En ce mercredi 29 mars, sortira au cinéma Le Royaume de Naya (distribution KMBO), du studio Animagrad. Un film d’animation mettant en œuvre la relation entre la nature et les humain.e.s. Qui, comme dans la réalité, oublient qu’iels en font partie et pensent plutôt qu’elle leur appartient. Bande-annonce à retrouver au terme de la critique.
L’apparent paisible village aux tons d’Europe de l’Est par ses habits traditionnels, a de quoi nous rafraîchir. D’autant plus avec ses festivités musicales, dont découlent une chaleureuse ambiance. Ses habitant.e.s vivent de l’agriculture ou encore de la forge pour Lucas (ambitionnant la vie de saltimbanque musicien) et son oncle. Ce dernier, malade, n’a cependant les moyens de se soigner. Au sein de cette vie plutôt simple, débarque en fanfare Cécilia. L’entrepreneuse aussi riche qu’hautaine, annonce qu’elle compte relancer la scierie du coin. Avec un fort attrait financier pour ses futur.e.s employé.e.s.
L’excitation est palpable, mais le soufflé retombe vite, à partir du moment où elle demande d’aller lui quérir quelque chose de bien particulier, au-delà des Montagnes Noires. Un endroit où les villageois.es ne se rendent jamais et craignent plus que tout, depuis de dramatiques évènements que l’on découvrira concrètement plus tard. Néanmoins avant d’en connaître la réalité, on sait dès à présent qu’elle brisa le lien entre elles et eux-mêmes, avec cette faune et cette flore luxuriante qu’iels ne respectaient point.
Toutefois le besoin d’aider son tonton, pousse Lucas à aller chercher une feuille d’arbre bien spéciale, au sein de ce lieu mystique. Derrière les montagnes, se dissimule une nature extraordinaire. Où les animaux et végétaux vivent en harmonie, à l’orée de l’annonce de la nouvelle gardienne ou du nouveau gardien. Peut-être la jeune Naya, âme de la forêt ? Dont la fraîcheur et l’innocence, se retranscrivent particulièrement physiquement, tant elle reste assez simple. Finalement proche d’une humaine. Bien loin des nymphes, au travail visuel plus approfondi, dont une charismatique Ondine. Mais qui se remarqueraient, si une personne du Royaume des humain.e.s croisait ce trio bien plus perfide.
Soit une menace annonçant le périple du garçon comme non gagné d’avance, tant une telle présence est interdite. Il aura heureusement la chance de vite tomber sur Naya. Et entre les 2, ce n’est pas une harmonie, mais une mélodie qui passe. L’importance de la musique étant également très présente. Sans devenir excessive, si jamais vous n’êtes pas du genre dessin animé musical.
Afin de l’aider dans son objectif, il faudra le cacher à la vue de toutes et tous. Notamment de l’actuel gardien Vark, brillant d’inventivité dans son design. Une sorte de fusion entre un robuste arbre un peu fatigué et un dicératops. Un soutien autrement pétri d’humour, notamment grâce au chat-grenouille Nénuphar et à l’excellent Motus. Ce dernier doutant toujours de cet humain, s’avère hilarant à chaque fois qu’il s’adresse à lui. Tant du côté des « gentil.le.s », que des « méchant.e.s », les acolytes remplissent avec brio leur rôle humoristique. Cécilia ayant elle un assistant, dont la phrase accrocheuse vous restera en tête !
On ne désire pas vous en dévoiler trop sur ce que l’on pourrait appeler la seconde grande phase du long-métrage, ni sur ce qui la déclenchera. Car si l’on devine forcément certains points de l’histoire, beaucoup d’éléments surprennent pour mieux émouvoir. Avec des moments touchants et même dramatiques, en voyant avec quelle violence la nature peut-être attaquée par le camp d’en face. Plutôt que de s’allier pour en faire fructifier la planète.
Conclusion
Démontrant l’horreur humaine envers l’environnement, Le Royaume de Naya soulève des propos essentiels. En commençant par la surexploitation des ressources de la planète. Et concernant celle magique qu’il s’agira de quérir, le parallèle avec le drame que sont le vol et l’utilisation de gelée royale, se fera ressentir si vous avez du cœur ! Des messages importants, reliés par une histoire teintée d’émotion, d’humour, mais également d’une spectaculaire beauté. Tant dans ses panoramas, que les protagonistes aux malignes idées imprégnées dans le milieu naturel.