Chronique jeu de société Intime conviction – L’affaire de la croque-mort

Nouvelle enquête de Céline Pieters et Raphaël Vanleemputten, duo accompagné cette fois de l’illustratrice Celia Ducaju, Intime conviction – L’affaire de la croque-mort (Blackrock Games/Éditions Fika) aura la lourde tâche (de sang) de continuer à convaincre, tout en conservant les habituelles mécaniques.

Intime conviction - L'affaire de la croque-mort

Au sein du système judiciaire… Hum ça sonne un peu trop série américaine ringarde comme introduction, concentrons nous sur le jeu. Ce dernier nous place en tant que juré.e.s (de 2 à 12 personnes), analysant les pièces de l’enquête suite au procès à la cour d’assises, en vue d’en confier le verdict. Coupable ou non coupable ! Un choix crucial éminemment important, faisant qu’on s’imprègne littéralement de l’atmosphère d’Intime conviction – L’affaire de la croque-mort. On vous déconseille d’ailleurs de prendre le jeu par-dessus la jambe, tant le sujet est sérieux. Et une telle situation peut vous arriver en tant que citoyen.ne.s. Bien que la tension ne sera évidemment la même, vous pouvez toutefois décider d’y participer de manière semblable à la réalité. En l’étalant sur plusieurs jours, avec indices révélés au fil des jours, huis-clos réels et non avec tripotage de téléphone, livraisons de sandwichs new-yorkais de la rue d’en bas…

Ah non, on a dit qu’on arrêtait avec ces séries ! D’ailleurs cette histoire se déroule en Belgique. Le jeune Erik Leno, 17 ans, a été retrouvé au cours du 10 octobre 2020 dans le lac de Bütgenbach. Le suicide a beau avoir été déclaré le lendemain par le procureur, dès le 12 un témoin change la donne. On vous laisse découvrir la suite du scénario et notamment la personne alors accusée.

Intime conviction - L'affaire de la croque-mort

Cette dernière qu’on innocentera ou au contraire, en atteignant la majorité lors du vote final du jury. Soit nous, qui nous répartissons au préalable les 12 cartes Juré. Qu’on découvrira ensuite à tour de rôle. Attention celle/celui en dévoilant une doit en prendre entièrement connaissance avant de la lire. Car si globalement elles vaudront pour la tablée et seront énoncées à haute voix, certaines indications doivent rester à la discrétion de celle/celui en sa possession. On ne vous dira rien de ces cartes, puisque la surprise doit rester. Certaines décontenancent grandement dans ce qu’elles demandent.

Quatre nous font ouvrir une des fiches d’enquête. On y apprendra des éléments afin d’avancer dans notre avis. Cependant les révélations s’avèrent suffisamment troubles et troublantes pour hésiter. Là encore on n’en glissera davantage à leur sujet. Qui plus est, selon vos manières de réfléchir, ce que tel ou tel indice, mot… vous laissera penser, vos avis pourront clairement diverger. Ce qui vous poussera à parlementer pour démontrer, voire carrément influencer vers, à votre/vos partenaire(s) vos opinions. Et atteindre la majorité lors du vote final. Sans quoi on perdurera dans les débats. Suite à la délibération, on ouvrira la révélation finale, qui nous rassurera dans notre décision. Ou inversement, sèmera le doute. Alors qu’on flippe déjà en regardant le plateau dessiné par Celia Ducaju. La scène d’arrestation angoissante à souhait !

Conclusion

Le système de jeu a beau en apparence s’avérer identique, les actions, témoignages et l’affaire bouleversent tellement la donne, qu’Intime conviction – L’affaire de la croque-mort s’avère aussi frais et angoissant qu’une chambre froide. Verdict : coupable d’être une expérience de qualité, forte en émotions, réflexions et palabres.