports découvriront un nouveau dérivé du fameux mode Ultimate Team, notamment très réputé dans sa version FIFA connue sous le nom de FUT. Ici nous avons droit à l’UFC Ultimate Team, qui vous permettra de gérer hors et en ligne jusqu’à cinq combattants, que vous devrez faire évoluer et atteindre les sommets, à l’aide de cartes boostant leurs capacités. A l’instar des autres disciplines ayant employé l’Ultimate Team, celles-ci peuvent être achetées via de la monnaie virtuelle glanée au fil de ses réussites, mais également avec du véritable argent. Cette dernière possibilité s’avérant toujours très ennuyeuse étant donné qu’il s’agit d’un jeu payant de base et non d’un free-to-play.
On notera également la présence du mode KO dans EA Sports UFC 2, privilégiant les frappes avec toutes les parties du corps et ayant pour but de faire mordre la poussière, ou du moins le tapis du ring, à votre adversaire.
Round 1, fight
En plus de ne pas avoir vraiment de concurrence dans le monde vidéo-ludique par rapport à son gameplay, EA Sports UFC 2 possède un important éventail technique permettant de varier l’approche des combats, tout en offrant une importante marge de progression. Ceci apportant au soft une grande rejouabilité, tant l’apprentissage pourra durer longtemps si vous souhaitez maîtriser chaque type de combat.
L’originalité provient également du fait qu’au-delà de la baston debout, on peut vite en arriver au sol, une spécificité de ce sport que l’on ne retrouve pas ailleurs sur le marché. Cela deviendra donc le festival de clés afin de bloquer votre opposant(e), mais ce que l’on apprécie également beaucoup, c’est la propension à renverser une situation.
Toutefois, afin de conserver une quelconque chance, il sera indispensable de veiller à la condition physique de sa/son combattant(e). Chaque personnage possédant une barre d’endurance qu’il faudra gérer en ne se lançant pas n’importe comment dans la bataille, en sachant se préserver plutôt que de frapper tous azimuts quitte même à taper dans le vent… En somme, être fin(e) tacticien(ne). Même si les matchs pourront s’avérer très courts parfois, car cibler une partie du corps afin de l’affaiblir pourrait bien faire chuter votre adversaire et ainsi vous octroyer une possibilité de soumission.
Insister sur la tête, un bras, une jambe… étant l’un des rouages du game system, puisque les lutteuses et lutteurs y seront sensibles et la représentation d’un corps vous précisera quelle partie est en train de prendre cher, avec un indicateur basé sur des couleurs. Si l’une vire au rouge, cela signifie qu’elle est dans un sale état et que se ruer dessus pourrait bien vous guider vers la victoire.
L’assurance d’un MMA réaliste
Ce n’est pas un scoop, mais obtenir un rendu visuel plus impressionnant sur un jeu de sport mettant en scène deux personnes et non une vingtaine est plus aisé. Néanmoins, encore faut-il le faire et ne pas se reposer sur ses lauriers. Là-dessus, EA Sports UFC 2 s’avère juste époustouflant de réalisme dans l’aspect de ses représentants sur le ring.
Bien sûr les grandes vedettes bénéficient d’un travail encore plus important et malheureusement comme dans tous les softs axés sur le réalisme, les regards sont totalement à l’Ouest. Heureusement cela ne se remarque pas durant les affrontements et l’on n’en perd donc pas sa concentration. Par contre lors des scènes cinématiques, semblant réellement réalisées avec le même moteur que les phases jouables tant on ne perçoit pas véritablement de différences, on se demande à quoi ils carburent à la vue de leurs yeux dénotant une absence comme s’ils avaient l’esprit ailleurs.
Eu égard à la licence UFC, on bénéficie de tout l’attirail que l’on retrouve sur l’octogone et autour, sur un plan graphique évidemment, mais également sonore. Concernant ce point l’ambiance dans EA Sports UFC 2 tient la route, même si l’on a rapidement l’habitude de se concentrer sur son match et d’oublier tout ce qui se déroule à côté. Y compris au niveau des commentaires, bien que l’on soulignera leur présence en français, un atout toujours sympathique et même souvent indispensable auprès d’une très large majorité du public.
Reflétant la diversité de l’UFC de par sa palette technique, EA Sports UFC 2 est au top pour les fondus du MMA, mais dépasse allègrement ce stade tant il délivre une profondeur plaisante à n’importe quel(le) joueuse/eur de logiciels de combat, ainsi que certaines possibilités dans les modes de jeu changeant un peu de la donne habituelle.
Les Plus :
- Mode carrière
- Richesse du système de combat
- Les femmes et les hommes logés à la même enseigne, y compris sur la jaquette
Les Moins :
- Le modèle économique de l’UFC Ultimate Team
Note : 3,5/5