Chronique bande dessinée RetroActive

Au travers de RetroActive (Les Humanoïdes Associés), Ibrahim Moustafa (scénario et dessin), sans oublier Brad Simpson (couleur), Cécile Hermellin (traduction) et Hassan Otsmane-Elahou (bulles et onomatopées), s’engouffrera dans la brèche temporelle d’un détail changé dans le passé, pouvant provoquer d’énormes bouleversements futurs. Peut-être finalement par pour le meilleur. Enfin ça, c’est à première vue…RetroActive

Dans le futur, ici en point de liaison en 2054, certaines agences emploient le voyage temporel pour leurs propres causes. Ces dernières bien nébuleuses, mais on ne recrute pas des finalement plus ou moins militaires pour rien en agent.e.s de terrain. Leur objectif est d’accomplir les missions, pas de se poser des questions.

Ainsi, quand l’agent américain Tarik Abdelnasser se retrouve des situations dramatiques. Ou avec des tyrans en ligne de mire, ayant fait assassiner des millions de personnes et dont la trace continue à en perpétrer encore plus aujourd’hui par de nouveaux visages, il doit faire face. Et ne succomber à une vendetta par intérêt « personnel », divergeant des directives.

Celles-ci confiées par ce que chaque gouvernement, à la tête d’un des 5 piliers de cette méthode inconnue de la population, désire faire devenir le présent de son pays. Le façonner à sa manière, en rayant ce qu’il ne veut de son passé. Et laisser des actes horribles se produire. Voire les protéger s’ils sont menacés par d’autres personnes usant de ce moyen. Car une petite chose aura des conséquences bien différentes du point de vue d’une des grandes puissances mondiales ou d’une autre. Autant vous confirmer que l’Amérique s’y méfie toujours autant de la Chine et la Russie.

Sûrement le meilleur plan pour détourner l’attention de ses propres agissements. Car évidemment, vous saisissez que tout n’est pas net rien qu’avec cette manière de faire. Et un groupuscule semble décidé à tout stopper. Tarik devra l’en empêcher. Tout en voyant ses luttes intestines s’y mêler, ses drames familiaux également… Sans omettre une dose de stratégie spatio-temporelle. Car revivre encore et toujours la même journée, lui apprendra peut-être comment venir à bout de ce cycle paraissant sans fin.

Le trait très rude que sait donner Ibrahim Moustafa, renforcé par les coloris froid de Brad Simpson, délivre un ton puissant. Nous montrant la dureté de cet univers manipulé certes. Mais aussi celle de l’esprit de ses personnages. Spécifiquement le principal.

Conclusion

Changer l’histoire, en voilà une histoire qui se répètera dans les fictions. Tout du moins tant qu’on n’aura repéré des personnes venant du futur dans notre réalité. RetroActive sait y apporter sa touche. Aussi bien dans ses idées SF, par l’équipement, les conditions… Que dans les thématiques abordées, allant de l’intimiste, à la politique de grande échelle.